La Cour Constitutionnelle grippée : huit conseillers contre Kéléfa Sall

Cour Constitutionnelle GuinéeDans la journée de ce jeudi 28 juillet 2016, Guineematin.com a appris qu’il y avait un nouveau développement dans le malentendu entre certains conseillers de la Cour Constitutionnelle et le président de cette institution. Au téléphone, on nous avait même parlé de barricades à l’entrée…

Selon une source qui a contacté Guineematin.com au téléphone, le différend qui oppose monsieur Kéléfa Sall à certains conseillers de la Cour Constitution porte essentiellement sur une affaire de trois milliards de francs guinéens qui auraient été détournés.

Seulement, un reporter de Guineematin.com qui s’est rendu à la Cour Constitution n’a constaté rien de particulier. En tout cas, aucune barricade n’a été vue à la rentrée à 15 heures…

Joint au téléphone, un employé de cette institution, s’exprimant sous le couvert d’anonymat, n’a pas contesté qu’une affaire d’argent oppose « huit conseillers »  au président de l’institution. Mais, le confident de Guineematin.com a parlé d’un autre problème. « Les huit conseillers exigent le limogeage, sans aucune justification, de certains travailleurs », a-t-il dit, avant de citer : « le Directeur de cabinet du président, le chef de la section informatique, le responsable des ressources humaines et l’assistant d’un conseiller. Mais, ils n’ont cité aucune faute commise par ces personnes ».

les-membres-de-la-cour-constitutionnelle-prtent-sermentInterrogé sur l’exigence d’un comité de trésorerie, suite aux détournements de fonds, notre informateur a d’abord dit que ce comité existe et qu’il fonctionne déjà, avant de préciser que même la légalité d’un tel comité est contestable. « Vous pouvez consulter la loi L2011/006/CNT du 10 mars 2011 portant organisation et fonctionnement de la Cour Constitutionnelle, vous verrez qu’un comité de trésorerie n’est pas prévu. Donc, même s’il a été mis en place, l’existence même de ce comité est contraire aux textes fondateurs de la Cour Constitutionnelle », a-t-il précisé.

Depuis plusieurs mois, une inspection avait été conduite à la Cour Constitutionnelle. Mais, le rapport définitif tarde à sortir. Récemment, un reporter de Guineematin.com s’était rendu à l’inspection générale d’Etat. Mais, l’inspecteur général, monsieur Aliou Diallo, avait dit que le travail n’est toujours pas terminé. Après avoir déposé son rapport provisoire, l’inspection générale attend toujours les réactions de la Cour Constitutionnelle.

Comme on le sait, plusieurs institutions républicaines sont aujourd’hui minées par des détournements supposés ou réels. Des cris ont été entendus notamment à la Haute Autorité de la Communication (HAC) et à l’Institution Nationale Indépendante des Droits Humains (INIDH).

Mais, concernant la Cour Constitutionnelle, certains citent la mise en garde de Kéléfa Sall au président Alpha Condé contre « les sirènes révisionnistes », à l’occasion de la cérémonie officielle de prestation de serment du chef de l’Etat pour son « deuxième et dernier mandat », comme base principale des problèmes actuels de cette institution. On accuse Sékhoutouréya d’avoir piégé Kéléfa Sall et de tirer désormais les ficelles d’un conflit qui paralyse et ternit l’image de la gardienne de la Constitution guinéenne.

A suivre !

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