Débat agité entre Gaoual et Me Sampil : « je n’ai pas appelé à la guerre civile »

Comme nous l’écrivions précédemment le procès Ousmane Gaoual Diallo- l’un des plus passionnants de la gouvernance Alpha Condé- se poursuit au TPI de Dixinn. Face au procureur Sidy Souleymane Diaye et cinq avocats du RPG arc-en-ciel, le président du tribunal, Manga Douba Sow, juge le député uninominal de Gaoual, un des opposants au régime parmi les plus audacieux.

Plutôt jeune, bien formé, doté d’une intelligence et des moyens qui le mettent au-dessus de la mêlée, Ousmane Gaoual Diallo a l’air bien à l’aise face aux questions des avocats qui lui donnent plutôt de faire son jeu favori : s’attaquer au régime actuel et surtout aux tarés de la justice guinéenne.

Dans un échange avec l’un des talentueux avocats du parti au pouvoir, l’opposant n’a pas hésité à contesté les accusations pour mieux s’attaquer au « président du RPG » et aux cadres du parti présidentiel.
Morceaux choisis :

« Vous avez dit avoir parlé à votre nom personnel. Vous pensez que dire les enfants vont dans la rue pour se faire tuer est criminel, c’est pourquoi vous avez tenu ces propos à l’endroit du Président de la République, même si vous estimez que vous les avez tenus à un chef de parti ? », a interrogé Me Dinah Sampil de la partie civile. « Oui ! Et, je répondrai toujours en tant que leader d’un parti politique, lorsqu’il tiendra ces genres de propos. Si notre justice avait la promptitude de répondre à tous les discours, notamment de ceux qui ont parlé des chevaliers de la République, des discours tenus par Bantama Sow à Matoto, on en serait pas là aujourd’hui », a répondu Ousmane Gaoual Diallo

« Je vais lire la déclaration que vous avez tenue et que vous avez contre signée dans le procès vernal de Monsieur le procureur : « Que ceux qui souhaiteraient contre-manifester empruntent une autre route. Le 04 août, si on les voie dans la rue », a lu l’avocat. « Non ! Lisez jusqu’à la fin. Et puis, il y a plus de commentaires dans vos propos que les questions », a réagit l’élu de Gaoual.

« Je rappelle à tous les militants, si on touche à quelqu’un, que Bantama aille aussi enterrer ses morts », a interrogé Me Dinah Sampil. « J’ai bien dit si, et ça se fera à l’absence de la justice. On a combien de nos militants enfermés illégalement dans les prisons », a répondu Gaoual. « Donc, c’est œil pour œil ? Vous avez appelé au carnage à la guerre ? », lui a demandé l’avocat. « Nullement, je n’ai appelé au carnage, ni à la guerre civile » conteste le député.

« La méthode question et réponse, vous l’avez enterrée ! Posez lui des questions » a tenu à rappeler le président du tribunal à Me Dinah Sampil. « D’accord, Monsieur le Président ! » Accepte l’avocat. « Comment en êtes-vous arrivé dans la politique ? » a demandé l’avocat à l’élu uninominal de Gaoual. « Mon premier parti s’appelle PPG, je l’ai fusionné à l’UFDG en 2008 », a répondu l’opposant.

Du TPI de Dixinn, Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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