Elections communales en décembre ? « C’est une fuite de nos travaux », dit Me Kébé de la CENI (interview)

Me Amadou Salif Kébé, porte-parole de la CENI
Me Amadou Salif Kébé, porte-parole de la CENI
Me Amadou Salif Kébé, porte-parole de la CENI

Date des élections locales, place de l’UFR dans les démembrements et accusation de Cellou Dalein sur le remplacement des l’UFDG dans les communes de Ratoma, Dixinn, Kaloum et Matoto par ceux de l’UFR et du PEDN. Le porte-parole de la CENI, Me Amadou Salif Kébé, dit tout dans cette interview accordée à Guineematin.com à son bureau hier, mercredi 10 août 2016.

Décryptage !

Guineematin.com : l’opposition guinéenne accuse la CENI d’avoir fixé une nouvelle date des élections locale, le 21 décembre 2016. Qu’en dites-vous ?

Me Amadou Salif Kébé : A ce jour, la CENI n’a pas annoncé de date pour la tenue des élections locales. Mais, nous sommes entrain de travailler sur un certain nombre de postulats. Donc, je crois que c’est une des dates évoquées qui a fuité. Mais, cela n’est qu’un postulat de travail. Il y a plusieurs dates qui ont été avancées dans le cadre de nos travaux au sein de la CENI. Nous faisons un travail technique. Ce qui veut dire que nous évaluons le travail à abattre avant  d’atteindre le jour du scrutin. Pour cela, dans ces évaluations, nous parlons de plusieurs dates. Mais, qu’on trouve une date-là pour dire que la CENI a décidé de faire les élections à cette date, je pense que c’est aller trop vite en besogne.

Avant de fixer la date, la CENI a l’habitude de faire de la consultation pour discuter avec les acteurs politiques et surtout avec l’administration, discuter avec le gouvernement ; et, cette fois ci d’ailleurs discuter avec la société civile. Parce que les candidatures indépendantes sont de mise. Donc, aujourd’hui, tout cela n’a pas encore été fait. Je ne vois pas comment on peut nous accuser d’une date que la CENI aurait annoncée.

A ce jour, nous n’avons pas pris de décision pour établir un chronogramme qui normalement annonce la tenue des élections.

Guineematin.com : vous avez dit tantôt que c’est dans les différentes propositions faites lors de vos travaux qu’une date aurait fuité. Pouvez-vous nous dire quelle ont été les différentes propositions de dates faites lors de ces travaux ?

Me Amadou Salif Kébé : Je ne parle pas d’une proposition de date, je parle postulat de travail. Quand vous êtes entrain d’évaluer les parcours que vous avez faits pour atteindre un but, vous parler de plusieurs propositions ! Donc, ces échéances sont sur des jours. Théoriquement, c’est ce qu’on appelle des dates. Le 21 (décembre, ndr) fait parti de ce lot-là.

A ce jour, aucune décision de la CENI n’a arrêté une date. Et, ce qui est important, c’est quand la CENI pense pouvoir faire les élections à cette date. Et, c’est l’approche des acteurs politiques, les partenaires, l’Etat guinéen, la société civile pour discuter de cette question. Maintenant, ce qui va être arrêté là, cela va contenir la décision de la CENI. Et, à ce jour, nous n’avons pas fait cela.

Guineematin.com : On sait que la CENI avait, lors d’une retraite à Kindia, annoncé des propositions de dates. Et, cette fois ci, l’opposition accuse la CENI de vouloir organiser les élections le 21 décembre. Est-ce qu’il y aura élection avant 2017 ?

Me Amadou Salif Kébé : C’est sûr qu’il y aura élection avant 2017. C’est sûr qu’il y aura élection avant le 31 décembre 2016.

Guineematin.com : Le chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, accuse la CENI également d’avoir remplacé les délégués de son parti au niveau des démembrements dans les communes de Ratoma, Dixinn, Kaloum et Matoto par ceux de l’UFR et du PEDN.

Me Amadou Salif kébé : Ce n’est pas possible ! La CENI ne se mêle pas de la composition des listes des tendances. Quand on constitue les démembrements, on écrit à chaque tendance politique de constituer une liste consensuelle. Ce sont ces listes consensuelles que nous validons. Nous n’avons pas le rôle de la composition de ces listes. Donc, je ne vois pas comment la CENI peut changer des éléments, enlever les membres d’un tel parti pour mettre un autre de tel autre parti. Nous ne rentrons pas dans ça.

Guineematin : Donc, si je comprends bien, jusqu’à date les membres de ces démembrements n’ont pas été changés ?

Me Amadou Salif Keita : Ceux qui ont été choisis par leurs bases sont installés. Seulement, il faut signaler que certains nombres de membres de démembrement de Dixinn qui appartiennent à l’opposition, je crois que c’est quatre (4) ou quinze (15) qui ont dit qu’ils ne siégeront pas. Là, c’est un autre problème. Mais, dire qu’on a changé des éléments… Dans toute la République de Guinée, les seuls problèmes que nous avons actuellement, c’est le problème d’autre chose. Soit on a un problème de  demande de ne pas siéger aux travaux des démembrements de Dixinn et un problème d’installation de bureau à Pita.

En dehors de ça, nous n’avons aucun problème avec aucun démembrement. Mais, je demande aussi à vous journaliste d’aller vers ses démembrements demander qui a été débarqué par la CENI. Quelles sont les décisions qui leur sont parvenues pour dire telle personne a été enlevée et telle personne a été remplacée. Nous voulons savoir nous aussi.

Guineematin.com : Quels sont les partis de l’opposition qui n’ont pas voulu siéger au niveau de Dixinn ?

Me Amadou Salif Kebé : Non, ça relève du fonctionnement des représentants de l’opposition. Je ne sais pas quels sont les partis qui ont décidé de ne pas siéger.

Guineematin.com : On a tendance à voir deux mouvances de l’opposition  en Guinée. Une opposition appelée républicaine et une autre qui n’est pas avec cette opposition. Je veux parler  du parti de Lansana Kouyaté. Et, même l’UFR de Sidya Touré se réclame de l’opposition. La CENI compte l’UFR dans la mouvance ou dans l’opposition ? Parce que l’opposition dite républicaine accuse l’UFR d’être de la mouvance ?

Me Amadou Salif Kébé : Nous n’avons pas cette distinction au niveau de la CENI. Nous ne savons pas comment ils organisent. Franchement…

Guineematin.com :    Comment au niveau des démembrements vous classez les délégués de l’UFR, parce que l’opposition accuse ce parti d’être de la mouvance présidentielle ?

Me Amadou Salif Kébé : ça je n’ai pas de réponse. Qu’ils utilisent plutôt nos textes de loi pour savoir qui peut être de l’opposition qui peut être de la mouvance.

Guineematin.com : Au niveau des démembrements de la CENI vous avez classé  l’UFR dans quelle catégorie ?

Me Amadou Salif Keita : L’UFR est classé dans quelle catégorie ? L’UFR est classé dans quelle catégorie ! La CENI ne classe pas. C’est ce que je vous ai dit tantôt ne rentrons pas dans ces détails. Nous utilisons des listes consensuelles. Mais, il va en soit que dans la grande majorité, là où  l’UFR a été présentée, elle a été présentée comme étant un parti de l’opposition. Et ce sont des listes signées de tous que nous avons reçues. Nous ne savons pas d’où vient cette distinction. Peut-être que c’est du domaine de la politique et nous nous sommes loin de ça

Interview réalisée et décryptée par Abdoulaye Oumou Sow pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 620848501 / 656 486

 

Facebook Comments Box