L’épouse qui voulait faire plaisir provoque des rires et des pleurs

Habib Yembéring Diallo

Habib Yembéring DialloHumour : Issa venait de se marier. Son épouse s’appelait Sira. Elle lui a été expédiée comme un colis de son village natal dans le pays profond. Issa et Sira habitaient un de ces nombreux quartiers populaires de Conakry. Pour unique logement ils avaient une chambre à coucher dans un grand bâtiment dont le salon était commun à tous les locataires.

Avec une chaleur suffocante dans cette pièce exiguë, Issa et son épouse, tout comme les autres locataires, ne rentraient que pour dormir. Tout le temps ils étaient dehors pour prendre de l’air. Mais comme dans la plupart des quartiers populaires de Conakry, la devanture de la concession où habitait ce couple était très étroite.

Le seul espace où les locataires prenaient de l’air regorgeait aussi la cuisine et la toilette. L’unique toilette dans la concession. Cette toilette dont la porte n’était désormais pas fixée au mur. On craignait qu’un jour le vent ne balaye cette porte pendant que quelqu’un s’y trouve et que l’occupant se retrouve nez à nez avec les nombreuses personnes assises devant cette toilette.

Sira, elle nouvellement venue dans la capitale, croyait que tous les habitants de cette capitale vivent comme ça. On l’avait prévenue avant son départ, la vie en capitale est à la fois serrée et restreinte. Elle était donc préparée à vivre cette vie sans rechigner.

Elle voulait plutôt respecter à la lettre les conseils que sa mère lui a prodigués peu avant son départ : chercher à connaitre tout ce qui fait plaisir à son mari pour le lui faire. C’est ainsi que Sira a remarqué que les autres femmes de la concession chauffaient l’eau avec laquelle leurs maris se lavent.

Un jour Sira décide de faire cette surprise à son mari. Au retour du travail de celui-ci, un travail qu’elle ignorait d’ailleurs, Sira lui dit qu’elle a chauffé son eau pour se laver. Il la remercie et prie le ciel de lui donner un fils béni et respecté.

Sira avait aussi vu autre exemple qu’elle voulait imiter. Les autres femmes mettent une tasse dans le sceau contenant l’eau afin que leurs maris n’introduisent pas leurs mains savonneuses dans l’eau. Sira elle, met un gobelet d’un litre dans le sceau contenant de l’eau chauffée à cent degré. Elle envoie le sceau et le déposer dans la pièce à la porte défectueuse.

Issa noue une serviette autour des reines et sort pour aller se laver. Il prend la porte, qui était posée à même le sol, qu’il ferme. Le mari honoré enlève sa serviette qu’il suspend sur la porte. Il remplit le gobelet d’un litre de l’eau et se met debout avant de verser l’intégralité du contenu sur sa tête. Avant de finir de verser l’eau Issa sent une brulure jusqu’au plus profond de son corps.

Ayant perdu connaissance, il donne un coup de pied à la porte qui n’était pas fixée. Pendant que la porte s’effondrait, Issa la suivait. Lequel Issa se retrouve comme le jour de sa naissance. Son visage commençait déjà à s’enfler par la brûlure. Pendant qu’il était perturbé par l’eau chaude qui lui brûlait le corps et en allant dans tous les sens sans un seul fil sur le corps, ses voisins, surpris par cet acte insolite, détaillaient de toute leur force. Tous pensaient qu’Issa a perdu la tête dans la fameuse toilette.

Habib Yembering DIALLO

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