Petits partis contre les grands : ce qui risque de changer

Dialogue politique Opinion : Comme l’annonçait précédemment un article de Guineematin.com, plusieurs petits partis veulent exprimer leur frustration par le boycott de la cérémonie officielle de signature de l’accord politique inter guinéen, prévue ce mercredi 12 octobre 2016, à la Primature. Ainsi, la page d’une coalition politique pourrait être tournée…

Les partis frustrés

Une source qui s’est confiée à Guineematin.com a cité le PEDN de Lansana Kouyaté, l’UGDD de feu Georges Gandhi Tounkara et le BL de Faya Millimono. D’autres sigles de partis politiques ont été également cités, vaguement… Mais, de moindre importance, si l’importance du parti tient encore au poids électoral dont il peut se prévaloir.

Ainsi, on peut écrire « circuler, il n’y a pas de danger » ! En tous les cas, si on s’en tient aux dernières élections, aucun des partis cités plus haut n’a réussi suffisamment de score à une élection, ni même une mobilisation sérieuse lors des grands mouvements pour faire pression sur le pouvoir. Aux dernières législatives, par exemple, sur les 114 sièges à pourvoir, seul le PEDN a pu faire élire deux députés ; là où les promoteurs des accords politiques à signer aujourd’hui ont partagé les 112 autres élus. Et, à la présidentielle du 11 octobre 2015, on a senti la distance entre le président et candidat du PEDN et ses militants. Avec un son faible score électoral, l’ancien PM n’a pas trop commenté le comportement des électeurs, il a repris son vol pour Paris. C’est l’un de ceux qui ont le plus durement ressenti « le coup KO » du professeur Alpha Condé à ses adversaires…

Bref, malgré tout le bruit médiatique qu’ils font actuellement, si on totalise l’ensemble des scores obtenus par ces partis politiques anti-accords, on n’aura pas cinq pour cent des électeurs guinéens. Beaucoup de ces partis peuvent reunir l’ensemble de leurs responsables et militants de l’intérieur comme de l’extérieur sans même équivaloir à une seule fédération des grands partis. Et, dire qu’ils sont plus « forts » dans les élections et les débats que dans les manifestations publiques, même sans gaz lacrymogènes ! Il n’y a donc pas grands risques à craindre…

Ce qui va alors changer

Parmi les causes des frustrations politiques actuelles, il y a l’annonce déjà officielle d’un refus des grands partis (le RPG arc-en-ciel et l’UFDG) de remorquer les petits lors des prochaines élections locales. Le « chacun pour soi et Dieu pour tous » annoncé dans les assemblées générales a frustré plus d’un allié. Beaucoup de nos politiciens espéraient monnayer leur soutien à un grand parti contre des communes urbaines et rurales. La COPAM a été on ne peu plus clair lors d’une AG du parti présidentiel…

Or, les grands partis ne peuvent, eux aussi, matérialiser leur supériorité qu’en s’imposant ici et là. Surtout que leurs représentants à la base ne se battaient pas forcément tous pour voir leur « grand leader » à la tête du pays. La fidélité politique de certains responsables locaux vise uniquement un commandement local. Les défections préélectorales en sont une parfaite illustration.

Finalement, les petits partis pourraient éventuellement se coaliser pour chercher à obtenir certaines communes ou certains quartiers et districts ; tandis que les deux géants politiques de la Guinée menacent d’étendre leurs tentacules un peu partout et de « tuer » par leurs scores tous les partis cabines téléphoniques qui polluent l’environnement politique guinéen. Une opération de « salubrité publique » en vue ?

À suivre !

De Télimélé, Nouhou Baldé pour Guineematin.com

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