Vagues d’interpellations à Kindiadi (Dubréka) : terrorisées, les populations fuient la zone

kindiadi-dubrekaKindiadi ressemble aujourd’hui à un village sorti de guerre ! A part les stigmates des brûlis et d’affrontement au siège du quartier, on ne voit et n’entend que la foultitude d’agents de sécurité et l’entourage d’un chef nommé PAGAL, qui a semblé être au centre de toute cette PAGAILLE !

Après une décision du ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation de morceler les différents quartiers et districts de la République de Guinée en plusieurs autres, le quartier Kénendé a été subdivisé en Kénendé et Kindiadi. Mais, au moment de choisir un chef local, les autorités préfectorales et régionales ont catégoriquement refusé l’avis des populations locales. Malheureusement, un peu plus informés que les fondateurs de ces différents secteurs, il y a des années, les habitants ont également estimé qu’il n’est pas juste « d’importer » et leur imposer un dirigeant local. De malentendu en dispute, ils en sont venus aux mains hier, dimanche, 6 novembre 2016. Et, bonjour les abus !

Déjà furieuses de la remise en cause de leur « ordre », les autorités ont ordonné l’interpellation de tout le monde : jeunes, vieux, hommes, femmes, barbus, voilées…

kindiadi-dubreka-1Dans la matinée de ce lundi 7 novembre 2016, le reporter de Guineematin.com n’a trouvé que la dernière vague de personnes arrêtées. Pour le moment, ces compatriotes ne sont pas « transférées » à l’escadron de la gendarmerie de Dubréka. Certains pourraient même être chanceux, s’ils ont encore un peu de jetons sur eux… On parle de cinq cent mille francs guinéens pour être libre des gendarmes, déployés par l’escadron du kilomètre 36, sur ordre du préfet de Dubréka.

A la veille de la clôture de la semaine nationale de la Citoyenneté, ce qui se déroule actuellement à Dubréka, ce sont des actes anti démocratiques et qui pourraient même saper l’unité nationale, si tous les commentaires ethnocentriques jusque-là véhiculés sont fondés. Un échec lamentable, au-delà d’une « petite semaine » d’un gouvernement doté d’un ministère superbement appelé « Ministère de l’Unité nationale et de la Citoyenneté ».

Demandez aux populations de Kindiadi si tous les fils de ce pays sont égaux devant nos autorités…

A suivre !

De Kindiadi (Dubréka), Ibrahima Sory Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com 

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