L’entraineur de l’équipe de Pita à Guineematin : « notre terrain ne répond à aucun critère »

equipe-de-pitaEn visite à Pita pour des raisons sociales, un reporter de Guineematin.com a rencontré, dans la soirée d’avant-hier, samedi 5 novembre 2016, dans un stade complètement délabré, monsieur Amadou Diouldé Sow, entraineur de l’équipe préfectorale. Au cours de notre échange, monsieur Sow a déploré l’état piteux de leur terrain de football avant de dénoncer le manque d’initiative de la part du district de football de Pita.

Décryptage !
Guineematin.com : Bonsoir monsieur, Amadou Diouldé Sow. Vous êtes professeur d’éducation physique et entraineur de l’équipe préfectorale de Pita. Comment se porte le football à Pita ?
 
Amadou Diouldé Sow : D’une manière générale, le football se porte bien à Pita. La jeunesse est beaucoup mobilisée, malgré les faibles moyens dont nous disposons. Quand même, la jeunesse est là et elle est vivante. Tous les jours, ils sont sur le terrain.
 
Guineematin.com : Vous parlez de faibles moyens et je vois que nous sommes dans l’enceinte d’un stade préfectoral qui n’a pas sa clôture au complet, une tribune non couverte. Expliquez-nous les causes de cette dégradation très poussée de ce stade
 
Amadou Diouldé Sow : Par rapport à ce terrain, je dois dire que c’est déplorable et c’est regrettable. Depuis la saison passée, ce mur est tombé. Jusqu’à maintenant, nous avons passé par tous les moyens pour la reprise de ce côté tombé afin que la chute du mur ne continue pas. Mais, impossible. Ni les autorités locales, ni celles préfectorales, encore moins la Mairie ne s’est intéressé à la question.
  
Guineematin.com : En dehors de ces autorités, il y a aussi un département chargé du sport non ?
 
entraineur-de-pitaAmadou Diouldé Sow : Personnellement, j’ai écrit au district qui gère le football dans la préfecture. En commun accord avec la DPJ (Direction Préfectorale de la Jeunesse), ils ont écrit au département et à la ligue régionale mais jusqu’à présent, ona reçu aucune suite.
 
Guineematin.com : Maintenant comment parvenez-vous à gérer cette jeunesse qui est mobilisée alors que les infrastructures sont absentes ?
 
Amadou Diouldé Sow : Vous-mêmes vous avez vu comment se présente ce terrain. C’est un terrain qui ne répond plus aux critères mais qu’est-ce que vous voulez ? C’est l’unique terrain que nous avons à Pita. Les enfants sont là et ils veulent s’investir réellement dans le football. Nous, nous sommes obligés, en tant que technicien, de nous mettre à leur disposition pour voir comment les gérer. Pratiquement, le terrain est complètement hors normes.
Guineematin.com : Est-ce que vous recevez sur ce terrain d’autres équipes, notamment pour des grandes compétitions ?
 
Amadou Diouldé Sow : Bien sûr. Pour votre information, nous avons participé d’abord au championnat régional où nous avons été classés 2ème. Nous avons joué la coupe nationale au nom de la région. Nous avons été éliminés en 8ème de finale. Tous les matchs se sont joués ici sur ce terrain. Nous avons joué contre Tougué chez eux et on les a battus dans leur propre installation.
 
Guineematin.com : Vous parlez de Tougué, une préfecture que je connais bien mais qui a son stade bien clôturé et la tribune couverte. Ce n’est pas comme ici à Pita tout de même ?
 
Amadou Diouldé Sow : Le terrain est bien clôturé mais le moment choisi n’était pas propice pour jouer parce que c’était au mois d’août. Nous avons joué sous la pluie, sur un terrain très glissant. Malgré tout, nous avons fait un but partout à l’issue du temps réglementaire. C’est aux tirs au but que nous avons gagné 5 buts contre 4. Nous sommes revenus pour attendre la SAG de Siguiri où ils nous ont battus aux tirs au but. C’est là qu’on a été éliminé, sinon l’équipe se porte bien pour le moment.
 
Guineematin.com : quel appel avez-vous à lancer aux autorités et aux bonnes volontés, vu l’état de ce stade, surtout quand on voit cette grande mobilisation de la jeunesse autour du cuir rond alors que les infrastructures ne sont pas encore là ?
 
Amadou Diouldé Sow : Je demande surtout au district de football de nous aider à réhabiliter ce terrain. C’est tout ce que le district peut faire pour nous.
 
Guineematin.com : Vous pensez que le district dispose d’un fond pour faire ce travail ?
 
Amadou Diouldé Sow : Ils ne peuvent pas rester à la maison et dire qu’ils n’ont pas les moyens. Il faut créer les moyens. Le district n’a rien fait. Depuis leur élection jusqu’à présent, aucun petit tournoi, même un tournoi inter-quartiers.
 
Guineematin.com : quand ont-ils été installés ?
 
Amadou Diouldé Sow : Disons que leur mandat est même fini depuis 2015.
 
Guineematin.com : Le bureau n’a pas été renouvelé depuis ?
 
Amadou Diouldé Sow : Pas du tout encore.
 
Guineematin.com : Et pourquoi ?
 
Amadou Diouldé Sow : Cela relève du sommet. Depuis que les problèmes ont commencé au niveau de la fédération guinéenne de football, jusqu’à maintenant ils sont restés.
 
Guineematin.com : Est-ce que les gens du district de football sont payés ?
 
Amadou Diouldé Sow : ils ne sont pas payés. Mais au moins, le district pouvait nous organiser des compétitions internes. Ne serait-ce que des tournois inter-quartiers, inter-secteurs, voir même inter-sous préfectoral. Là, ils peuvent avoir des moyens financiers pour s’occuper des équipes préfectorales, féminines et masculines, juniors et cadettes. Malheureusement, le district ne joue pas son rôle.
 
Guieematin.com : Revenons sur l’état actuel de cette tribune complètement décoiffée. Comment les gens viennent ici pour suivre des matchs ?
 
Amadou Diouldé Sow : Vous-mêmes vous avez vu l’état de cette tribune. On a joué comme ça tout le championnat régional en plein mois d’août, même la coupe nationale. Les autorités viennent ici pour assister aux matchs mais ça ne leur dit rien.
 
Guineematin.com : Le préfet de Pita s’assoie sur cette tribune pour regarder les matchs ?
  
Amadou Diouldé Sow : Absolument, même avant-hier, il était la pour suivre un match organisé par rapport à la semaine de la citoyenneté.
 
Guineematin.com : Il n’a pas pris d’initiative pour ce terrain ?
 
Amadou Diouldé Sow : Pas du tout.
 
Guineematin.com : A vous entendre, on a l’impression que la jeunesse de Pita est laissée pour compte dans le domaine du sport ?
 
Amadou Diouldé Sow : Je le confirme avec vous. Elle est laissée pour compte parce que rien n’est fait au niveau des autorités. Nous nous battons pour que l’équipe de Pita soit en 2ème division mais je vous assure qu’on n’a pas le soutien comme nous le souhaitons. Cette année, ce qui nous a permis d’être un peu plus en haut c’est grâce à un ressortissant de Pita, monsieur Thierno Amadou Bah qui est propriétaire d’une radio privée à Labé. C’est lui qui nous a épaulés et c’est grâce à lui qu’on a eu une équipe compétitive. Mais, un seul ne peut pas gérer le football. Il n’a pas eu de soutien lui aussi. Il faut être honnête. Nous le remercions et lui demandons de continuer à soutenir notre équipe.
 
Guineematin.com : merci monsieur Sow
 
Amadou Diouldé Sow : merci à vous aussi.
 
De retour de Pita, Mamadou Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com
Tél : 622 68 00 41
 
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