Le Forum International sur la mobilisation et l’utilisation efficace des ressources intérieures a pris fin, hier samedi 12 novembre 2016. Un forum qui a connu la participation de plus de 300 personnes, venues de l’intérieur et de l’extérieur de la Guinée. Six sessions plénières et six panels ont été organisés au cours de ce Forum, a constaté Guineematin.com, à travers un de ses reporters.
Le ministre du Budget, Mohamed Lamine Doumbouya, a dit que ce Forum vise entre-autres à : poser le diagnostic de cadre institutionnel du processus budgétaire ; présenter le niveau de performance de la Guinée en matière de mobilisation et d’utilisation des ressources intérieures ; définir les mécanismes permettant d’identifier et de mobiliser en toute sécurité les ressources intérieurs ; approfondir la réflexion au tour d’une utilisation efficaces des ressources mobilisées par le biais d’un cadre budgétaire et de dépense pertinentes ; s’inspirer des expériences et des modèles étrangers de gouvernance afin d’améliorer la transparence et l’efficacité des politiques publiques.
Au titre de la mobilisation des ressources intérieures, souligne le ministre du budget, les constats ci-après ont été établis : « l’ augmentation des recettes totales en Guinée passant de 11 à 17,5% du PIB entre 2000 et 2015 ; la forte dépendance à l’égard des taxes indirectes et des taxes sur le commerce international ; la stabilisation des recettes minières ; les faiblesses de la contribution des recettes non fiscales, notamment des redevances minières ne représentant que moins de 10% des recettes intérieures; le faible niveau de contribution des revenus fonciers aux recettes fiscales ; le manque de suivi du régime d’exonération ; l’insuffisance du code général des impôts ; le déséquilibre du système fiscal au détriment des secteurs modernes ; la faiblesse de capacités des ressources humaines ; l’absence de mécanismes clairs de mobilisation des ressources non fiscales », a énuméré Mohamed Lamine Doumbouya.
Vu ces insuffisances, le ministre recommande notamment l’amélioration du recouvrement des taxes existantes et la mise en œuvre du nouveau code minier.
De son côté, le premier ministre Mamady Youla a rappelé que l’économie guinéenne a été affectée ces dernières années par les difficultés liées à l’impact de la crise sanitaire survenue en fin 2013 et la baisse du coût des matières premières, notamment la bauxite dont la Guinée est l’un des principaux pays exportateurs.
Mamady Youla a fait remarquer que les taux de croissances de 1,1% en 2014, et de 0,1% en 2015 illustrent avec éloquence le ralentissement de l’activité économique. « Les recettes publiques ont enregistré une évolution modérée sous l’impulsion du secteur non-minier dont l’apport est passé de 4 000 milliards en 2011 (soit 74%) à près de 9 000 milliards en 2015 (soit 95%). Les recettes fiscales ont représenté 17,8% du PIB en 2015 sous l’effet de l’apport significatif des mines et de la téléphonie. Une performance qui ne reflète pas l’amélioration de son score dans le classement de la banque mondiale relatif à la performance de la politique fiscale en 2015 », a expliqué le premier ministre.
A en croire le ministre, le système fiscal guinéen se différencie du celui des pays de la sous-région par des taux d’imposition plus élevés. « La Guinée n’a pas entrepris une phase de transition fiscale basée essentiellement sur la substitution des ressources de fiscalité intérieure aux recettes tarifaires décroissantes, contrairement aux pays de la zone franc qui s’y sont engagés afin de palier la baisse des ressources publiques », a-t-il mentionné.
Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com
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