Pêche et aquaculture : un député dénonce le « flou entretenu autour des recettes pour 2017 »

andre-louaComme indiqué dans les précédentes dépêches de Guineematin.com, les travaux en inter-commission se poursuivent actuellement et pour la deuxième journée de suite sur l’examen du budget de l’Etat dans son volet recettes, au palais du peuple, siège de l’Assemblée nationale.

Selon l’Honorable Dian Baïlo Diallo, les cadres du département de la pêche, de l’aquaculture et l’économie maritime, conduits par leur ministre, se sont présentés en travaux de commission pour travailler sur le volet recettes, estimé à 27 milliards pour 2017.

A en croire l’honorable Diallo qui assure l’intérim du président de la commission développement rural, environnement et ressources naturelles, le ministre soutient qu’il ne peut pas dépasser ce montant… pour l’année prochaine. Ce qui conduit à un « flou sciemment entretenu au tour des recettes ».

Pourtant, à la direction nationale du budget, les prévisions sont fixées à 34 milliards de nos francs. Ce que ne comprennent pas les députés. Soit une différence de 7 milliards.

D’ailleurs le chef de la majorité parlementaire, Amadou Damaro Camara, énumère un certain nombre de problèmes liés à  ce département qui, dans une bonne gestion, est l’un des principaux pourvoyeurs de recettes à l’Etat. « La pêche fait moins de recettes que son budget de fonctionnement. Ce qui est différent en Mauritanie et au Sénégal ». Mais l’ancien ministre et député de l’Ufdg, s’insurge, Alain Touré soutient : « je connais bien ce ministère, il ne peut pas dépasser ce montant ».

Pour Damaro, cette situation est incompréhensible. « Depuis le CNT, les recettes de ce département sont invariables avec cette enveloppe de 27 milliards ». Une affirmation qui croise celle d’un autre député qui pense que « c’est une question de gouvernance financière au sein du département  qui se pose ».

Mais pour l’Honorable Dian Baïlo, « je n’ai pas dit qu’ils ont camouflé certaines sources de recettes mais plutôt que certaines parmi elles leur ont été retirées, notamment les redevances au niveau des infrastructures de base, comme les taxes sur les débarcadères ». Il tient à ce que « le département qui a fait des efforts pour retirer la Guinée de la liste noire de l’Union européenne, soit aidé et félicité ». Il soutient qu’il ya beaucoup de projets de restructuration du secteur qui sont bloqués à la fonction publique. Même la dénomination du département fait des polémiques. Pêche, aquaculture et économie maritime, cela suppose que le département couvre tout le secteur de l’économie maritime, ce qui n’est pas le cas jusqu’à présent, conclut l’Honorable Diallo.

L’honorable Alain persiste et signe « il y a des pêcheurs traditionnels, tellement organisés qui utilisent aujourd’hui des pirogues de plus de 4 tonnes. Ce qui les classe normalement parmi les pêcheurs industriels, ou du moins semi-industriels. Mais ils ne paient pas de licence et ils pêchent allègrement le poisson ».

Ce spécialiste de la pêche rappelle que la Guinée n’a que 300 kilomètres de côte, contre 1800 kilomètres pour la Mauritanie. Mieux, la Guinée est une zone de reproduction du poisson. Alors, il conseille que la recherche soit améliorée pour que les recettes soient augmentées.

Ce que ne partage pas le député non inscrit Hony Holomo Kourouma. Pour ce député, « une enveloppe de 27 milliards de recettes par an, c’est une moquerie. Ils bouffent autant et par an ». L’honorable Kourouma demande aux députés de faire comme pour les impôts qui sont passés de  mille milliards de recettes récemment à plus de cinq mille milliards actuellement. « Il faut monter à 100 milliards de recettes pour ce département, s’ils ne peuvent pas, qu’ils quittent, d’autres viennent », martèle le jeune député.

Le directeur national du budget, Abraham Richard Kamano, apporte des précisions. « Pendant l’embargo, les recettes du département étaient fixées à 27 milliards.

Maintenant qu’on n’est plus sur la liste noire, nous avons estimé qu’ils peuvent passer à 34 milliards, en attendant de doubler cette enveloppe prochainement ». Les 27 milliards ne représentent que les redevances de la pêche, selon l’Honorable Traoré. Ce n’est qu’un poste de recettes sur quatre. Sans oublier les redevances des sociétés de pêche qui font cinq au total. Si vous ajoutez aux 27 milliards, les 7 milliards d’amende possible, vous aurez 34 milliards et c’est sans parler des autres poches de recettes  du département », relève l’Honorable Ibrahima Sory Traoré.

De l’Assemblée nationale, Abdallah Baldé pour Guineematin.com

Tél : +224 628 08 98 45

 

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