Sékou Touré et les faux complots : les zones d’ombre de l’agression du 22 novembre 1970

dr-tounkaraÀ l’occasion d’un point de presse animé à l’hôtel de l’Université Gamal Abdel Nasser hier, mardi 22 novembre 2016, date marquant le 46ème anniversaire de l’agression portugaise en Guinée,  Dr. Amadou Tounkara, fils de feu Tibou Tounkara, a accusé le régime de Sékou Touré d’avoir monté un faux complot pour régler des comptes, a appris Guineematin.com sur place à travers un de ses reporters.

Pour ce fils de victime, le régime de Sékou Touré a toujours été marqué par des « faux complots » bien avant la date du 22 novembre 1970. « Avant le 22 novembre, il y a eu des complots et des arrestations. En cette période du 02 octobre 1970, au cours d’un meeting au stade du 28 septembre, le Président Sékou Touré avait dit que la Guinée devrait être agressée et que l’agression devrait être imminente. Malgré tout, il n’y a pas eu de précaution particulière pour mettre nos militaires dans les conditions à repousser l’agresseur », a-t-il introduit.

Selon le fils de Tibou Tounkara, la mission portugaise en Guinée a été atteinte parce qu’elle a réussi à bombarder le siège du PIAGC qui était ici à Conakry et a réussi à faire libérer les prisonniers portugais. « Il y avait le fils d’un industriel portugais en ce temps qui était emprisonné à Mamou, puis transféré à Conakry la veille de l’agression et qui a été emprisonné au camp Boiro. Le camp Boiro a été attaqué, les prisonniers qui étaient au camp Boiro ont été libérés. Les portugais qui étaient vénus, ayant accompli leur mission, ce sont retournés dans les bateaux », a-t-il expliqué, avant de rappeler que cela a été une opération couplée.

Pour Dr Amadou Tounkara, cette agression portugaise est ponctuée de beaucoup de zones d’ombre, notamment « le fait d’avoir transféré le fils de l’industriel portugais de Mamou à Conakry, la veille même de l’agression, ne pas préparer l’armée guinéenne à riposter, l’illumination chez le Président de la République, le 22 novembre 1970, durant toute la nuit, du 21 au 22 pendant que toute la ville était dans l’obscurité », a-t-il, ajoutant qu’après l’agression, le Président Sékou Touré a fait appel en premier aux populations civiles, notamment les femmes, avant l’armée.

Parlant des conséquences de cette agression, Docteur Tounkara dit qu’elles ont été terribles. D’abord, une commission d’enquête dirigée par un certain Diop Alassane a été mise en place. À l’issue de ses enquêtes, il a été établi qu’il n’y avait pas de complices intérieur: « Le Président a remercié monsieur Diop Alassane et après, il a confié le dossier à son jeune frère, le ministre Ismaël Touré qui, à son tour, a dit qu’il y avait entre 80 000 et 150 000 représentants et complices de cette agression. C’est pour cette raison que le tribunal a été populaire. Ça veux dire qu’on demande à des analphabètes, des personnes anonymes, quelle sentence il faut prendre contre ces personnes. Tout le monde disait qu’on doit les pendre. Donc, c’est sur cette base que le tribunal a été fait », a-t-il révélé.

Enfin, ce fils du célèbre ancien prisonnier du Camp Boiro souhaite que toute la vérité soit dite autour de cette agression portugaise de 1970, comme tous les autres faux complots, qui ont fait disparaître beaucoup d’autres fils et filles de notre pays.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

 

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