Dans la matinée de ce mardi 06 décembre 2016, un reporter de Guineematin.com a rencontré Dr Ibrahima Sory Diallo, président du parti Alternance Démocratique pour le Changement (ADC) et coordinateur du Bloc de l’Opposition Constructive (BOC). Dans cette interview, il a été question de la pétition que le front dont il est membre est entrain de faire signer pour contester certains points des accords politiques du 12 octobre dernier, les chances de réussite d’une telle démarche tout comme le mandat donné à Cellou Dalein Diallo par ses pairs de l’opposition républicaine de chercher à renouer le fil avec les contestataires desdits accords.
Décryptage !
Guineematin.com : actuellement vous êtes entrain de faire signer une pétition contre certains points contenus dans les accords politiques du 12 octobre 2016. Où en êtes-vous avec pétition ?
Dr Ibrahima Sory Diallo : la pétition évolue, nous avons réussi 4 000 743 signatures de nos jours. Il faut ajouter que les gens à l’intérieur n’ont pas encore déposé, mais nous avons reçu pour quelques préfectures à savoir Kindia, Nzérékoré et Kissidougou en plus des 5 communes de Conakry. A l’étranger aussi les gens sont entrain de signer. De nos jours, nous pouvons dire que nous avons presque la moitié de la population active, c’est-à-dire ceux qui ont le droit de vote. Nous avons vraiment eu des signatures et, il faut préciser qu’il n’ya pas eu de mineurs. Si tu n’as pas 18 ans, tu n’as pas le droit de signer.
Guineematin.com : vous parlez de plus de 4 millions de signatures, est-ce que vous pensez que cela peut faire l’affaire de votre mouvement ?
Dr Ibrahima Sory Diallo : certains vont dire que la pétition n’a pas de valeur juridique, ils peuvent avoir raison. Mais, ce qu’ils ont oublié, la pétition est la seule forme pacifique pour manifester la volonté du peuple. Donc, le peuple va se manifester par cette pétition et nous allons prendre cette pétition là, la soumettre aux députés. A eux maintenant de prendre en compte ce qu’on a dit. Mais, nous pensons que notre élan, notre démarche est entrain de donner dans la mesure où, de nos jours, ce sont même des députés de la mouvance et de l’opposition, qui sont anonymes, qui sont entrain d’apprécierait que notre démarche.
Guineematin.com : on a appris que le code électoral amendé est arrivé au bureau de l’Assemblée Nationale et bientôt, il sera soumis aux députés à l’occasion de la session budgétaire en cours. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Dr Ibrahima Sory Diallo : ça nous inspire que les députés prendront leur décision historique, parce que l’enjeu est majeur. Les députés de la République doivent à leur tour s’engager à valider un document qu’on doit valider et de rejeter toute forme de manipulation autour de ce point 2 de l’accord politique. Un point qui retire carrément le droit aux citoyens d’élire librement et d’une façon directe leurs représentants.
Guineematin.com : est-ce que ce n’est pas un combat perdu d’avance que vous menez quand on sait que le RPG et l’UFDG sont majoritaires à l’Assemblée Nationale ? Est-ce qu’ils vont voter contre ?
Dr Ibrahima Sory Diallo : malheureusement, ce n’est pas l’UFDG et le RPG qui se trouvent à l’Assemblée. Pour moi, c’est le peuple de Guinée qui est représenté là-bas. Le peuple de Guinée s’est fait représenter par des personnes valablement reconnues. Si ces personnes représentent le peuple, ils n’ont pas besoin des partis politiques qui les a envoyés là. Ils doivent comprendre qu’ils sont indépendants et doivent s’opposer à tout ce qui menace la République, menace l’intérêt des citoyens à la base. Qu’à cela ne tienne. Nous ne sommes contre ni le RPG ni l’UFDG. Nous sommes contre tout ce qui va entraîner des troubles. On a vu ce que la nomination d’un chef de quartier à Kindiadi, dans Dubréka, a entraîné.
Guineematin.com : il y a u problème au sein de l’opposition républicaine à laquelle vous apparteniez, on ne vous voit plus aux plénières. Est-ce que vous avez rencontré Cellou Dalein qui a été justement mandaté pour rapprocher les positions ?
Dr Ibrahima Sory Diallo : le chef de file de l’opposition a un travail à faire. Ce travail, c’est de ramener même pas seulement nous, mais toute l’opposition autour de lui. Si tel n’et pas le cas, l doit encore redoubler d’efforts. Pour moi, les réunions de l’opposition républicaine ne se tiennent pas dans la mesure où, il y a 17 partis politiques qui sont membres de l’opposition républicaine.
Guineematin.com : il y avait pourtant des leaders comme Papa Koly Kourouma, Makanéra, Mouctar Diallo, Aboubacar Sylla et Cellou Dalein
Dr Ibrahima Sory Diallo : sur les 17 partis, il y en a 12 qui contestent les accords. Si c’est par la voix démocratique, c’est nous qui devons les exclure de là. Mais, nous ne sommes pas à ce niveau. Le chef de file a reçu un mandat pour nous rencontrer. Nous sommes favorables. Moi, il m’a appelé. Je suis prêt à le rencontrer. Et je crois que c’est son devoir de le faire, car il reste incontournable. Quand il perd, c’est l’opposition qui perd dans sa globalité. C’est pourquoi, il ne faut pas le laisser aller avec certaines personnes mal intentionnées qui vont tuer l’opposition pour des intérêts particuliers.
Guineematin.com : vous voulez dire qu’il y a des gens qui jouent un double jeu autour de Cellou Dalein ?
Dr Ibrahima Sory Diallo : c’est ce que nous comprenons. Si non, on n’avait pas besoin de signer un accord qui n’a pas été validé par ceux-là qui devaient siéger pour sa validation. Donc, pour moi, les 12 partis politiques qui en siègent plus, devaient valider automatiquement l’accord avant qu’on ne vienne le parapher. Il faut une plénière pour prendre une décision qui engage l’opposition républicaine. C’est ce qui n’a pas été fait. Le chef de file en est conscient. Comme il a pris l’initiative de nous rencontrer, nous lui souhaitons bonne chance. Mais, je précise encore que le point 2 de l’accord est indiscutable. En ce qui concerne l’unité de l’opposition nous sommes prêts à l’écouter.
Propos recueillis par Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com
Tél. : 628 17 99 17
