Galère dans les démembrements de la CENI : entretien avec Boubacar Ditinn Barry (CECI de Matoto)

boubacar-ditinn-barry-de-la-ceci-de-matotoLes démembrements de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) connaissent des impayés depuis deux mois, a appris Guineematin.com, de sources bien informées. Toute chose qui a créé un malaise parmi les responsables des CECI (Commissions Électorales Communales Indépendantes) et des CEPI (Commission Électorale Préfectorale Indépendante) et un certain doute sur la tenue des élections communales en février 2107 conformément au contenu de l’accord politique inter guinéen du 12 octobre dernier accords politiques.

Pour éviter une situation de blocage, la CENI a rencontré, ce mardi 13 décembre 2016, à son  siège, certains responsables desdits démembrements pour justifier le retard enregistré. A la sortie de cette  rencontre, Guineematin.com a eu un entretien avec monsieur Boubacar Ditinn Barry, président de la CECI de Matoto.

Guineematin.com : bonjour monsieur Barry, on a appris qu’il y a un problème de salaires à la CENI. Qu’est-ce qui se passe concrètement ?    

Boubacar Dtinn Barry : effectivement, on est venu aujourd’hui rencontrer la CENI par rapport à beaucoup de problèmes. Mais, essentiellement c’est le retard de payement de nos émoluments. Il y a donc deux mois de cela que les commissaires des différentes CEPI et CECI ne sont pas entrés en possession de leurs émoluments. C’est pour cela que nous sommes là aujourd’hui.

Guineematin.com : qu’est-ce que vous vous êtes dit avec la CENI ?   

Boubacar Ditinn Barry : grâce à cette requête, le président de la CENI, monsieur Bakary Fofana et le directeur du département démembrements nous ont reçus. On s’est entretenu, on a posé nos problèmes. Ils nous ont quand même fait comprendre que ce n’est pas un refus de leur part. Puisque les démembrements sont inscrits sur le budget électoral et que l’Etat n’a payé que 7% du budget électoral, voilà pourquoi il y a eu ce retard. Et, nous leur avons demandé de tout faire, de mettre la pression sur l’Etat, puisque c’est l’Etat qui a programmé, qui a mis en place cette CENI, qui a mis les démembrements, que cet Etat paye donc ce qu’il  doit payer pour la tenue des élections. Les communales étaient programmées pour le 18 décembre et la CENI n’a reçu que 7% du budget, comment ça allait se tenir ? Actuellement, le programme est calé pour le mois de février et jusqu’à maintenant c’est les 7% du budget électoral qui sont reçus par la CENI, selon son président. Comment est-ce que cette date doit être tenue ?

Guineematin.com : à l’allure où vont les choses est-ce que vous pensez que la date de févier 2017 est tenable pour les élections communales et communautaires ?

Boubacar Ditinn Barry : voilà pourquoi j’ai posé ma question. C’est pourquoi nous avons demandé au président de la CENI et vous la presse, de faire tout pour faire comprendre à l’Etat, que c’est lui le pourvoyeur des fonds, il faudrait quand même qu’il s’engage et qu’il paye à temps les montants qu’il doit payer à la CENI pour que les activités soient réellement exécutées. Si non, si la date du mois de février est maintenue, il y aura un cumul ou une concentration d’activités et les gens seront obligés de travailler nuit et jour pour tenir le mois de février. Et, cela ne pourra pas faire des résultats concluants. Ce que nous voulons en réalité, est que l’Etat s’engage et qu’il paye les montants dus à la CENI.

Guineematin.com : est-ce que vous avez donné une date butoir ou un ultimatum à la CENI pour le payement de vos émoluments ?

Boubacar Ditinn Barry : puis que nous sommes d’abord des collaborateurs de la CENI et que la CENI nous a donnés ses explications par rapport au retard du payement, on continuera toujours à faire la pression. Puis qu’en réalité, nous avons un engagement moral vis-à-vis de nos mandants, un engagement juridique puisqu’on a prêté serment. On est obligé de tout faire pour réellement tenir jusqu’au bout.

Guineematin.com : est-ce qu’il n’y a pas un manque de volonté politique derrière tout ça ?

Boubacar Ditinn Barry : manque de volonté politique ou pas, pour nous, jusqu’à preuve du contraire, nous engageons l’Etat. C’est lui qui organise, c’est lui qui paye, il faudrait qu’il prenne ses dispositions pour payer l’argent pour la tenue des élections au mois de février.

Guineematin.com : est-ce que vous avez un dernier mot ?

Boubacar Ditinn Barry : c’est d’appeler l’Etat à tenir ses engagements. C’est de demander aux politiques de faire la pression sur l’Etat pour que l’Etat donne les fonds à la CENI pour que la date des élections soit maintenue au mois de février, sans lesquels il ne faut pas dire que c’est la CENI qui est responsable  de cela. Et, sur le budget total, il n’y a que 7%  qui sont payés, comment la CENI peut organiser des élections sans argent ?

Propos recueillis par Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

 

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