Dans le cadre de la réforme du système de sécurité et de la protection civile, le gouvernement guinéen, avec l’appui du Haut Commissariat des Nations- Unis aux Droits de l’Homme, a procédé ce vendredi 16 novembre 2016, à l’installation du Conseil de Discipline de la police. Présidé par le premier ministre, cette cérémonie a connu la participation de plusieurs personnalités, notamment des officiers de l’armée et de la police, a constaté Guineematin.com, à travers un de ses reporters.
Dans son discours, René Bayo Kamano, Président de ce conseil de discipline, a indiqué que ledit conseil « se présente dans l’architecture institutionnelle et juridique du ministère en charge de la police et de la protection civile, comme un instrument consultatif, placé sous l’autorité directe du ministre ».
Et, selon lui, il est chargé d’examiner les cas de manquements à la discipline et à l’honneur commis par le fonctionnaire de la police et de la protection civile. « Parlant de ces cas de manquements souvent constatés et relevés à l’encontre de ces fonctionnaires concernés, rares sont ceux qui dans cette salle n’ont pas été témoins ou victimes directes ou collatérales des agissements parfois surprenants commis par certains d’entre eux. Ces manquements sont toujours passés dans l’anonymat pour ne pas dire qu’ils ont bénéficié de l’impunité totale (…) », a-t-il dit. Monsieur Kamano va promettre que le conseil dont il a la charge de présider, va désormais s’atteler à relever le défi afin de donner une image reluisante à ce corps.
Abondant dans le même sens, Maître Abdoul Kagbelè Camara, ministre d’Etat chargé de la sécurité et de la protection civile, a dit que la création et l’opérationnalisation du conseil de discipline de la police et de la protection civile, sera désormais compétent pour examiner les cas de manquements à la discipline et à l’honneur commis par les fonctionnaires de la police et de la protection civile « qui ont plutôt l’obligation de s’acquitter de leur mission dans le respect de la déclaration universelle des droits de l’homme, des conventions internationales ratifiées par notre pays, de la Constitution de notre pays et des lois de la République de Guinée. En tant qu’organisme consultatif du ministère de la sécurité et de la protection civile, son avis sera désormais requis pour l’orientation à donner à la résolution de toutes questions de principe liées au respect des libertés fondamentales et individuelle des citoyens sans aucune forme de discrimination », a-t-il promis.
Pour sa part, monsieur Yves Bonkpessi, Représentant- résident du Haut Commissariat des Nations- Unies aux droits de l’homme, a dit être heureux de participer à cette cérémonie, au cours de laquelle une partie des 17 mille livrets de codes de la déontologie de la police et de la protection civile, édités avec l’appui du fonds de consolidation de la paix, seront distribués. « Depuis le début de la réforme des services de sécurité, le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Droits de l’Homme s’est engagé avec le PNUD dans l’appui des initiatives de contrôle démocratique des forces de défense et de sécurité, en vue de conformer la gouvernance des services de sécurité aux standards existants au sein de la CEDEAO, de l’Union Africaine et des Nations-Unies », a-t-il expliqué.
Le Premier ministre, Mamady Youla a rappelé que la mise en place de ce conseil de discipline s’inscrit au plus large de la mise en œuvre du processus de réforme des forces de défense et de sécurité, placé au cœur du projet de société du Président de la République. Cette réforme selon lui, a permis à la Guinée de retrouver sa place dans le concert des nations démocratiques. « Sur le plan militaire et sécuritaire, notre pays est fortement représenté dans les opérations de facilitation au Nord Mali et sur bien d’autres fronts à l’échelle africaine et internationale », a-t-il rappelé tout en soutenant qu’il y a aujourd’hui une nette amélioration dans les rapports entre la police et la population.
Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com
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