Détournement de 259 millions à la mairie de Mamou : les banques BICIGUI et SGBG citées au tribunal

Accusés dans une affaire de malversation financière d’un montant de 259 millions de francs guinéens, l’ancien président de la délégation spéciale de Mamou, Elhadj Oumar Diallo et ses deux autres coaccusés, Ibrahima Soriba Keïta et Honoré Saa ont de nouveau comparu hier, Mercredi 21 Décembre 2016, au tribunal de première instance de Mamou, a constaté Guineematin.com à travers son correspondant local.

L’audience a essentiellement tourné autour des cinq millions de francs guinéens (5 000 000 GNF) dont on ignore encore la destination. Cet argent aurait été prélevé du montant de 180 millions qui constituent, aux dires des prévenus, le premier décaissement de l’argent total incriminés.

Selon les accusés dans cette affaire, notamment Elhadj Oumar Diallo et Ibrahima Soriba Keïta, respectivement ancien président de la délégation spéciale et ancien receveur communal à la mairie de Mamou, ce montant (5 000 000 GNF) a été donné à l’ancien secrétaire général de ladite commune, Honoré Saa Tolno, qui, à son tour, l’a partagé entre les dix conseillers communaux dont chacun a reçu cinq cent mille francs guinéens (500 000 GNF).

L’ancien secrétaire général de la commune a reconnu avoir donné 500 mille à chacun des conseillers communaux contre émargement. Mais, précise-t-il, ces montants ne proviennent pas de l’argent incriminé (259 millions GNF). « C’est vrai que j’ai partagé cinq millions entre les conseillers communaux. Ils ont tous émargé, sauf Alpha Alcida Barry qui était absent. Mais, il a reçu ses cinq cent mille dès après son retour des mains du receveur ; car, j’étais en déplacement. Et, je tiens à préciser que, contrairement à ce que mes collègues ont avancé, les cinq millions que j’ai partagés entre les conseillers proviennent des Patentes versés à la commune par la BICIGUI et la société général de banque en Guinée (SGBG) entre Novembre et Décembre 2015 », a précisé Honoré Saa Tolno.

Appelés à la barre en qualité de simples témoins, tous les conseillers communaux ont témoigné sous serment de « dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité », exception faite pour Elhadj Ibrahima Diallo et monsieur Babaen Barry, au motif qu’ils avaient respectivement des liens d’alliance et de parenté avec l’une des personnes mise en cause dans cette affaire.

Egalement, tous les conseillers communaux ont nié en bloc d’avoir reçu un quelconque montant des mains du secrétaire général, sauf Elhadj Ibrahima Diallo, qui a reconnu les faits tout en indiquant qu’il avait restitué l’argent le lendemain.

« J’avais reçu cinq cent mille des mains du secrétaire général. Mais, quand je me suis renseigné, le lendemain, sur l’origine de cet argent auprès du président de la délégation spécial, j’ai immédiatement restitué le montant au secrétaire général. Car, l’argent provenait de l’ONG française ACAUPED et était destiné à l’investissement pour la construction d’une école à Tchiogol », a expliqué Elhadj Ibrahima Diallo.

Déplorant le refus des conseillers communaux de reconnaître les faits qui ne pouvaient en rien les incriminer, le secrétaire général, Honoré Saa Tolno, a sollicité auprès du tribunal, l’envoi de certains documents de la commune, notamment les registres d’ordonnancement des recettes et des dépenses, ainsi que le quittancier qui est, selon lui, un document journalier qui fait mentionne du partage des cinq millions qu’il a eu à faire entre les conseillers communaux.

Une demande acceptée par le président du tribunal de première instance de Mamou, monsieur Sidiki Kourouma, qui a promis de rendre une ordonnance pour un complément d’information. « La décision sera exécutée par monsieur Mamadou Saliou Diakité, premier juge au niveau du deuxième cabinet. Ce dernier, en collaboration avec les parties prenantes au procès, va jouer le rôle de juge d’instruction, conforment au code de procédure pénal », a rappelé monsieur Sidiki Kourouma.

Après concertation avec le ministère public et les avocats de la défense, le président du tribunal de première instance de Mamou, monsieur Sidiki Kourouma, a renvoyé l’audience qui a duré dix heures de temps (10h-20h), au 18 janvier 2017.

De Mamou, Keïta Mamadou Baïlo pour Guineematin.com

Tél. : 622 97 27 22

 

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