Mamadou Barry, candidat à la mairie de Ratoma : « Il y a la décrispation partout, sauf au sein de l’UFDG »

Mamadou Barry, candidat à la Mairie de Ratoma

Candidat indépendant à la mairie de Ratoma, monsieur Mamadou Barry est passé récemment saluer et encourager l’équipe de Guineematin.com au siège du site, à Kipé. Et, nous en avons profité pour les poser des questions aussi bien sur sa candidature que sur le différend qui l’oppose à l’UFDG.

Décryptage !

Guineematin.com: Monsieur Barry, pourquoi vous vous présentez comme candidat indépendant à la commune de Ratoma ?

Mamadou Barry: Candidat indépendant parce que comme vous le savez, j’étais à l’UFDG. Il y a eu cette exclusion et actuellement nous sommes au tribunal. Mais, j’estime qu’entant que citoyen, que les élections nationales se passent au niveau des partis, mais fort heureusement, le législateur a voulu que les communales se fassent au niveau des citoyens. Et, en tant que citoyen résident à  Ratoma, j’estime que j’ai suffisamment d’expérience à apporter au renouveau  de la commune.

Guineematin.com: Concrètement, qu’est-ce que les citoyens de Ratoma peuvent attendre de vous, si vous êtes élu ?

Mamadou Barry: Concrètement, je cherche à m’impliquer déjà dans le renouveau. Il est question de voir dans quelle mesure il faut travailler. La première des choses, c’est une équipe.  Mon premier défi, c’est de mettre en place une équipe capable de rehausser le niveau de gestion des biens publics. Vous savez, au niveau des communes, il y a des prérogatives. Ces prérogatives montrent la différence par rapport à la gestion de la chose publique. Quand on dit que les communales il y a l’emploi, les logements, la santé, l’éducation et naturellement les impôts, sa prouve qu’il y a une certaine décentralisation qui a été longtemps mijotée au niveau des autorités et jamais exécutée. Les communales seront vraiment le départ d’une vraie décentralisation. Et, à partir de là, je pense que le citoyen va bénéficier de plus en plus dans la gestion des biens publiques.

Guineematin.com: En tant que candidat, quelles sont les activités que vous allez mener ?

Mamadou Barry: Les activités que je vais mener ? Je ne vais pas dévoiler ma stratégie ici. Mais, mes activités pour le moment c’est de voir au niveau de la base. Dans mon quartier, j’ai eu déjà à faire des choses à Lambanyi, au niveau de mon quartier avec les jeunes. Sans parler politique, mais j’ai commencé vraiment au niveau de l’assainissement, au niveau des projets de développement, j’ai créé une coopérative pour l’emploi à la base. Donc, il y a des choses qui sont là. Il faut que les gens se mobilisent de plus en plus parce qu’il y a plus de confiance. Il faut une confiance entre les citoyens et les appareils politiques qui sont là et auxquels, les citoyens ne peuvent plus  s’identifier. Donc, à partir de là, cette base est entrain d’être violée pour dire réellement qu’on doit participer à la gestion de notre quartier.

Guineematin.com: Vous avez dit que les citoyens sont entrain de s’éloigner des partis politiques. Et vous qui avez même un procès avec un parti politique. Qu’est-ce que ça vous dit d’aller en procès avec l’UFDG ? Personnellement, je vous connais très proche du président de l’UFDG, Elhadj Cellou Diallo. Vous et moi avons voyagé ensemble avec  Elhadj Cellou et d’autres cadres. Qu’est-ce qui se passe concrètement dans la tête, quand ça arrive?

Mamadou Barry: Quand l’exclusion arrive, on ne comprend pas.  Il y a de l’incompréhension et j’estime qu’il y a de l’injustice. Il y a bien un travail qui a été fait pour conduire à ce rapprochement. Il y a des rapprochements qui se font dans le cadre de la décrispation du paysage politique guinéen. Donc, il y a des rapprochements qui se font partout. Quand on regarde du coté d’Alpha Condé, il y a des rapprochements.  Des personnes qu’il avait estimé vouloir attenter à sa vie ont eu la grâce, ont eu le pardon et ils sont aujourd’hui dans ses bonnes grâces. Nous avons aussi la sortie d’Ousmane Kaba, à un moment donné, il y a eu de la décrispation.

Au niveau de l’UFDG, il y a eu de la décrispation. Quand on entendait un certain Makanéra parler de l’UFDG et de Cellou Dalein Diallo et qu’aujourd’hui Makanéra retrouve Cellou Dalein, c’est à peine s’il n’est pas porte parole de l’UFDG et qu’au sein de l’UFDG, Cellou Dalein ne soit pas en mesure d’appeler les personnes, alors qu’on a dit « Union des Forces Démocratiques de Guinée », qu’il ne soit pas en mesure d’appeler les personnes au nom de cette union, au nom du rassemblement, au nom du travail qui a été fait. Vous avez rappelé, on a eu du travail à faire à l’intérieur du pays. Et qu’on se retrouve un an après au tribunal entre Mamadou Barry et un Cellou Dalein Diallo au niveau du tribunal, je trouve que c’est dommage. Ça n’honore pas l’UFDG qui appelle à rassembler. Parce que je rappelle que moi je suis à l’UFDG depuis 2002. En 2002, Cellou Dalein qui m’a exclu aujourd’hui était aux affaires. A un moment donné en 2007, on a décidé d’être ensemble dans le cadre du rassemblement. On a accueilli Cellou Dalein et son équipe. Et que ces gens viennent aujourd’hui, trouver des personnes qui ont eu à travailler. Je rappelle que Cellou Dalein avait la possibilité d’aller à l’UPR ou au PUP ou de créer son propre parti. Mais, il est allé à l’UFDG parce qu’il y a eu des hommes et des femmes qui ont travaillé avec conviction pour faire de l’UFDG une machine à gagner. Et, c’est dans ce cadre qu’il a adhéré et qu’il cherche à chasser les gens ! Je trouve cela pas correcte et pas honorable pour quelqu’un  qui veut être à la magistrature suprême de ce pays.

Guineematin.com: Je rappelle que vous êtes neveu de Bâ Mamadou. Comme vous parliez de rassemblement, est-ce que si Cellou Dalein vous tend la main vous allez l’accepter ? 

Mamadou Barry: Il sera question de voir dans quelle mesure tendre la main parce que jusqu’à maintenant, la direction de l’UFDG n’est pas en mesure de dire exactement pourquoi ils ont exclu Mamadou Barry.

Guineematin.com: On vous reproche d’avoir tenu des propos que l’UFDG ne voulait pas écouter ce jour ?  

Mamadou Barry: On va au-delà. Ce qu’on reproche à Mamadou Barry, c’est d’avoir la grande gueule. Mais, on arrive aujourd’hui à une situation où les militants m’interpellent régulièrement pour dire qu’ils vont me soutenir. Ce que tu disais, on voit qu’on arrive là. Il faut que tu reviennes. Voilà la réalité qui est là. Je dis non, moi je ne suis jamais parti. Je suis de l’UFDG, je ne suis jamais parti. Ce sont deux ou trois personnes qui se sont retrouvées pour m’exclure. Les militants sont là. Et cette candidature montre encore une fois que malgré tout, les militants de l’UFDG en général et ceux de Ratoma en particulier estiment qu’il y a eu un travail qui a été fait. Ce travail ne peut pas aller dans l’eau. Aujourd’hui, les militants de  l’UFDG ne peuvent pas me dire que je suis allé dans un autre parti, que j’ai reçu de l’argent pour critiquer. J’ai toujours eu à critiquer pour faire en sorte qu’on fasse l’essentiel. Ce n’est pas pour autre chose. Je ne suis pas allé. Je fais appel aux militants pour nous départager, pour dire qui a eu raison et qui a eu tord.

Guineematin.com: Concrètement, qu’est- ce qui s’est passé parce que vous étiez considéré comme l’attaché de presse de Cellou Dalein. Et nous,  en tant que reporter, on a marché souvent avec vous et vous parliez tout le temps en bien de Cellou. Qu’est- ce qui s’est passé concrètement pour qu’il y ait cette exclusion ?

Mamadou Barry: Il ne s’est rien passé !

Guineematin.com: Est- ce que Cellou n’a pas senti que vous étiez entrain de le trahir ?

Mamadou Barry: Cellou Dalein le sait, je ne trahi pas. Il sait que Mamadou Barry est issu d’un milieu qui ne trahi pas. Si je ne suis pas d’accord, je l’exprime haut et fort. Donc, il ne peut pas y avoir de trahison. Maintenant, il y a deux ou trois qui ont estimé que Mamadou Barry était très proche de Cellou Dalein et qu’il fallait le liquider. C’est toujours la même chose, le chef a son entourage. Si après un an, Cellou Dalein ne m’a toujours pas appelé, il n’a toujours pas annulé cette exclusion, ça pose problème. Ça veut dire que c’est lui-même qui a organisé le départ de Mamadou Barry. Je dis tout simplement à un moment donné, un leader politique ravale son orgueil et rassemble les forces pour atteindre son objectif. La question n’est pas une mobilisation populaire, la question n’est pas de savoir qui est de Mamou, Pita, Dalaba, Labé. La question est de savoir, si l’UFDG est une machine qui peut porter Cellou Dalein au pouvoir. On se rend compte qu’en 2010, la machine était là, mais plus pour la mamaya que pour orienter Cellou Dalein vers la conquête du pouvoir. On a vu en 2015 avec 37 députés, l’UFDG n’a pas été capable de mobiliser les uns et les autres pour permettre à Cellou Dalein d’accéder au pouvoir en 2015. On a vu le coup KO en 2015, et on continue encore à crier 2020, 2020. Si les dispositions ne sont pas prises, la définition claire de l’UFDG en tant qu’institution, en tant que parti de conquête de pouvoir, Cellou Dalein ne va pas être au pouvoir en 2020. La direction actuelle n’est pas bonne et ça ne date pas d’aujourd’hui. On est rentré encore dans cette histoire de communale. Aujourd’hui, s’il y a des attaques entre Mouctar et Fodé Oussou, Fodé Oussou est une taupe du RPG à l’UFDG de la part de Mouctar, etc. A une époque, quand Alpha Condé sévissait, Fodé Oussou, Etienne Soropogui, Faya Millimono et Mouctar Diallo habitaient ensemble chez Mouctar pour se protéger l’un et l’autre parce qu’ils avaient les inquiétudes. Ils se sont retrouvés de façon individuelle chez Mouctar. Aujourd’hui, quand on entend qui est taupe, qui est entrain de parler de débat de caniveau. Je trouve cela désolant que le débat se ramène à ce niveau là. Je trouve que cette direction a des limites.

A suivre !

Entretien réalisé par la rédaction de Guineematin.com

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