De l’Union africaine à la fainéante africaine (libre opinion)

« La main qui donne est celle qui dirige » n’est pas un simple slogan destiné à divertir l’oreille ; c’est une réalité naturelle.

L’ONU est aujourd’hui inefficace parce qu’elle n’est pas du tout indépendante. L’ONU ne peut faire aujourd’hui que ce que souhaiteraient les États-Unis (le plus grand bailleur de l’institution) et les autres quatre membres permanents. De Bagdad, en 2003, à Alep de nos jours, l’ONU nous a suffisamment montré ses limites. Elle n’intervient que pour aider le plus fort.

Mais, mon objectif n’est pas l’ONU, mais de l’union africaine (l’U.A). Cette institution qui avait suscité beaucoup d’espoir dès sa création, mais qui continue à nous décevoir d’un jour à l’autre, en n’arrivant pas à faire entendre sa voix sur le continent. Ses échecs se sont multipliés depuis sa création : le problème Maroco-Sahara occidental, l’assassinat de Khadafi, la division du Soudan, le conflit Biafra -Nigérian, l’est de la RDC et la Somalie qui sont devenus les plus bons marchés noirs pour les trafiquants occidentaux d’armes…

Autant de problèmes qui freinent le développement de ce continent que cette institution n’a pas pu résoudre depuis des années.

Même les organisations sous régionales  (CEDEAO, CEMAC…) sont plus efficaces que l’U.A. Parce que 80% de ses projets sont financés par l’union européenne (l’UE).

Une dame sénégalaise disait un jour, « qu’une institution forte, marche toujours avec ses propres fonds ». L’U.A est entièrement aux ordres de l’UE.

Quant on me demande, quelles sont les solutions pour que l’UA fasse des progrès, je dirais qu’il faut :

  • UNE INDÉPENDANCE ÉCONOMIQUE : l’institution doit avoir son trésor en imposant à chaque Etat membre un cota annuel en fonction de sa croissance économique;
  • EXCLURE LES EX ET ACTUELS CHEFS d’État de la présidence de l’U.A: tant que les chefs d’État occupent sa présidence, l’U.A nous décevra toujours. Expt: Kabila refuse de quitter le pouvoir à la fin de son mandat, Yahya Jammeh rejette les résultats qu’il avait déjà accepté; si l’un d’entre eux était président en exercice de l’U.A aujourd’hui,  qu’aurait-il à l’autre ?
  • la présidence doit être fixe (non tournante) et être localisée en son siège (Éthiopie);
  • AVOIR UNE ARMÉE : à défaut d’avoir une base dans chacun de ses États membres, l’U.A doit avoir au moins 5 bases permanentes et stratégiques (une dans chaque sous région). Exp: un contingent sénégalais que l’U.A aimerait déployer en Somalie depuis le Sénégal, coûterait beaucoup plus chère et prendrait plus de temps que si le même contingent était en attente dans l’un des pays de la sous région (Éthiopie, Kenya, Djibouti. ….);
  • SUPPRIMER SON PRINCIPE DE NON INGÉRENCE: ce principe empêche fortement l’institution d’imposer les principes démocratiques à ses États membres, (l’imitation de nombre de mandats, non modification constitutionnelle…).

Sans ces reformes, l’institution n’existera que par le nom et le papier; mais sur le terrain, nous ne verrons rien du tout.

Par Aboubacar Barry

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