Vœux de nouvel an : Mohamed Fodé Soumah (GéCi) au peuple de Guinée

Guinéennes, Guinéens, Mes chers compatriotes,

Au seuil de l’année nouvelle, et en ma qualité de Président de la Génération Citoyenne, je vous voudrais vous présenter mes vœux du nouvel an et me prononcer sur la situation sociopolitique et économique du pays.

 

Les difficultés de l’heure sont partagées de tous. Mais il n’est pas de plus grande solidarité que celle qui consiste à réduire les inégalités et à combattre la misère sociale structurelle.

Ceci commande de nous engager à œuvrer au renforcement de la Paix, de la cohésion sociale et de la démocratie pour développer notre grand pays, la Guinée dont nous devons être fiers.

Aujourd’hui, le repositionnement de la Guinée sur l’échiquier international ne fait plus de doute, dans l’attente des retombées concrètes sur notre économie, et la probable Présidence de l’Union Africaine.

Mais au lendemain de l’an 1 de sa réélection, c’est au Président Alpha Condé de savoir s’il souhaite avoir la copie conforme du 1er quinquennat faite de campagne électorale permanente et de soubresauts, au risque de plomber la quiétude sociale et la mise en place du projet pour lequel nous l’avons soutenu.

Au demeurant, il me revient à l’esprit l’une des propositions phares de la GéCi durant la campagne de soutien au Président sortant. Elle consistait à organiser les communales dans la foulée de la victoire, et à enclencher la procédure permettant d’organiser des législatives anticipées à la fin du 1er semestre 2016.

Cette mise en œuvre aurait permis de ne pas avoir d’élections jusqu’à la présidentielle de 2020, et asseoir un plan triennale 2017-2019 qui serait réajusté et consolidé en dernière année de mandat.

Contrairement à l’esprit de la loi qui établi le distinguo entre « les politiques » et « les partis politiques », les partisans du-tout-politique veulent transformer les élections communautaires en une sélection faite de désignation/parachutage de haut vol d’individus qui, pour la plupart, n’ont jamais vécu dans lesdites localités.

La CENI qui a toujours annoncé la couleur sans en délimiter les contours factuels, réclamait du temps pour organiser les élections communales ET communautaires durant le 1er trimestre 2016.

Mais elles ont été décalées au mois d’octobre dans un premier temps, puis fixées en février 2017, avant d’être à nouveau repoussées aux calendes grecques.

D’ores et déjà, les paris sont ouverts par rapport à la tenue des législatives de 2018 dans les délais impartis.

Il est clairement annoncé par l’opposition républicaine que le fichier retenu pour les Communales ne le sera pas pour les élections Législatives de l’année prochaine.

Sans compter la « recomposition » de la CENI, les résultats contestés du recensement de la population, le nouvel appel d’offres pour l’opérateur, le redécoupage de façon unilatérale… Le décor est déjà planté quant au halo de lumière sur la suite des événements.

Le charivari politico-médiatique autour d’un éventuel 3ème mandat, sitôt la période de grâce achevée.

Les obscurs illuminés qui débitent leur prêchi-prêcha sur la base de calculs pré-électoraux.

Les pêcheurs en eaux troubles qui ne trouvent leur salut que dans la confusion.

Les professions de foi réchauffées mais obsolètes.

Les convictions « pécuniologiques » et de banquet qui se déclinent en glissement sémantique de toute volée.

De ce qui précède, les dés sont jetés. Le Président Alpha Condé doit avoir la lucidité de reconnaitre que tout peut basculer, car la Guinée renoue ostensiblement avec ses contradictions existentielles.

Le fait que les adversaires les plus virulents soient taiseux, et que l’opposition semble être bâillonnée ne devraient pas le distraire.

Il ne doit pas/plus hésiter devant la porte de l’histoire s’il veut y entrer.

La Guinée a beaucoup plus besoin de contrepouvoirs entre les différents organes institutionnels que d’une opposition crypto personnelle désuète.

Le triptyque jeunesse-femme-Diaspora devrait occuper une place prépondérante de sa gouvernance.

Bien que le chantier reste encore vaste, on ne saurait faire litière de la gravité du chômage endémique des jeunes qui représentent une véritable bombe à retardement.

Face à une école guinéenne qui dispense des savoirs qui ne mènent qu’à un dépérissement économique, il faut de l’imagination, de l’audace et des solutions adaptées à l’environnement des affaires chez nous.

La Guinée pourrait atteindre le plein-emploi grâce à sa force de travail, et si elle mettait un accent particulier sur l’agro-industrie, l’élevage, la pêche et le tourisme, entre autres.

Le développement est d’abord endogène. Aussi, l’Etat pourrait créer une banque de « la Sécurité Alimentaire et de l’Emploi » pour soutenir ces secteurs stratégiques et créer des écoles/instruments afin d’attirer les jeunes.

L’Etat ne doit pas se limiter seulement à adopter des réformes de partenariat public-privé pour attirer les investissements étrangers. Il doit trouver des mécanismes de normalisation du secteur informel et accompagner les entrepreneurs nationaux qui sont la principale source de création de richesses et d’emplois. La période Ebola est édifiante à ce propos.

Il faudrait y ajouter le renforcement des capacités entrepreneuriales des femmes dont le rôle prépondérant au quotidien a toujours été le baromètre de notre économie sociale.

Enfin, l’implication de la diaspora en tant que valeur ajoutée dans le dialogue politique devrait être considérée comme une exigence démocratique, jusqu’à sa représentation dans la prochaine assemblée nationale, à l’instar de nombreux pays qui ont su en tirer tout le bénéfice.

Tout développement économique qui n’est pas corrélé au développement humain, n’est que littérature économique ou élucubrations intellectuelles. L’économie réelle, c’est le ventre et la poche.

Mes chers compatriotes,

Aujourd’hui, et plus que jamais, chaque citoyen doit se demander ce que deviendrait le pays si chacun s’éloignait de l’éthique; et se dire surtout que CHAQUE GUINEEN EST UNE PARTIE DE LA SOLUTION.

Nous devons avoir la capacité d’agir dans l’intérêt du plus grand nombre. Il n’y a pas de place au renoncement ni à la fatalité.

À chacune, à chacun, à la Diaspora, aux étrangers qui vivent en Guinée et aux militants de la GéCi, j’adresse mes vœux les plus chaleureux de santé, de prospérité, de concorde nationale et de bonheur partagé.

Bonne et heureuse année 2017 à tous.

Fodé Mohamed Soumah

Président de la Génération Citoyenne « GéCi »

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