Organisation des mototaxis, accidents, visite technique… Babacar Sarr décline son plan d’action 2017

Hamidou Babacar Sarr, Directeur central de la police routière
Hamidou Babacar Sarr, Directeur central de la police routière

Le directeur central de la police routière, le commissaire Hamidou Babacar Sarr, compte inverser la courbe des accidents de la circulation pour l’année 2017. Il l’a fait savoir à l’occasion d’une interview qu’il a accordée à un reporter de Guineematin.com, ce mardi 3 janvier 2017. D’entrée de jeu, le commissaire Sarr a dit regretter le nombre d’accidents encore très élevé enregistré au cours de l’année 2016, tout en égrenant un certain nombre de mesures prévues pour l’année qui vient de débuter.

Guineematin.com : quel est le bilan des accidents de la circulation enregistrés dans  notre pays pour l’année écoulée ? 

Hamidou Babacar Sarr : au courant de l’année 2016, notamment du mois de janvier au mois de novembre, nous avons enregistré 3964 cas d’accidents de la circulation. Sur ces cas d’accidents, il faut dire que malheureusement, 242 personnes ont perdu la vie. Par ailleurs, le nombre de blessés graves se chiffre à 1161 personnes. Le nombre de personnes légèrement blessées est 1038 personnes. Il faut aussi mentionner que 1805 motos étaient impliquées dans ces accidents. Pour ce qui est des dégâts matériels enregistrés pour l’année 2016, on a dénombré 1321 véhicules fortement endommagés. Ce sont là les statistiques de la direction centrale de la police routière, nous n’avons celles de la gendarmerie encore.

Guineematin.com : à quoi sont dus ces accidents de la circulation ?

Hamidou Babacar Sarr : il y a plusieurs facteurs qui expliquent cet état de fait. Il y a d’abord l’inobservation des règles du code de la route, les excès de vitesse, le non respect de la distance de sécurité, le manque de maitrise, la circulation à gauche.

Guineematin.com : qu’est-ce qui est prévu par la direction centrale de la sécurité routière pour l’année 2017 en vue de diminuer les accidents de la circulation ?

Hamidou Babacar Sarr, Directeur central de la police routière

Hamidou Babacar Sarr : dans le plan d’action 2011-2020, l’un des objectifs est de réduire les cas d’accident de la circulation. Nous avons notamment 5 points qui sont retenus, qu’on doit essayer de développer afin de réduire les accidents. Il faut passer par la sensibilisation pour inciter à un changement de comportement, à travers les médias ou les compétitions footballistiques. On passera également par les lieux de culte pour qu’à chaque sermon, l’imam puisse évoquer la question de la sécurité routière. Nous avons également l’intention de faire venir les ONG afin de vulgariser le message, sur le port de la ceinture de sécurité, le port du casque, les dangers liés au téléphone au volant. Nous avons aussi des projets de sortie vers l’extérieur du pays pour voir comment ça se passe chez les autres. Voilà autant d’actions prévues pour 2017 que nous comptons exécuter pour jouer sur les statistiques et réduire les cas d’accidents.

Guineematin.com : vous avez fait état de 1805 motos impliquées dans les accidents. Il n’y a pas longtemps, il avait été même envisagé d’interdire les mototaxis à Conakry. Où en sommes-nous aujourd’hui avec cette question ?

Hamidou Babacar Sarr : au moment où on élaborait les textes réglementaires de la circulation routière, il était dit que les mototaxis n’étaient utilisables qu’à l’intérieur du pays. C’était interdit à Conakry et dans sa périphérie, à savoir Coyah et Dubréka. Mais, avec le chômage, la situation des jeunes étudiants venant de l’intérieur et qui n’ont pas de parents ici et encore moins de ressources, ils font le taxi-moto pour subvenir à leurs besoins. Eu égard à tout ça, l’Etat a jugé utile de laisser les mototaxis évolués à Conakry. Mais, le centre-ville de Kaloum leur est interdit. C’est ce qui a été retenu. Dans notre plan d’action, on va organiser les taxi-motos, les éduquer et les former. Vous savez, ils sont très nombreux à prendre des motos sans posséder un permis de conduire, quelque fois pas de plaques d’immatriculation, il s n’ont pas de casques. On va leur expliquer l’importance de ça.

Guineematin.com : le contrôle technique des véhicules n’est pas à négliger dans les causes des accidents de la circulation. Est-ce que quelque chose est prévue dans ce sens pour 2017 ?

Hamidou Babacar Sarr : c’est un véritable problème. Il y a de cela 15 ans que nous n’avons pas de centre de visite technique. Ça crée suffisamment de problèmes. On me dit d’éliminer les véhicules vétustes dans la circulation. Mais, ce n’est pas comme ça qu’on élimine le bien d’autrui. Il faut partir d’une base juridique qui parle d’un centre de visite technique. Donc sur cette question, il ya eu des écrits, l’appel a été lancé. Ils même donné des recommandations au monsieur de SIVITA d’évoluer à l’intérieur du pays. Je sais qu’il a ouvert à l’intérieur et c’est Conakry qui reste. En 2017, tout sera mis en œuvre pour avoir des centres de visite technique. Si j’ai les moyens de ma politique, ça se fera.

Propos recueillis par Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

 

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