Foot : un président devrait dire ça … Jusqu’à preuve du contraire

Par Top Sylla : Annoncé pour le 28 février prochain, le congrès électif de la fédération guinéenne de football – FGF – nourrit déjà les passions les plus folles. C’est l’un des sujets favoris dans les conversations. Tout le monde y va de son analyse et de son pronostic.

Le moins curieux n’étant pas cette grande agitation dans la rue, ces émissions de séduction – ou de dénigrement, c’est selon – dans certaines radios privées, ces affiches exhibant des minois avec des slogans accrocheurs.

Alors que l’élection du président de la fédération guinéenne de football ne se fait pas au suffrage universel, comme par exemple pour le président de la République. Ou encore par le vote du public, tel qu’on le voit parfois dans les concours de beauté. Seuls les membres statutaires ont le droit de l’élire. Par conséquent, l’avis de tous ces gens qui bandent aujourd’hui les muscles dans la rue, ou les cordes vocales dans les radios et ailleurs ne compte que pour des prunes.

Quant aux candidats, pour le moment il y en a un au moins qui s’est déjà placé dans les starting-blocks : l’ancien président de la FGF, Salifou Camara « Super V ». Réélu en 2015 avant d’être emporté, lui et toute son équipe, par une fronde, il entend bien prendre sa « revanche ».

Pas évident, s’il croise sur le chemin un certain Antonio Souaré. Pour le moment celui qui passe pour le crésus du football guinéen se fait désirer. Des gens réclament à cor et à cris sa candidature, et lui fait semblant de ne pas être tellement emballé. Mais personne n’est dupe. Depuis l’histoire de ces femmes qui se seraient réunies à Faranah pour supplier le général Conté d’aller à un troisième mandat, on a eu le temps de connaitre la chanson.

Plus que le ou les autres candidats qui s’aligneront sur la ligne de départ, il y a un homme que la perspective d’une victoire de Souaré préoccupe avant tout.

Aboubacar Sampil n’est pourtant pas intéressé par la présidence de la FGF. A la tête de l’Association sportive du Kaloum (ASK), les dés sont déjà pipés à ses yeux du fait des nombreuses casquettes arborées par Antonio Souaré. A la fois président du Horoya (le club rival de l’ASK) et président de la Ligue guinéenne de football professionnel (LGFP) qui organise le championnat.

« Avec un Antonio Souaré président du Horoya et de la Ligue guinéenne de football professionnel, la concurrence est déloyale. S’il devenait président de la fédération guinéenne de football, on devrait alors supprimer carrément le championnat et décréter le Horoya « champion naturel et inamovible » ». C’est en ces termes qu’il a exprimé son « désarroi » face à des journalistes.

Avant d’énumérer une liste non exhaustive de faits pour illustrer ses propos : « En tant que président du Horoya, il s’est permis de prendre par exemple, en plein championnat, deux joueurs de l’AS Kaloum pour les envoyer à un stage avec son club. Et le seul recours qu’on a c’est la Ligue dirigée par le même président du même Horoya ! Autre exemple, c’est au siège du Horoya que l’on a remis aux arbitres leurs équipements. C’est tout dire sur la neutralité de la plupart d’entre eux ».

L’envie d’y trop mettre rompt le sac (Cervantes).
L’on se doit d’être admiratif devant le parcours fabuleux de l’ancien disc-jockey de L’Hexagone (non loin du carrefour de Hamdallaye), comme ce serait faire preuve de mauvaise foi que d’occulter ses grands investissements en faveur de son club à Yorokoguia (Dubreka).

Pour autant, son double manteau de premier responsable de la LGFP (qui organise le championnat) et de président du club qui collectionne les doublés (championnat et coupe nationale), fait désordre. Le conflit d’intérêt est manifeste. D’où le sentiment d’injustice que ressentent certains rivaux du Horoya et le parfum de corruption qu’exhale la L1.

Cela, surtout quand on rivalise avec le Horoya sur le terrain, un président de club devrait (se) dire ça.

Jusqu’à preuve du contraire.

Par Top Sylla

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