Le président Yaya Jammeh a accepté de céder le pouvoir et de quitter la Gambie. Selon nos sources, il se rendra en Guinée avec le président Alpha Condé dans les prochains heures. Ce dernier a entamé hier, vendredi, 20 janvier 2017, avec son homologue mauritanien, la médiation de la dernière chance pour éviter un bain de sang en Gambie.
L’avion qui doit le conduire hors du pays est déjà positionné sur le tarmac de l’aéroport de Banjul et le tapis rouge aurait été déjà déroulé pour le dernier honneur rendu à l’ancien président gambien.
Ainsi, il aura fallu une négociation au forceps du président Alpha Condé et de son homologue mauritanien, Abdel Aziz, pour convaincre Yahya Jammeh, désormais seul contre tous, à prendre le chemin de l’exil.
En réalité, il n’y avait pas d’autres alternatives pour l’ancien président gambien. La seule variante était de partir mais comment ? En réalité, devenu infréquentable, lâché de toute part, Yahya jammeh voulait des garanties sûres.
De Davos où il était, le président Alpha condé avait dépêché un de ses meilleurs conseillers, en l’occurrence Tibou Kamara, proche de Yahya Jammeh, pour lui donner des raisons de quitter le pouvoir sans aucun coup de canon de la CEDEAO.
Devant l’imminence de l’invasion de la Gambie par l’utilisation de la force après l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU, le président Alpha condé a estimé qu’il fallait vite passer à la vitesse supérieure. Son avion se posa immédiatement à Nouakchott où il convainc le président mauritanien de le suivre pour sauver leur homologue gambien et surtout éviter l’instabilité à ce pays.
Dans la journée d’hier, vendredi, l’avion transportant les présidents guinéen et mauritanien s’est donc posé à Banjul. Ils se feront rejoindre par les experts et émissaires de la CEDEAO et de l’ONU.
Apha Condé avait déjà sur place son conseiller, Tibou Kamara. L’entretien débutera dans une bonne atmosphère. Les autres experts donneront des garanties à Yahya Jammeh parmi lesquelles figurent en bonne place un « certificat de non-poursuite et une amnistie ».
Le résultat est finalement à la dimension de l’attente. Le président Alpha Condé a finalement réussi son offensive diplomatique. Il a pu sauver la démocratie et avec elle un pays frère des avatars de l’intervention armée avec des conséquences incalculables.
Enfin, le succès de cette médiation d’Alpha Condé a permis à la Gambie de changer de régime sans effusion de sang. Il positionne plus que jamais sur orbite Alpha condé qui se prépare à être le prochain président de l’Union africaine, le 30 de ce mois, à Addis-Abeba. Plus que jamais, le slogan si cher à Alpha Condé, « Guinée is Back », sera bel et bien une réalité pour la grandeur du continent africain, et qui prouve ainsi que les problèmes africains peuvent être réglés par les africains eux-mêmes.
Par Ibrahima Diallo
Directeur général de la radio Liberté FM à Conakry
