Grève des enseignants à Mamou : « certaines brebis galeuses veulent saper notre mouvement », dénonce le Syndicat

Six jours après le début de la grève illimitée lancée par l’intersyndicale de l’éducation FSPE (Fédération Syndicale Professionnelle de l’Education) et SLECG (Syndicat libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée), les négociations avec le gouvernement sont au point zéro. C’est plutôt le constat révélé hier, Dimanche 12 Février 2017 par Mamadou Saliou Sigon Baldé, secrétaire général local du FSPE aux enseignants de la ville carrefour. C’était à la faveur d’une réunion d’information organisée au lycée Amilcar Cabral par le syndicat à l’intention des enseignants grévistes, a appris le correspondant de Guineematin.com à Mamou. 

« Depuis que l’intersyndicale a lancé le préavis de grève et enfin l’avis de grève, on ne nous a pas écouté », a introduit le secrétaire général local du FSPE avant la lecture des correspondances (infos N°2 et 4) envoyés à la base par les bureaux nationaux de l’intersyndicale de l’éducation.

S’inscrivant dans la logique du point un de l’info N°2 de l’intersyndicale FSPE/SLECG dénonçant des « brebis galeuses qui, hier étaient les plus déterminés dans le mouvement syndical, mais aujourd’hui grâce à des positions politiques qu’ils occupent dans l’administration scolaire et pour des raisons égoïstes cherchent à saper le mouvement en utilisant menaces, fausses informations et intimidations », Mamadou Saliou Sigon Baldé a révélé aux enseignants grévistes que certains de leurs collègues à Mamou continuent de faire cours.

« A Soriyah et Bolaroyah dans la sous-préfecture de Dounet, des enseignants, notamment un certain Bangoura et Salifou Soumah sont en train de donner les cours. Nous le dénonçons solennellement et un comité de veille est mis en place pour sillonner à travers la préfecture pour dénoncer ces brebis galeuses », a dit monsieur Baldé aux grévistes qui scandaient « à bas les traitres, à bas les renégats ».

S’agissant du point deux de l’info N°4, portant sur la position du président Alpha Condé qui aurait laissé entendre aux représentants de l’intersyndicale « qu’il n’est pas question d’augmenter les salaires et que la grève ne lui fait pas peur », le secrétaire général local du FSPE a opposé : « un général d’armée (feu Lansana Conté) nous a accordé la valeur monétaire du point d’indice à 1030 et un professeur diminue cela à 751. On ne peut pas nous retirer notre acquis chèrement obtenu. Tant qu’on n’aura pas satisfaction, il n’y aura pas cours, il n’y aura pas de révision dans les écoles. Nous allons continuer la grève jusqu’au moment où ils sauront que sans l’éducation un pays ne peut pas avancer », a-t-il ajouté.

Enfin, Mamadou Saliou Sigon Baldé a déploré la pauvreté actuelle dans laquelle vivent les enseignants. « Aujourd’hui, un enseignant ne peut pas baptiser son enfant sans passer par des dettes par ici et par là. On en a marre, on est fatigué », a-t-il dénoncé.

Rappelons que l’intersyndicale de l’éducation FSPE/SLECG réclame le maintien de la valeur du point d’indice à 1030 au lieu de 751, le maintien de tous les enseignants rétrogradés à leurs anciennes grades, le respect de l’ancienneté dans la nouvelle grille indiciaire, l’engagement de tous les homologués et contractuels de l’Etat à la fonction publique et l’édition des bulletins de paie avant le salaire.

De Mamou, Keïta Mamadou Baïlo pour Guineematin.com

Tél. : 622 97 27 22

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