Alpha Condé a encore provoqué les syndicalistes guinéens : « il a dit que nous ne lisons pas »

Lancée le 6 févier 2017 par le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) et la Fédération Syndicale Professionnelle de l’Education (FSPE), la grève des enseignants de Guinée va donc se poursuivre. Face à leurs mandants, dans journée de ce jeudi 16 février 2017, à la bourse du travail, les leaders syndicaux, après avoir fait le compte rendu de leur rencontre d’hier avec le Président Alpha Condé, ont annoncé l’unanimité de poursuivre la grève jusqu’à la satisfaction de leur principale revendication qui porte sur la valeur monétaire du point d’indice, baissé par ce régime, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

À tour de rôle, les leaders syndicaux ont fait le compte rendu, point par point, de l’échange qu’ils ont eu avec le premier magistrat du pays. Ainsi, selon Aboubacar Soumah, secrétaire général adjoint du bureau exécutif du SLECG et membre de la commission de l’intersyndicale de l’éducation, le Président de la République a été catégorique sur la valeur monétaire du point d’indice. « Pas question d’une augmentation de salaire et que toute négociation qui amènerait une augmentation, il n’est pas pour », a-t-il fait remarquer.

Parlant du point portant sur la rétrogradation, le leader syndical pense que le chef de l’Etat n’a pas compris ou n’est pas mieux informé. « Quand le Président demande à ce qu’on dresse une liste de ceux qui sont concernés par cette question de rétrogradation, je crois qu’il n’a pas compris, étant entendu que tous ceux qui dans la migration de l’ancienne grille indiciaire à la nouvelle grille indiciaire, tous ceux qui ont migré, qui ont subi l’éclatement des différentes hiérarchies B1 à B2, A1, A2 à A3 ont subi des rétrogradations. Donc, elle concerne l’ensemble des fonctionnaires. Ce qui veut dire qu’il n’a pas compris », a-t-il rappelé, faisant allusion au chef de l’Etat.

Concernant l’ancienneté, le secrétaire général adjoint du bureau exécutif du SLECG, a dit que le chef de l’Etat a demandé la mise en place d’une commission par l’intersyndicale, qui devra travailler sur ce point. « Peut-être que la commission travaillera sur ce point et on vous fera le compte rendu », a-t-il dit.

Par rapport au point portant sur la situation des enseignants contractuels immatriculés, monsieur Soumah a dit que les leaders syndicaux qu’ils sont ont demandé que tous les enseignants contractuels immatriculés soient engagés à la fonction publique. « Le Président de la République a dit qu’il ne pourrait pas intégralement les prendre, qu’il ne prends qu’à partir de 8 ans à 12 ans. Nous, nous lui avons dit qu’il prenne à partir de 5 ans au moins. Donc, il a dit qu’il faudrait qu’on fasse une liste des gens qui sont concernés par cette tranche là et procéder à une évaluation, et que ceux qui ont le mérite vont être en classe, ceux qui ne l’auront pas vont suivre une formation complémentaire ; et, que c’est à la suite de cette formation ils vont être repris », a-t-il expliqué.

S’agissant des enseignants homologués, Aboubacar Soumah a dit que le Président a commencé par les « ridiculiser », comme quoi qu’il ne connait pas la signification. « Nous avons expliqué que les homologues sont les assistants, des étudiants qui sont diplômés en Master, qui donnent des cours auprès des enseignants titulaires. Finalement, il a dit que la commission va aussi voir cette question. Concernant les indemnités et les primes, il a dit que la commission va les revoir. Concernant la documentation, le Président a dit qu’il ne paye pas parce que nous ne lisons pas », a-t-il expliqué, l’air très en colère.

Enfin, Abdoulaye Camara, le président de la commission nationale de négociation et porte parole de l’intersyndicale, a dit : « le point nodal de la revendication étant le maintien de la valeur monétaire à 1030 ; et, après avoir consulté la base, la grève continue jusqu’à la prise en compte de notre principale revendication », a-t-il, concluant avec un slogan, « Camarades, salut ! ».

De retour de la bourse du travail, Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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