Après l’adjudant Ibrahima Sylla, qui avait comparu le jeudi 09 février 2017, c’est l’adjudant chef Oumar Condé et l’adjudant chef Amara Kalaban qui ont répondu aux questions du tribunal hier, jeudi.
Exerçant depuis plus de quatorze ans au sein de l’Armée guinéenne, l’adjudant chef Oumar Condé a indiqué qu’il était payé à 57 000 GNF quand il était soldat. Cinq ans après, sa solde est montée à 88 000 GNF en 2007. « Actuellement, je reçois 1 248 000 GNF, quatre boites de sardine, un paquet d’eau et quatre petits morceaux de savon », a-t-il énuméré.
A en croire l’adjudant chef Oumar Condé, en service depuis 14 ans à la présidence de la République, « cette affaire d’augmentation de salaire se murmurait partout, entre tous les corps de l’Armée, de la police, de la gendarmerie ; et, même dans les barrages, ça se discutait entre nous. Donc, nous ne regrettons pas nos actes parce que cela a permis l’augmentation de 20 % sur la solde de toute l’Armée guinéenne », s’est-il justifié.
S’il assume avec fierté ces tirs, l’adjudant chef a quand même demandé pardon aux populations qui ont été dérangées par leur mouvement.
Répondant aux accusations articulées contre lui, l’adjudant chef Amara Kalaban a reconnu deux des trois accusations (incitation à commettre des actes contraires au devoir et à la discipline ; et, celle de révolte) et a rejeté l’accusation de vol d’arme de guerre.
Dans ses explications, Amara Kalaban, comme ses deux prédécesseurs, a dit ne pas regretter son acte : « parce que ce qu’on a fait, c’est pour toute l’Armée guinéenne. Même si nous restons en prison aujourd’hui, quand les gens vont prendre leurs soldes, ils se diront moralement qu’il y a des personnes qui ont été à la base de l’amélioration de cette solde. Cela me réconforte et je pense que Dieu, Lui, ne l’oubliera pas. Je sais que je n’avais aucune mauvaise intention. Et, je voulais juste que nos conditions de vie soient améliorées », a laissé entendre l’adjudant chef Amara Kalaban, tout en président qu’il « ne rêve jamais être président. Mais, je souhaite être un jour Général ! ».
Après ces auditions, les débats ont été clos et le procès a été reporté au lundi 20 février 2017 à 10 heures.
Abdoulaye Oumou Sow pour Guineematin.com