Une parcelle située au quartier Simbayah, dans la commune de Ratoma, fait actuellement objet de polémique entre trois personnes. Ce sont Oury Kamissa Bah, Amadou Sy et Elhadj Moussa Keïta qui se disent tous propriétaires de ladite parcelle, a appris Guineematin.com, à travers un de ses reporters.
Selon monsieur Oury Kamissa, c’est en 2002 qu’Amadou Sy et Elhadj Moussa Keita sont venus chez lui pour lui proposer de revendre sa parcelle, contiguë au domicile d’Amadou Sy. Une offre que Bah Oury Kamissa accepte, en proposant aux deux acheteurs d’envoyer en Europe son fils ainé, Djigui Bah qui occupait déjà les locaux.
Ainsi, avec la convention d’envoyer son fils en Europe, la vente de la parcelle fut effectuée à hauteur de 9 millions et quelques poussières de francs guinéens. Après avoir reçu le plan de masse et le titre foncier de la part de Oury Kamissa, ils ont faits sortir les occupants en démolissant l’édifice qui s’y trouvait pour entamer leurs propres travaux de construction.
Des années passèrent et le jeune Djigui Bah n’a toujours pas effectué son voyage pour l’Europe. Et comme le projet de voyage, motif principal de la cession de la parcelle, n’a pas eu lieu, monsieur Oury Kamissa porte plainte contre les acheteurs Amadou Sy et Elhadj Moussa Keita. Il les accuse d’avoir commis à son encontre des infractions d’abus de confiance, faux et usage de faux, destruction de biens privés.
L’affaire a été déférée ce lundi 27 février 2017, au Tribunal de Première Instance de Mafanco. La partie civile a demandé au tribunal la restitution des documents originaux du titre foncier et le plan de masse tout en condamnant les deux prévenus au payement de 10 millions de Francs Guinéens à titre de dommages et intérêts.
Cependant, le procureur Lansana Cissé a fait comprendre dans ses réquisitions que cette parcelle a été dûment vendue par Oury Kamissa. Et, dit le procureur, il ne peut pas vendre sa parcelle et laisser des années s’écouler, avoir des remords, et revenir dire qu’il va récupérer la parcelle.
« On a vu les documents de la vente où il a apposé sa signature avec des témoins. Mais nulle part, le projet d’envoyer son enfant en Europe n’a été mentionné et aucune preuve n’a été montrée ici par rapport à un quelconque voyage. Ensuite, de 2002 à 2015 il ne l’a pas réclamée. Ils ont fait sortir les occupants des locaux revendus, ils ont détruit la maison qui était dedans, ils ont construit leur propre immeuble. Tout ça, il n’a rien dit. C’est après 15 ans qu’il va réclamer ces locaux alors il y a eu prescription. Cela veut dire que ses réclamations ne vont pas prospérer. C’est pourquoi, je demande au Tribunal de les renvoyer à des fins de la poursuite pour délit non constitué », a-t-il requis.
La défense à son tour a demandé au Tribunal de suivre les plaidoiries du procureur en prononçant la relaxe pure et simple.
L’affaire a été renvoyée au 13 mars pour être délibérée.
Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com
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