Fraude dans les universités guinéennes : 46 938 étudiants fictifs à Conakry !

Le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a procédé, ce mercredi 1er mars 2017, à l’annonce des résultats provisoires de la phase 1 de l’opération de biométrie dans les institutions supérieures publiques et privées. De ces résultats il ressort un nombre important d’étudiants fictifs dont l’Etat paye régulièrement une bourse d’entretien, a appris Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Cette première phase de l’opération de biométrie qui a porté sur 32 universités et instituts universitaires publics et privés de la ville de Conakry, a tourné autour des étudiants en Licence 2. Elle vise à permettre au gouvernement de connaitre les effectifs exacts d’étudiants à prendre à charge et donc « d’y voir plus clair », selon les propres termes du ministre de tutelle Abdoulaye Yéro Baldé.

Les chiffres issus de cette opération donnent tout simplement du tournis. Pour ce qui est des universités privées, sur un effectif annoncé de 52 051 étudiants, seulement 19 075 répondent aux normes. Soit un écart de 32 976. Pour ce qui est des universités publiques, l’écart est de 13 962 car seulement 19 572 ont été biométrisés sur 33 534 étudiants annoncés.

L’effectif cumulé pour les universités publiques et privées donne 46 938 étudiants fictifs qui sont pris en charge par l’Etat. Une fraude qui irrite le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.

Pour Abdoulaye Yero Baldé, c’est important que l’on sache la destination des montants payés à ces étudiants fictifs à un moment où nos universités manquent de tout : infrastructures adéquates, matériels de travail, prise en charge des formateurs.

Car, selon le ministre de l’Enseignement Supérieur, si un étudiant coûte au minimum 4 millions de francs guinéens à l’Etat par an, le montant payé à ces fictifs tournerait autour de 140 milliards de francs guinéens

En attendant que lumière soit faite sur cette affaire, le travail de biométrisation va s’étendre sur les universités de l’intérieur du pays, a précisé monsieur Baldé. Le ministre est confiant de la qualité du travail en cours et qui ne comporte que de « très petites marges » d’erreur. Autant dire que les jours à venir seront déterminants surtout que les résultats seront mis à la disposition des responsables et fondateurs d’université.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

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