Hadja Fanta Kouyaté (PEDN) sur la journée du 8 mars : « sans la femme, l’homme n’est rien ! »

En prélude à la journée internationale des femmes, célébrée le 8 mars, Guineematin.com donne la parole aux femmes leaders des différents secteurs d’activité socio-économique de la Guinée. Ce lundi 6 mars 2017, un de nos reporters est allé à la rencontre de Hadja Fanta Kouyaté, membre du bureau politique national du Parti de l’Espoir pour le Développement National (PEDN). Avec elle, nous avons, entre autres, parlé de la place qu’occupent les femmes dans notre société guinéenne, notamment dans l’administration publique et les partis politiques, ainsi que des rapports existants entre les femmes du PEDN et les femmes des autres partis.

Guineematin.com : Hadja Fanta Kouyaté, notre pays, à l’instar des autres pays du monde, s’apprête à célébrer la journée internationale des femmes, le 8 mars prochain. En tant que femme leader, comment vous vous préparer pour cette journée ?

Hadja Fanta Kouyaté : Nous nous préparons bien pour cette fête du 8 mars, parce que toutes les femmes du monde vont célébrer cette fête-là. C’est une date qui marque la bravoure de la femme et c’est pourquoi la Guinée aussi veut montrer que nous faisons partie des femmes braves du monde.

Guineematin.com : Aujourd’hui, il y a une question de parité qui est en débat, notamment du côté de l’Assemblée nationale. Vous pensez que la parité homme-femme est respectée dans la gestion administrative et au niveau des partis politiques dans notre pays ?

Hadja Fanta Kouyaté : Justement, notre lutte aujourd’hui, nous les femmes guinéennes dans les partis politiques, est liée à ça. Parce que nous remarquons que les femmes sont marginalisées dans les partis politiques et pour les prises de décisions. Aussi, vous remarquerez bien que les femmes guinéennes représentent les 52% de la population guinéenne. Et, mieux que ça, les partis politiques quand ils demandent de sortir dans la rue, les femmes sont devant. Nous voudrions faire en sorte que les femmes puissent être présentes dans les instances de prise de décisions.

Guineematin.com : vous ne pensez pas qu’il y a eu une avancée majeure sur cette question de parité dans notre pays car les femmes occupent des postes importants dans le gouvernement ?

Hadja Fanta Kouyaté : dans ce gouvernement, il n’y a pas dix femmes, je ne me trompe pas. C’est après 5 hommes que vous verrez le nom d’une femme. Ce n’est pas normal. Pour respecter le quota de 30%, normalement il faut deux hommes, une femme. Nous luttons maintenant pour qu’il y ait un homme, une femme. Parce que tout ce que les hommes peuvent faire, les femmes aussi sont capables de le faire

Guineematin.com : vous avez déploré que les femmes soient seulement utilisées pour des fins politiques, mais qu’elles ne soient pas associées à des prises de décisions. Est-ce que c’est le cas au PEDN ?

Hadja Fanta Kouyaté : Nous, notre leader, il tient à la parité, c’est un homme, une femme. Vous pouvez même le constater, notre secrétaire nationale était une femme, madame Djalikatou Diallo. Et dans notre bureau exécutif, les quatre femmes du bureau national des femmes, sont d’office membres du bureau politique national. Donc, à part ça aussi, il y a d’autres femmes qui sont dans le bureau politique national. Si le bureau est au nombre de 47, le PEDN a, au moins, 20 femmes dans le bureau politique national, il est très rare dans les autres partis politiques.

Guineematin.com : mais madame, seul François Bourouno qui se bouge dans ce parti, on vous voit moins sur le terrain, je veux parler des femmes du PEDN. Qu’est-ce que vous apportez réellement au parti ?

Hadja Fanta Kouyaté : Nous les femmes apportons beaucoup au PEDN. On ne voit que Bourouno parfois, parce que c’est le premier responsable à la communication. Sinon ils sont nombreux dans la communication, y compris des demoiselles même, parce que la lutte de notre président (Lansana Kouyaté Ndlr) est de faire intégrer les jeunes dans la structure et qu’il soit là ou pas, pour qu’il y ait un jeune qui prenne sa place. Il dit qu’il faut que les associés et qu’ils puissent lutter comme lui. Donc, les jeunes sont toujours avec les jeunes filles. Nous les dames dans le bureau national des femmes ou dans le bureau politique, nous luttons aussi pour que les jeunes filles soient impliquées dans la politique et qu’elles soient dans les structures.

Guineematin.com : comment vous vous préparez pour les futurs élections locales ?

Hadja Fanta Kouyaté : nous préparons bien parce que, nous avons prévus des candidates filles et femmes pour les élections locales.

Guineematin.com : Dites nous le quota que le PEDN compte réserver aux femmes pour ces élections ?

Hadja Fanta Kouyaté : nous respectons le quota normal.

Guineematin.com : depuis plusieurs mois, votre leader Lansana Kouyaté est absent du pays et comme je le disais tantôt, il y a moins d’engouement au sein du parti, notamment à l’occasion de vos assemblées générales. Qu’est-ce qui explique cela ?

Hadja Fanta Kouyaté : nos assemblées générales sont animées, à ma connaissance, ce que les gens disent chaque fois, que le président n’est pas là. C’est vrai qu’il n’est pas physiquement présent au pays, mais moralement il est avec nous parce qu’on travaille avec lui. Et il est en mission du parti à l’étranger, nous sommes en contact direct avec lui, tout ce qu’il fait là-bas, c’est pour le parti et les militants sont au courant de ce qu’il est en train de faire sur le terrain là-bas.

Guineematin.com : quel rapport vous entretenez, vous les femmes du PEDN, avec vos collègues des autres partis politiques de l’opposition ?

Hadja Fanta Kouyaté : vous savez, nous nous marchons sur les instructions que notre leader nous donne. Il dit que tout le monde a son parti, mais nous travaillons de cœur avec tous les partis, parce que nous marchons tous pour la bonne marche de ce pays là, nous luttons tous pour que ce pays là sorte de l’ornière, nous luttons contre la souffrance que les Guinéens sont en train de subir maintenant là, c’est l’idée de notre leader.

Guineematin.com : c’est la fin de cet entretien à moins que vous n’ayez un dernier mot ?

Hadja Fanta Kouyaté : j’encourage les filles et femmes. Lettrées ou pas, il faut que les femmes mettent en tête que sans la femme, l’homme n’est rien, sans le courage des femmes, un pays n’est rien. Je donne conseil aux femmes et surtout les filles, car elles sont nos relèves, je les encourage à venir adhérer dans les partis politiques. Les femmes ont toujours leurs places dans la politique. Même n’étant pas lettré, on peut être député, préfet ou maire. Quand la femme veut, elle peut. Donc, j’encourage la femme à s’impliquer davantage dans la politique.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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