Depuis deux semaines, des vidéos pornographiques circulent sur les réseaux sociaux entre les Guinéens sur des personnalités publiques. Jusqu’à ce lundi 6 mars 2017, les deux seules réactions concrètes sont la suspension d’un journal qui en a fait l’écho et le limogeage d’un secrétaire général qui a été vu dans l’une des vidéos en train de se masturber. Même le communiqué qu’on attribue à la justice guinéenne précise bien dans son intro qu’il émane du service de la communication ; donc, un élément d’information et surtout de la « communication ». Pour le reste, rien !
Silence des sages et des religieux ! Où sont passés nos autorités morales ?
Garants de la morale et de l’éducation religieuse, nos chefs coutumiers et religieux n’ont fait aucun commentaire de ces pratiques et comportements pervers qui dominent tous les débats depuis plus de dix jours. Aucune communication, à notre connaissance, ni des musulmans, ni des chrétiens, encore moins des coordinations régionales, des sages de Conakry ou de l’intérieur du pays pourtant sensés s’indigner plus que n’importe qui face à ces pratiques immorales et impies. Sous d’autres cieux, c’est toute l’opinion qui se montrerait heurtée à la suite des autorités morales ; de même qu’on s’indigne par exemple de la mauvaise gouvernance à la suite des opposants ou des détournements à la suite de la société civile, si celle-ci jouait son rôle.
Malheureusement, la société civile et les autorités morales ne se font entendre que sur les sujets politiques, au lieu de s’émouvoir des dérivent sociales et morales. Aujourd’hui, religieux et acteurs de la société civile attendent des appuis financiers et techniques pour initier et ne se faire entendre que dans les domaines où le bailleur a financé. De sorte que le débat est absent des thèmes moraux et prolifère dans les domaines prédéfinis par les « partenaires ».
Ainsi, dans la Guinée d’aujourd’hui, nos mosquées comme Fayçal (où priaient nos ministres et quelques fois le président au temps du Général Lansana Conté) perdent de leur splendeur, pourvue que des hôtels et motels rapportent suffisamment d’argent à nos gouvernants qui nous en filent quelques miettes contre des « rabanas » appuyés. De même, aucune récrimination n’est faite à une autorité de ne pas partager les heures de prière avec nous dans les mosquées et églises du pays. Mais, on aurait au moins pu les obliger à être plus pudiques pour ne pas se livrer (et nous avec) à la risée de l’opinion.
En attendant, aucune des personnes vues dans ces vidéos n’a été écoutée ! Il est juste « interdit » de relayer ces vidéos qui se multiplient et qui s’attaquent nommément à des gouvernants qui feignent ne rien savoir. Pourtant, les visages sont exposés et les accusations ne sont pas l’air anodin… « J’ai 27 vidéos, 27 dossiers solides… », menace une fille qui regarde la caméra et cite des ministres dont un particulièrement qu’elle accuse d’avoir ouvert la barquette et se faire sucer par une gamine de 15 ans. Elle donne l’impression d’être connue des personnes qu’elle accuse et on raconte qu’elle se fait prier à coût de millions pour ne pas les livrer aux voraces regards du grand public…
Que Dieu sauve la Guinée, amen !
Nouhou Baldé