Cérémonie d’hommage à Siradiou et compagnons : Elhadj Salim Bah sur les grandes lignes (entretien)

Président par intérim de l’UPR et 4ème Vice-président de l’Assemblée nationale, Elhadj Mamadou Salim Bah, a accepté de répondre aux questions de Guineematin.com sur les grandes lignes qui marquent la cérémonie de souvenirs de Feu Siradiou Diallo et compagnons de lutte.

Décryptage !

Guineematin.com : Comment se prépare la cérémonie commémorative des 13 ans de la disparition de Siradiou Diallo ? 

Elhadj Mamadou Salim Bah : La cérémonie commémorative de l’an 13 du décès de Feu Siradiou Diallo, se prépare bien et à tous les niveaux. Comme vous le savez, l’homme doit se souvenir car c’est l’histoire qui fait l’Homme et vice versa. Tant que tu vis, tu participes à la façade de l’histoire selon ce que tu es et ce que tu optes. Après ta vie, l’histoire revient sur ce que tu as fait, tes mérités, tes exploits, tes bienfaits, … j’en passe. Donc, l’Homme fait l’histoire et l’histoire fait l’Homme. Siradiou Diallo, journaliste émérite et homme politique respecté est le premier Président-Fondateur de l’UPR.

Il a beaucoup de mérites et de qualités, c’est pourquoi nous avons décidé depuis sa disparition en 2004, de commémorer l’Homme, de prier pour lui, de faire des sacrifices et aider les autres générations à le découvrir. Cette cérémonie est élargie cette année, à deux autres grandes figures de notre parti. Il s’agit de Bâ Mamadou qui fut le candit du parti en 1998, Président d’honneur et notre bien aimé Elhadj Ibrahima Maci Bah, le très respecté président de la Coordination du Fouta Djallon à Conakry ainsi qu’à l’ensemble de nos braves compagnons de lutte qui nous ont devancés.

Bâ Mamadou, on le sait, a été l’un des trois leaders de partis qui ont fusionné pour créer l’UPR. Il s’agit de l’UNR (dont il présidait), du PRP de Siradiou Diallo et du RNP de Dr Aliou V Diallo, tous trois rappelés à Dieu.

Quant à Elhadj Ibrahima Bah, né en 1908, il fait parti de ceux qui ont lutté contre l’occupation coloniale.il s’est battu sur le terrain avec Momba Sanoh, Diawadou Barry, Sékou Touré, et tant d’autres. Avec l’ouverture politique intervenue en Guinée en 1984 par les militaires, il était là, débout avec la ferme intention de mobiliser et d’unir tous les fils et filles en vue de contribuer au développement du pays à travers la région du Fouta. Des coordinations préfectorales ont été créées et ont abouti à la mise en place de la Coordination du Fouta dont il fut le premier Président et a offert un domaine à Madina Boussoura (dans la commune Matam) pour abriter le siège actuel de l’organisation. Sa vie durant, il a mené le combat pour l’unité et le développement de ce pays.

Guineematin.com : Pourquoi élargir cette cérémonie à Bâ Mamadou et Elhadj Ibrahima Maci Bah ?

Elhadj Mamadou Salim Bah : La raison est simple mais très significative. Bâ Mamadou, président de l’UNR et Siradiou Diallo du PRP ont accepté d’unir leurs efforts et de fusionner leurs formations politiques pour créer un ensemble politique plus important qui répondait aux exigences des militantes et militants surtout la base. Ils ont été rejoints dès après par Dr Aliou V Diallo du RNP. Alors que le doyen Elhadj Ibrahima Maci Bah, lui, il est le précurseur de la mise en place de la Coordination du Fouta et en fut le premier Président. Il a œuvré toute sa vie à consolider l’unité entre les fils de la région et encouragé son développement. Mais vous ne devez pas perdre de vue. A côté de ces grandes figures, nous avons de nombreux compagnons de lutte qui sont décédés et dont nous aimerions rendre hommage appuyé et mérité à travers cette cérémonie.

Guineematin.com : Qu’est ce qui prévu au cours de cet événement ?

Elhadj Mamadou Salim Bah : Je rappelle que cette cérémonie que nous organisons est placée sous la présidence d’honneur du Président de l’Assemblée nationale, Honorable Claude Kory Kondiano qui a promis, malgré son calendrier chargé d’honorer de sa présence. Bien entendu, cela témoigne de l’attachement et l’importance qu’il accorde aux députés, nous lui remercions par avance. Je rappelle que Siradiou, Bâ Mamadou et Dr Aliou V ont marqué leur passage à l’hémicycle et sont cités parmi les plus grands de nos législateurs.

Il est donc prévu de faire plusieurs fois la lecture du Coran, faire des sacrifices, donner à manger et à boire aux participants et implorer le Tout Puissant d’accorder le Paradis non seulement à ces grandes figures de la classe politique nationale dont la liste s’est allongée avec la disparition de Dr Aliou V Diallo mais aussi manifester notre souvenir à l’ensemble de nos compagnons de lutte qui ne sont plus de ce monde.

De l’autre côté, cette cérémonie c’est l’occasion pour nous d’exprimer notre reconnaissance à tous les militants et militantes de l’UPR, restés soudés et mobilisés pour le combat pour l’enracinement démocratique et l’Etat de droit de notre pays. Faut il rappeler que les pères de cette démocratie guinéenne ont été sans doute le quator Bâ Mamadou, Siadiou Diallo, Jean Marie Doré et le Pr Alpha Condé qui ont travaillé et sacrifié une bonne partie de leur vie à la réussite de ce combat.

Ensemble, en 1995, ils ont crée la Coordination de l’opposition démocratique (CODEM). Naturellement, si tu entends opposition, c’est qu’il y a une mouvance dont le Chef est bien Feu Général Lansana Conté. Aujourd’hui, ils sont tous partis sauf le Président Alpha Condé qui a les destinées de notre pays depuis 2010. Et sans surprise, en 2010, l’UPR dans sa logique a respecté son choix en soutenant le Pr Alpha Condé qui avait recueilli 18 % au premier tour.

C’est donc une suite logique s’il est réélu en 2015 pour un second mandat après avoir réussi à poser des actes mémorables pour le développement de notre cher pays. Cela ne surprend guère personne et nous lui exprimons, au nom du Président de l’UPR, Elhadj Ousmane Bah en mission à l’étranger, notre soutien renouvelé et notre constante reconnaissance.

C’est le lieu pour nous d’appeler les responsables, militantes, militants et sympathisants de l’UPR de rester mobilisés, unis, forts et déterminés pour le combat démocratique paisible dans notre pays où les populations aspirent légitimement au progrès social. C’est un processus, il est entamé, nous devons le continuer.

Pour finir, nous prions Dieu pour le repos de l’âme de nos illustres disparus et appelons tous les Guinéens autour de l’unité nationale, de la paix civile et de la concorde sociale pour que ce pays soit développé. C’est notre rêve, il est possible d’y parvenir. Je le crois fermement…

Propos recueillis et décryptés, le 18 mars 2017, par Abdallah Baldé pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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