Selon le responsable des services spéciaux, de la lutte contre la drogue et des crimes organisés, il a fallu l’alerte d’un service international et trois mois de filatures pour mettre main sur ce réseau de trafiquants de nos filles.
« Depuis le 2 janvier 2017, un organe international nous a signalé qu’il y a des réseaux en Guinée qui prennent nos jeunes filles et qui les marchandes à l’extérieur surtout dans les pays du moyen orient potentiellement en guerre. On a ouvert tout de suite une enquête préliminaire qui a pris au moins trois mois. Ce n’est que ce 21 mars que mes services ont mis main sur ce réseau composé de quatre éléments dont une fille », a déclaré le Colonel Thiegboro Camara.
Et, le directeur adjoint de l’office central chargé de la lutte le crime organisé a ajouté que le trafic se fait entre la Guinée, la Sierra Leone et le Sénégal. En plus, une trentaine de filles âgées de 17 à 30 ans sont déjà parties.
« Le phénomène est extrêmement grave. Ils recrutent des filles dont l’âge varie entre 17 et 30 ans. Elles prennent des photos qui sont envoyées en Moyen Orient. Après la sélection, les filles n’ont rien à payer, ni le billet d’avion, ni le visa. Elles sont expédiées ensuite dans ces pays pour être exploitées. Ce réseau a, de nos jours, fait partir plus de 30 filles », a dit le commissaire principal de police, Daba Traoré.
Pour chercher à ramener ces filles en Guinée, le commissaire Dalaba Traoré a demandé aux familles dont les filles ont disparu d’être en contact avec son service.
De son côté, celui qui est accusé d’être le cerveau présumé de ce trafic explique qu’ils aident plutôt celles qui veulent aller travailler à voyager. « Je suis étudiant à Dakar. C’est à travers internet que je me suis mis en contact avec un certain Saliou Bah, vivant au Koweït. C’est lui qui fait les visas et qui envoie les billets d’avion. Nous, on recrute les gens ici pour lui. Mais, nous faisons cela pour aider ceux qui veulent aller travailler au Koweït », a affirmé Alpha Bah, précisant qu’ils ont commencé par les filles et qu’ils prévoyaient également de recruter les garçons plus tard.
Concernant la vie de ces filles au Koweït, le responsable de l’enquête dit avoir été en contact avec une de ces filles et que cette dernière serait entièrement voilée et qu’elle aurait dit suivre une formation islamique.
Par ailleurs, le policier guinéen craint l’utilisation de ces filles à des fins terroristes, ayant ainsi été formées dans des zones à prédominance d’éléments djihadiste.
Enfin, le Colonel Moussa Thiegboro Camara appelle les populations à la collaboration et à la vigilance pour démasquer tous les autres réseaux criminelles.
Mouctar Barry pour Guineematin.com
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