Chérif Bah dit tout : son parcours, ses ambitions, la gouvernance Alpha Condé…

Elhadj Ibrahima Chérif Bah, vice-président de l'UFDG

Comme annoncé précédemment, Elhadj Ibrahima Chérif Bah, nouveau vice-président par intérim chargé de la communication et des relations extérieures de l’UFDG a rendu visite à Guineematin.com ce vendredi 24 mars 2017. Et, nous en avons profité pour une interview. De sa nomination à ce poste par Elhadj Cellou Dalein Diallo à son parcours professionnel, en passant par sa gouvernance de la Banque Centrale, les dossiers qu’on peut y déterrer pour le combattre… l’ancien gouverneur de la BCRG s’est prêter à toutes nos questions.

Décryptage !

Guineematin.com : bonjour monsieur le vice-président et merci de nous accorder cette interview. Vous êtes connu pour vos hautes fonctions de Gouverneur de la BCRG. Comment peut-on vous présenter de façon plus complète ?

Elhadj Ibrahima Chérif Bah : merci. Je suis un produit de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry. J’ai clôturé mes études en 1973, et j’étais l’un des majors ex aequo en option Economie-finances. J’ai fait deux universités étrangères pour acquérir une maitrise, le premier MBA (Master of Business Administration) à l’Université de Colorado en 1981 et, en 1982 et 1983, j’ai fait l’université de Nebraska, où j’ai été vraiment bien classé. Je suis un produit guinéen performé à l’étranger et moulé à l’expérience du travail en Guinée.

Mon plus long séjour hors de la Guinée a duré trois ans pour préparer ma maitrise. Sur le plan, je suis un métis, un guinéen type parce que j’appartiens à plusieurs cultures. Mon père vient de Pita. Il s’est installé en 1932 à Koba, dans Boffa où nous sommes nés. Et là-bas, il a rencontré une femme, une demoiselle originaire de Gaoual, une Mandingue-Sarakollé. Donc, un Peul né en Basse Guinée, devient Baga.

Par ailleurs, j’ai aussi des neveux Kissi et Toma. Sur le plan professionnel, après mes études à Gamal, j’ai été amené à enseigner. Vous avez que les années 1970 étaient dures, les gens fuyaient l’éducation comme la peste. Donc, j’ai enseigné quelques années avant de voyager sur les Etats Unis. Mais, cela a été une expérience très enrichissante parce que j’ai enseigné à la faculté Economie-finances à Poly et les sciences économiques et juridiques de Belle vue.

Ainsi, j’ai enseigné des gens comme Kassory Fofana, Boubacar Yacine Diallo, Cheikh Amadou Camara et beaucoup de hauts cadres. Après l’éducation, on m’a coopté comme cadre de l’OCOFI (Office de Coordination Financière de l’Industrie). J’ai également fait le ministère des Mines, le ministère du Budget en tant que directeur pendant 4 ans. C’est de là que j’ai été à la Banque Centrale pendant 10 ans…mais au budget, on a fait une chose dont je suis fier. C’est la maîtrise de la masse salariale et des effectifs. A l’époque on était 50 000 fonctionnaires, alors qu’aujourd’hui il y en a le double je pense. Qu’est-ce que l’Etat fait aujourd’hui pour le citoyen Guinéen pour doubler la masse salariale ou la tripler ? Il y a trop de fonctionnaires.

Guineematin.com : vous êtes vice-président de l’UFDG. Est-ce qu’une fois au pouvoir vous allez réduire le nombre de fonctionnaires ?

Elhadj Ibrahima Chérif Bah : non, il s’agit de rationnaliser les effectifs. Il faut affecter les gens à de nouvelles tâches utiles comme l’agriculture. Je prends le cas de Koba où depuis plus de 20 ans on a fait de l’aménagement hydro agricole. Depuis ce temps, rien n’est fait alors qu’on a des agronomes qui devraient travailler là. Par exemple, quand on faisait campagne dans l’équipe de Sidya-Cellou en 2010, je leur avais dit de voter pour cette équipe là et je vous garantis les plaines-là seront aménagées. Une partie a voté pour nous, une autre pour le RPG. Aujourd’hui, ils regrettent parce qu’ils se sont appauvris de 50% au moins. Je vous le dis parce que je suis natif et j’ai mon riz à Koba. Mon rendement a diminué par 2. Donc, ll faut utiliser rationnellement les ressources humaines dans les projets productifs. Mais, il faut qu’on puisse générer des projets et c’est le travail du gouvernement ça.

Guineematin.com : vous êtes désormais le vice-président de l’UFDG chargé des relations extérieures et de la communication. Comment avez-vous accueilli cette nomination ?

Elhadj Ibrahima Chérif Bah : je l’ai accueilli avec un grand honneur, une grande joie et avec quelque peu d’appréhension. Je remercie très sincèrement Elhadj Cellou Diallo qui a pris cette décision avec le conseil politique.

Guineematin.com : vous vous attendiez à ça ?

Elhadj Ibrahima Chérif Bah : Non ! Depuis 2007, je suis avec lui à l’UFDG. Dans le congrès d’août 2015, j’ai été élu au conseil politique et on est là on travaille….quand la décision est tombée, je n’étais même pas là, j’étais au Maroc.

Guineematin.com : qu’est-ce qui a compté pour votre nomination ? Votre compétence ? Ou bien c’est parce que vous êtes originaire de Pita ? On sait que c’est le poste de Bah Oury que vous occupez ?

Elhadj Ibrahima Chérif Bah : Non, ce n’est pas le poste de Bah Oury. Si vous connaissiez Elhadj Cellou Dalein Diallo, c’est bien un homme qui travaille sur la base de critères. Il a dû voir l’expérience, l’ancienneté, je n’ai jamais réclamé un poste. Quand il y a eu des députés en 2013, les gens lui en ont voulu. Pourquoi je n’avais pas été élu député de telle ville ou telle autre ou sur la liste nationale. Tout ça l’a marqué. Je suis avec lui depuis années, nus travaillons ensemble. Elhadj Cellou fait ses choix sur la base de critères objectifs mais pas subjectifs. C’est l’homme qu’il faut pour la Guinée, parce que qui a un parti qui est implanté partout en Guinée. Donc, ce poste est un poste vacant depuis 15 mois et comme le parti veut fonctionner correctement, il veut avoir quelqu’un répondant de l’équipe de communication qui est là.

Guineematin.com : quel est votre diagnostic et comment allez-vous réorganiser ce poste ?

Elhadj Ibrahima Chérif Bah : réorganiser quoi ? C’est trop dire Je viens d’arriver mais ça fonctionne déjà. Il y a une commission qui est entrain de travailler pour mieux qualifier la communication. Mais, ça marche déjà parce que l’UFDG est un grand parti qui attire toujours des gens. On est implanté partout, cela veut dire que le message du parti passe à l’égard de la population guinéenne, à l’égard des sympathisants, des non-adhérents. Il n’y a pas une semaine, à l’assemblée générale où on ne présente pas de nouveaux venus, venant de toutes les autres formations politiques. Donc, la communication marche, le message du parti passe et les gens viennent vers nous. Donc, quand la commission finira son travail, on pourra très bien prendre de nouvelles idées, les mettre en place et les appliquer.

Guineematin.com : avec un profil de technocrate discret, comment voyez-vous vos futures relations avec les médias ?

Elhadj Ibrahima Chérif Bah : technocrate discret, vous savez j’ai toujours eu l’obligation de réserve puis que j’ai occupé des fonctions sensibles dans ce pays à savoir le budget et la banque centrale. Donc, la discrétion vient de là. Dans le parti, on est également discret parce qu’il y a des gens qui parlent au nom de l’UFDG. Ensuite, le président est là. Maintenant avec les médias, c’est une relation de collaboration. On travaillera ensemble, des relations de confiance. Mais, si vous ratez, on est obligé de vous le dire puis que vous êtes le 4ème pouvoir. Il faut que vous sachiez aussi qu’il y a une éthique et une déontologie…..

A suivre !

Interview décryptée par Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

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