Vidéo intime dans un procès : après les deux filles, d’autres arrestations attendues

Fatoumata Mama Chérif et Henriette Feindouno ne pouvaient s’imaginer en février dernier que des images photos et vidéos de leurs Smartphones allaient les amener au Tribunal de Première Instance de Kaloum. Pourtant, c’est bien ce qui est arrivé à ces deux demoiselles qui ont comparu pour la 2ème fois ce mardi 28 mars 2017 audit tribunal. Elles sont poursuivies pour outrage à la pudeur, atteinte à la vie privée, diffusion et mise à la disposition d’autrui des données de nature à troubler l’ordre ou la sécurité publique ou à porter atteinte à la dignité humaine par le biais d’un système informatique, a appris un reporter de Guineematin.com qui a assisté au procès.

Pour rappel, les deux prévenues sont soupçonnées avoir été à l’origine de la propagation d’une vidéo et des photos intimes datant de 2011 et qui mettent en scène Mouctar Kéita et mademoiselle Fanta.

Au début de l’audience de ce mardi, les deux prévenues ont tout d’abord nié avoir transféré la vidéo incriminée à tierce personne. Mais, le procureur, Abdoulaye Israël Kpogomou a brandi le Smartphone de Henriette Feindouno qui contenait la vidéo en question et où elle précise sur Messenger à un de ses amis de ne pas partager la vidéo car « nous ne sommes que 4 à détenir cette vidéo ». Mademoiselle Feindouno reconnait cet échange mais dit n’avoir pas transféré la vidéo. Elle précise qu’elle reçoit beaucoup de vidéos de la part de certaines personnes.

De son côté, mademoiselle Fatoumata Chérif a expliqué au tribunal que c’est dans le téléphone de Mouctar Keita (son petit ami) qu’elle a vu les photos de Fanta et la vidéo intime. Elle reconnait avoir pris les fichiers à l’insu de monsieur Keita, qui la trompait avec Fanta. Des images qu’elle a transférées à une de ses amies qui s’appelle Nénen, vivant aux Etats Unis. C’est cette dernière qui aurait transféré les mêmes images à Henriette Feindouno. Et ainsi, les photos de Fanta complètement nue et la vidéo ont circulé sur le net.

Les deux jeunes filles se sont expliquées sans avocats. Mais, le président du Tribunal, Ibrahima Sory Tounkara leur a dit qu’elles peuvent s’en trouver un, si elles en ont les moyens.

Après que de nombreux noms ont été cités en relation avec le dossier, le procureur a fait remarquer qu’il y avait assez de zones d’ombre qu’il fallait éclairer. Pour ce faire, monsieur Kpogomou a demandé un supplément d’informations pour approfondir les recherches et faire comparaître tous ceux qui sont impliqués dans cette affaire pour qu’ils répondent de leurs actes.

C’est ainsi que le juge Ibrahima Sory Tounkara a ordonné un supplément d’informations et le juge Saïkou Barry a été commis à cette tâche. Il aura la charge « d’instruire cette affaire, de rechercher les preuves et d’inculper toutes les personnes qui sont de près ou de loin mêlées au dossier », a-t-on laissé entendre.

Pendant ce temps, Fatoumata Mama Chérif et Henriette Feindouno, détenues depuis le 20 mars 2017, vont continuer leur séjour carcéral à la maison centrale de Coronthie. Si elles sont reconnues coupables, elles seront punies conformément à la nouvelle loi L/2016/037/AN, relative à la cyber-sécurité et la protection des données à caractère personnel en République de Guinée.

A suivre !

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 628 17 99 17

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