Criminalité faunique : 2 guinéens mis aux arrêts à Kindia pour trafic de peaux de panthère et celle d’un lion

Communiqué : Encore du nouveau dans la lutte contre la criminalité faunique en Guinée. Le vendredi 07 avril 2017, deux personnes ont été mises aux arrêts à Kindia, ville située à 135 km de Conakry. Les présumés auteurs de ce crime faunique ont été pris en flagrant délit de détention, circulation et commercialisation de deux peaux de panthère et un morceau de la peau de lion, espèces animales intégralement protégées. L’opération a été conduite par les agents de la Section Eaux et Forêts de Kindia avec l’appui de GALF (Guinée Application de la Loi Faunique). Les jours prochains, les mis en cause seront situé sur leur sort devant un juge.

A rappeler que cette même région reconnue sous le nom de la cité des agrumes avait alimenté en 2012 le même trafic faunique, avec l’arrestation ayant conduit à la saisie de 10 peaux de panthère. Avec cette opération largement médiatisée à travers les médias locaux, on aurait cru avoir tourné la page de cette triste réalité qui continue à altérer l’image du pays. Cette récente arrestation vient de défrayer une fois encore la chronique.

C’est suite à une dénonciation faite par le projet GALF au procureur de la République par intérim de Kindia, relative à un trafic de peaux de panthère et d’autres espèces animales protégées à Kindia que cette opération a été planifiée. Cette fois-ci, Hamidou Traoré et Thierno Souleymane Bah n’ont pas pu échapper aux autorités régionales de la cité des agrumes. Les présumés trafiquants ont été pris en flagrant délit de détention, circulation et commercialisation de deux peaux de panthère et un morceau de peau de lion. Ces espèces animales rares et victimes de disparition sont intégralement protégées par le code de faune et règlementation de la chasse en Guinée mais aussi par la Convention de Washington.

En agissant ainsi, les deux contrevenants risquent des peines d’emprisonnement ferme si toute fois le juge agit avec fermeté contre un tel crime environnemental. Car l’article 164 du code de faune dispose : « Quiconque détiendra des animaux sauvages sans autorisation, quiconque fera circuler les dépouilles et trophées d’animaux sauvages sans certificat d’origine sera puni d’un emprisonnement de trois à six mois et d’une amande de 40.000 à 90.000 GNF ou de l’une de ces peines ».

Pour mémoire, la Guinée a été unanimement sanctionnée et suspendue de la CITES (commerce international des espèces de la faune et de flore sauvage menacée d’extinction) en mars 2013 et présentée comme la plaque tournante de la criminalité faunique en Afrique de l’ouest. Cette situation honteuse continue de nos jours à altérer l’image du pays au niveau international.

Les deux peaux de panthère et celle de la tête de lion ont été mises sous scellé au tribunal de première instance de Kindia. Quant aux contrevenants, ils ont été entendus sur procès-verbal puis déférés au parquet et placés sous mandat de dépôt et l’affaire a été orientée en instruction.

De sources concordantes, le parquet du TPI de Kindia subit actuellement une forte pression de la part de l’ambassade du Nigéria en Guinée mais aussi de celle de la famille d’un des présumés trafiquants afin de libérer les mis en cause. A en croire les mêmes sources, Hamidou Touré a double nationalité et appartiendrait à une famille influente du parti au pouvoir. Et pourtant, le ministre de la Justice garde des sceaux vient récemment de donner de fermes instructions aux magistrats de la République de ne pas accepter toute influence extérieure de nature à entacher leur noble mission.

Il faut rappeler que le trafic d’espèces est un crime organisé transnational. Il représente le 5ème commerce illégal le plus important au monde amassant plus de 20 milliards de dollars chaque année.

Affaire à suivre…

Fatou Kourouma de GALF

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