Mamou : ouverture du procès des coupeurs de route présumés

Le procès des présumés coupeurs de route qui ont été arrêtés après l’attaque de Sokotoro, dans la sous-préfecture de Saramoussaya, sur la nationale Mamou-Dabola, survenu dans la nuit du Samedi 20 Août 2016, s’est ouvert ce Mercredi 3 Mai 2017 au tribunal de première instance de Mamou. Thierno Mamadou Sow (Alias Bobo), Mamadou Aliou Sow (Alias Bâssöro) et Alhassane Bah sont poursuivis pour association de malfaiteurs, vol à mains armées et complicité. Quant à Saïdou Fofana (Alias Big), il est accusé de recel de malfaiteurs et complicité de vol aggravé. Après l’identification des accusés qui ont tous plaidé non coupable des faits leur sont reprochés, le tribunal, sur demande du ministère public, a ordonné une jonction de la procédure des deux affaires, rapporte le correspondant de Guineematin.com à Mamou.

A tour de rôle, les accusés se sont succédé à la barre pour expliquer au tribunal les circonstances de leurs arrestations.

Selon Thierno Mamadou Sow, commerçant, né en 1987, domicilié à Conakry dans le quartier Hamdallaye, il a été arrêté par un groupe de jeunes pendant qu’il recherchait ses bœufs (au nombre de sept) qui s’étaient dispersé dans la brousse. « Je suis allé à Bourouwil le vendredi pour rechercher mes bœufs qui s’étaient dispersé. Pendant les recherches, j’ai retrouvé une de mes vaches-mère qui avait fait mise bas. J’ai décidé de partir chercher des cordes pour les attacher et les convoyer à Tchalèrè où se trouve mon parque. Sur le chemin, j’ai rencontré un groupe de jeunes qui m’a conduit à Bourouwil. De là, j’ai été transféré à Saramoussaya centre, puis à Mamou », a expliqué Thierno Mamadou Sow, tout en précisant qu’il ne connait pas son présumé co-auteur, Mamadou Aliou Sow et que ce n’est pas lui qui l’a cité dans cette affaire.

Par ailleurs, Thierno Mamadou Sow a confié au tribunal que c’est son oncle, Thierno Issa Sow, résidant à Soyah qui l’avait appelé au téléphone pour lui dire que ses bœufs s’étaient dispersés. Ce dernier étant malade, il (Thierno Mamadou Sow) s’est rendu à Tchalèrè. Arrivé dans ce lieu, il trouva son bouvier, Thierno Adama Lamine Sow malade. C’est ainsi qu’il a pris l’initiative de rechercher lui-même ses bœufs.

Des explications qui n’ont guère convaincu le ministère public qui a qualifié « d’invention » les propos de l’accusé. « Thierno Adama Lamine Sow n’existe pas et Bobo n’a aucun parque. C’est une invention de sa part », a déclaré le ministère public.

Quant aux avocats de la défense, ils ont demandé la comparution de Thierno Adama Lamine Sow et Thierno Issa Sow.

Concernant Mamadou Aliou Sow(Alias Bâssöro), cultivateur, âgé de 30 ans et domicilié à Bourouwil, il soutient que c’est au lieu de décès de Elhadj Macka à Bourouwil qu’il a appris qu’il y a eu une attaque à Sokotoro. Cependant, il affirme avoir été arrêté à côté de la mosquée de Loppet dans la commune urbaine de Mamou où il était venu réclamer, selon lui, la somme de trois millions cinq cent mille francs guinéens (3 500 000 GNF) à Thierno Mamadou conforment à la commission qu’il avait reçu de son père.

Par ailleurs, l’accusé a confié qu’il n’a jamais connu Alhassane Bah et Saïdou Fofana. Par contre, Mamadou Aliou Sow a déclaré avoir vu une fois son jeune frère Alseny en compagnie de Thierno Mamadou Sow. « C’était à l’occasion d’une cérémonie de sacrifice et ils étaient à bord d’une moto de marque TVS », a-t-il précisé.

Pour sa part, Alhassane Bah a déclaré au tribunal qu’il a été arrêté à côté de la mosquée de Loppet, le mardi aux environs de 20 heures et conduit la FOSSEPEL où il a été battu toute la nuit avant d’être transféré, le lendemain, à la gendarmerie. « C’est le Samedi aux environs de 12 heures que j’ai quitté Kissidougou pour Mamou et c’est à la FOSSEPEL que j’ai été informé de l’attaque survenu à Sokotoro », a-t-il déclaré.

S’agissant des plaques d’immatriculation de véhicules retrouvé chez lui lors de la perquisition de son domicile par les agents enquêteurs, Mamadou Aliou Sow soutient qu’il n’a jamais eu un vélo, à plus forte raison une voiture et que ni lui, ni un membre de sa famille n’a été associé lors de la perquisition de son domicile.

Quant à Saïdou Fofana (Alias Big), il dit avoir répondu à une convocation qui a été déposé chez lui le lundi 22 Août 2016 par des gendarmes. Après son audition, il a été maintenu en détention préventive. « J’étais malade alité quand des gendarmes ont déposé une convocation chez moi. J’ai répondu à la convocation, mais à l’audition, les agents m’ont demandé si des gens sont passés le samedi dans mon bar. J’ai répondu que je suis malade et je n’ai pas pu ouvrir mon bar le samedi. En plus, je ne peux pas reconnaître sur le visage de quelqu’un s’il est bon ou mauvais », a expliqué Saïdou Fofana.

A l’issue des débats, Me Amadou Lamarana Bah, avocat de Saïdou Fofana a demandé la liberté conditionnelle pour son client qui, selon lui, est malade. Une demande rejetée par le tribunal.

L’audience a été renvoyée au 17 Mai prochain les réquisitions du ministère public et plaidoiries des avocats de la défense.

De Mamou, Keïta Mamadou Baïlo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 622 97 27 22

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