Des politiciens opposés aux performances de la SMB

SMB – Certificat de Conformité Environnemental 2016 Port 2 et SMB Mine et Route 122II

Par El Béchir : Un chef de parti politique – invisible à l’œil nu – accuse le consortium SMB-Winning d’avoir doublé « en une année la capacité de production de bauxite en Guinée »  et « en une seule année d’atteindre le niveau de production de la CBG en 40 ans ». Du point de vue du consortium et du citoyen lambda, est-ce un délit ou une prouesse ?

Partout dans le monde, une croissance rapide est perçue comme une performance et saluée ainsi.  C’est un accélérateur de développement. En Guinée, par contre, la vélocité en économie est un crime ; il faut enfanter dans la douleur et la lenteur. On n’aime que les sociétés lambines !

Les Chinois ont le secret de la croissance forte. C’est très bien qu’il nous le communique. Ne voit-on pas avec quelle rapidité ils construisent une route, un immeuble ou toute autre infrastructure ? Doit-on reprocher à des Guinéens de nouer un partenariat avec eux pour faire ensemble des bonds de sept lieues ?

Le leader politique poursuit : « Il n’y a aucun investissement, ou l’investissement est très faible. Ils se disent peut-être que le régime ne va pas durer, alors il faut exporter la bauxite tant qu’ils peuvent… Il n’y a pas de retombées pour les citoyens, il n’y a pas d’emplois. »

Une chose est sûre, on ne peut pas avec deux brouettes, quatre pelles et un « débarcadère » – le mot est du leader – atteindre aussi vite le niveau de production de la SMB. Celui-ci reflète  exactement le niveau des investissements faits : 750 millions de dollars en moins de deux ans, sans compter une flotte de cargos valant un milliard et demi de dollars. Le tout à amortir dans plusieurs années avant de faire des bénéfices. Est-ce peu d’argent risqué ? Si chaque entreprise minière opérant en Guinée engageait autant d’argent en si peu de temps, le seul secteur minier guinéen battrait en une décennie le record mondial de capitaux absorbés.  

Toutes les infrastructures de la CBG ont été réalisées par l’État, celles de la SMB uniquement par des capitaux privés.

Les infrastructures de la SMB accueillent 5 000 employés, dont 95 % locaux. Ces employés sont répartis sur deux sites, l’un pour le port de Katougouma et l’autre pour celui de Dapilon. Ces deux ports sont construits sur le Rio Nunez et ont nécessité de gros investissements.  

Le littoral guinéen, long de 350 kilomètres, est peu profond. Y construire un port en eau profonde est très coûteux et très long. L’option n’a d’intérêt que s’il s’agit d’un port commercial. Le gouverneur colonial français Noël Ballay en savait quelque chose quand il entreprit la construction du port de Conakry en 1895. Son travail continue plus d’un siècle après. Un port spécialisé – par exemple, un port minéralier – n’obéit qu’à ses propres impératifs d’optimisation des coût.  

Le port maritime et la voie ferrée de la CBG ne transportent que de la bauxite. Rien d’autre. Les deux ports fluviaux et les routes minières de la SMB également. Il a fallu 10 ans à la première compagnie pour exporter sa première tonne de bauxite. À la seconde seulement une année, avec une production qui augmente très vite, grâce à de nouveaux engagements financiers. Des deux, quelle est la meilleure option ?

La SMB a opté pour deux ports fluviaux immenses, à Katougouma et puis à Dapilon. Le minerai y est transporté par de grosses bennes et déversé dans des barges. Celles-ci descendent le rio Nunez et vont charger des bateaux Cape Size stationnés au large.

Les deux tiers de la production sont transportés par les sous-traitants guinéens et non par la société UMS, pourtant membre du consortium, soit 8 millions de tonnes sur 12 millions l’année dernière. Ce qui contribue significativement à la promotion du secteur privé guinéen et répond aux attentes en termes de contenu local.  

Le contenu local a été accru récemment par la SMB. Elle a cédé des camions neufs aux sous-traitants. Le financement sera remboursé en travaillé-payé sans frais supplémentaires (lire article « Contenu local : la SMB cède une centaine de camions neufs à ses sous-traitants »).  

Les autres infrastructures comprennent notamment des blocs de logement pour les chauffeurs, d’autres pour les superviseurs et d’autres encore pour les cadres, des cantines, des postes de santé, des salles de formations et des zones d’ateliers complets (entretien, réparation, soudure, pneumatique et zone de lavage).

Les routes minières comportent des ponts et des viaducs pour transporter la bauxite en toute sécurité. Elles ne croisent aucune route publique. Outre l’arrosage régulier, elles sont pavées aux abords des villages. Ce qui évite tout dépôt de poussière aux alentours.

Quant aux retombées de la SMB pour les citoyens, dont le leader politique dit qu’elles n’existent pas, c’est encore là une affirmation gratuite.

Le consortium SMB-Winning est la seule compagnie minière en Guinée qui publie ce qu’elle paie. C’est vérifiable à l’ITIE-Guinée, à la coalition Publiez Ce Que Vous Payez et aux services des impôts. Il n’a pas d’exonération fiscale. Il est à jour des compensations financières pour les impacts sociaux et du fond de développement local – il a versé plus d’un million et demi de dollars pour cette première année d’exercice, soit une fois et demi la taxe légale due aux collectivités locales.  

Il paie dûment ses contributions au budget national de développement à travers la taxe minière et la taxe d’exportation. Pour 2017, le montant cumulé de ces deux taxes avoisinera 110 millions de dollars US, en raison du volume de bauxite produit et exporté. De plus, le projet injecte chaque mois en devises 20 millions de dollars US dans l’économie guinéenne (salaires, sous-traitants, constructions et contributions diverses).

Au total, après avoir contribué à l’économie de notre pays à hauteur de 15 millions de dollars US par mois en 2016, c’est un montant de près de 30 millions de dollars US qui sera injecté chaque mois au cours de l’exercice 2017, soit un total de près de 350 millions de dollars US à la fin de l’année.

Ce montant équivaut au quart du budget national de développement de l’État guinéen. Et ce n’est encore rien en comparaison avec ce qu’il va pleuvoir dans les toutes prochaines années. Car le dynamique consortium n’a même pas deux ans d’existence. On imagine quelle proportion ce sera avec l’augmentation des investissements et donc de la production. Si, bien évidemment, messieurs  les politiciens n’y voient pas d’inconvénient.

Les œuvres réalisées par le consortium pour les communautés locales – sans aucune obligation contractuelle – sont nombreuses et variées : routes, forages d’eau potable, écoles, centres de formation et d’alphabétisation, mosquées, plaines agraires aménagées avec maîtrise d’eau, arrosage régulier et réparation saisonnière de voies publiques importantes pour la préfecture, dons de moutons à la tabaski,  etc. La Fondation Winning Consortium appuie les arts et la culture dans le pays, et notamment l’événement actuel qui met la Guinée sous les feux de la rampe, « Conakry, capitale mondiale du livre » sous l’égide de l’Unesco.

Quant aux emplois (inexistants, selon le leader politique), il y a 5 000 emplois directs, dont 95 % locaux. Les emplois indirects, eux, dépassent 10 000. Pour une société qui n’a pas deux ans d’existence, qui dit mieux ?

Le leader politique déclare : « Nous avons aujourd’hui des sociétés minières qui ont pris d’assaut la zone de Boké. »

Bon sang, d’immenses gisements de bauxite sont sous nos pieds depuis le précambrien (donc depuis 450 millions d’années). Entre nous, n’est-il pas temps de les exploiter à fond pour accroître fortement le budget de l’État guinéen et développer les autres secteurs économiques ? D’autant plus qu’ils sont pratiquement inépuisables – les deux tiers des réserves mondiales prouvées. Même pour un Béotien, il n’y a pas meilleure politique.

En tant que premier réservoir mondial, la Guinée doit exporter le plus de bauxite possible et le plus rapidement possible. Grâce aux revenus importants qui seront générés, l’État pourra développer les infrastructures et construire, sur fonds propres, de grands barrages hydroélectriques qui fourniront de l’énergie abondante à bas coût, non seulement pour l’usage domestique mais aussi pour l’industrie lourde. Alors l’économie nationale pourra quitter le secteur primaire (l’extraction) pour aller vers le secondaire (la transformation), source de prospérité individuelle et collective avec une somme énorme de valeurs ajoutées. Il faut de gros moyens financiers et beaucoup d’énergie pour accéder à une économie de transformation. Le secteur tertiaire (les biens et services) est tout aussi corrélé au facteur énergétique. Les politiciens devraient avoir de la suite dans les idées, sinon la Guinée est figée et fichue.

Déjà en 2017, le consortium SMB-Winning fera de la Guinée le premier producteur mondial de bauxite. Et on le lui reproche. Si ce n’est par politique politicienne, c’est à n’y rien comprendre. Le consortium contribue à la diversification future de l’économie nationale et à la constitution d’un tissu économique digne de ce nom.

Un impact positif déjà visible : le bâtiment et le secteur hôtelier se développent à Boké depuis deux ans, les ménages y ont beaucoup plus d’argent que par le passé grâce aux emplois locaux créés par la SMB, le numéraire foisonne dans la préfecture et tous les jeunes veulent être embauchés dans le consortium qui le crée. D’où parfois la violence par dépit.  

Malgré tout, on démolit le portrait de la SMB-Winning. C’est un succès économique à mettre au compte du régime actuel. Donc ça ne plaît pas. À l’évidence, le mobile est politique et cousu de fil blanc. La campagne de discrédit est menée par ceux qui confondent opposition politique et obstruction à la gouvernance.  

D’abord, Papa Koly a déclaré que la SMB ne fait pas d’études d’impact environnemental et social. Nous avons prouvé le contraire et publié les certificats environnementaux délivrés à la société. Ensuite, l’hurluberlu Alhousseiny Makanéra a reproché à la SMB d’avoir respecté le code minier en construisant son siège. C’est beau, donc c’est mauvais (à ses yeux) ! Et maintenant c’est Aboubacar Sylla qui pourfend la société pour ses nombreux apports à l’économie nationale et aux communautés locales. C’est une réussite pour le gouvernement, donc c’est très mauvais pour l’opposition-obstruction.  

Serions ennemis de notre propre développement ?  Quand cessera-t-on en Guinée de vitupérer l’excellence ?

Si l’on ne considère que la performance et l’utilité d’une société, la SMB est tout simplement géniale, elle positionne la Guinée dans le peloton de tête de la concurrence mondiale. Au pas de course ! Ceux qui voient ce progrès d’un mauvais œil n’ont qu’à se l’arracher, l’autre en verra d’encore plus grand. Pour sûr !

Par El Béchir  

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