Base CMIS Siguiri: le préfet fait libérer les 150 femmes du district de Fatoya

Le préfet de Siguiri, Ibrahima Khalil Keïta a fini par ordonner la libération des 150 femmes venues du district de Fatoya, relevant de la Commune Rurale de Kintinian, dans le Bouré et interpellées suite à une manifestation qu’elles avaient organisé dans la matinée d’hier, mercredi, 14 juin 2017 pour protester contre la nomination de Siaka Camara au poste de chef de district, a appris Guineematin.com d’une source proche du dossier.

Pour la petite histoire, il y a 6 mois, des jeunes de Fatoya avaient élevé le ton contre la mauvaise gestion des affaires juvéniles de la localité par le bureau de la jeunesse du coin. Ce mouvement de protestation a conduit les autorités préfectorales à dépêcher successivement deux missions d’inspection et de contrôle qui ont toutes constaté sur le terrain une malversation financière portant sur plus de 36 millions de francs guinéens dans laquelle les deux bureaux du district et de la jeunesse de Fatoya trempent.

Le préfet, Ibrahima Khalil Keïta a pris une décision portant suspension des deux organismes de gestion de ce district situé à seulement 25 km de la ville de Siguiri.

« Les sages du village ont profité de cette occasion pour solliciter auprès du préfet la décentralisation du district de Fatoya en trois (3) localités. Avec cette option, le gros village s’est retrouvé avec 3 districts. Il fallait alors remplacer l’ancien bureau du district mère par trois (3) autres bureaux. On a remplacé le bureau destitué par une nouvelle équipe dirigée par Ganbo Camara. Mais, de tractations en tractations, un des deux autres nouveaux districts est tombé aussi entre les mains de l’équipe de Siaka Camara, soutenue par le RPG Arc-en-ciel. Or, c’est cette équipe a été destituée de la présidence du district mère pour malversation financière. Malheureusement, les citoyens de Fatoya n’ont pas aimé ce rétropédalage du préfet de Siguiri qui aurait immédiatement menacé de sévir contre toute velléité de contestation de sa seconde décision. Tout le monde était préoccupé de cette nouvelle situation créée par le préfet de Siguiri. Même à Siguiri Centre les gens se demandaient pourquoi le préfet a repris quelqu’un qui venait d’être destituer de ses fonctions pour détournement de fonds publics. Les femmes aussi n’ont pas aimé. C’est pourquoi, hier, mercredi, 14 juin 2017, elles sont venues massivement en ville ici dans le but de rencontrer le préfet pour une séance d’explications » explique notre confrère Ousmane Keïta, directeur des programmes d’une radio privée basée à Siguiri.

La même source précise qu’ayant été informé de ce programme des femmes de Fatoya, le préfet de Siguiri, Ibrahima Khalil Keïta a déployé les services de sécurité sur la trajectoire des manifestantes pour les empêcher d’atteindre le bâtiment du bloc administratif préfectoral. La tension est alors montée d’un cran entre femmes de Fatoya et agents de sécurité. La violence verbale a tout de céder la place aux échanges entre gaz lacrymogènes et projectiles.

« Lorsque les agents ont compris que les femmes n’étaient pas prêtent à céder, ils ont commencé à interpeller. Dès que les agents ont embarqué deux ou trois femmes, toutes les femmes de Fatoya sont montées à bord du véhicule de la CMIS. Le soir, le préfet s’est vu avec les représentantes de ces femmes là. A l’issu de l’entretien, il a été décidé de libérer les braves dames. Mais, les chauffeurs et les voitures qui ont transporté ces femmes en ville ici sont toujours retenus à la base de la CMIS » ajoute le journaliste.

Il parait que le préfet de Siguiri, Ibrahima Khalil Keïta a demandé aux femmes venues de Fatoya de lui faire des propositions pour les bureaux des trois nouveaux districts de la localité.

Aux dernières nouvelles, les femmes de Fatoya ont déposé ce jeudi, 15 juin 2017 leurs listes au cabinet du préfet qui aurait demandé aux intéressées de repartir faire viser leurs propositions par le doyen du village.

A suivre !

Idrissa Sampiring DIALLO pour Guineematin.com

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