OMVS, Guinée-Turquie, Cour de justice africaine des droits de l’Homme… Voici un résumé des débats parlementaires

Hier, mercredi, 28 juin 2017, la représentation nationale a procédé au vote de trois textes d’accords portant sur le Code international de navigation et des transports sur le fleuve Sénégal et ses règlements d’application, l’Accord de coopération entre le gouvernement de la Guinée et le gouvernement de la Turquie dans le domaine de l’éducation et le Protocole du 27 juin 2014 portant amendement du protocole du 1er juillet 2008 relatif au statut de la Cour africaine de justice et des droits de l’Homme.

Le quatrième, relatif à l’Accord de coopération économique, commercial et technique entre la Guinée et le Qatar, signé le 17/05/02 à Conakry, a été ajourné, à cause de l’absence dans la salle de Mme la ministre des Affaires étrangères.

Dans un élan unanime après la présentation des rapports par les différentes commissions concernées, la plénière, placée sous l’égide du Président Claude Kory Kondiano, a approuvé les trois textes sousmis au vote.

Mais avant et comme à l’accoutumée, certains députés ont pris la parole pour alimenter les débats, a constaté l’équipe de Guineematin.com qui relève quelques unes des tranches des interventions.

Questions des députés :

Alpha Mamadou Baldé : sur le code international de navigation, ce député a demandé des précisions sur les pays et villes qui vont abriter les infrastructures de l’OMVS. De passage, il a remercié ses collègues députés d’avoir distingué Tougué comme l’une des préfectures les plus pauvres du pays, qui va, cependant se tirer d’affaire en abritant le barrage de Koukoutamba et engranger des retombées.

Alpha Sila Bah : Après avoir salué les efforts de l’OMVS dans le cadre de la coopération sous-régionale, interpelle le ministre à veiller à ce que les entreprises guinéennes participent effectivement à la réalisation de ces infrastructures et veuiller à la transparence. De même, il demande également au ministre de l’énergie à faire un peu plus d’efforts pour que les Guinéens soient mieux représentés dans les instances de cette organisation sous régionale.

Sékou Benna Camara : fait remarquer pour sa part, ses préoccupations quant aux dispositions prises pour la protection de l’environnement pendant la construction des trois ouvrages.

Goyo Zoumanigui : lui, se préoccupe du texte sur la coopération Guinéo-turc et veut savoir comment se fera l’enseignement de la langue turque en Guinée.

Jamsdine Baldé : demande le ministre de l’enseignement supérieur à mieux se battre pour trouver des bourses pour les étudiants, en dehors même de celles offertes.

Réponses des ministres :

– Cheick Taliby Sylla, ministre de l’énergie et de l’hydraulique :

Il a rappelé les députés quelques grandes lignes fondatrices de l’OMVS, née en juin 1972 en Mauritanie des cendres de l’OERS, créée à Labé en Guinée, quelques années plutôt.

S’agissant de la navigabilité sur le fleuve, le trajet va relier, selon le ministre, la ville de Kayes au Mali à la Mauritanie en passant par le Sénégal.

Sur le Bafing, (nom du fleuve Sénégal en Guinée), trois sites sont identifiés pour abriter les barrages. Il s’agit de Koukoutamba (en Guinée) avec 294 MW, Bouréya, 181 MW et Balessa pour une capacité de 114 MW. Les trois sites vont produire plus de 700 MW et vont alimenter depuis Manantali au Mali les quatre pays membres (Guinée, Sénégal, Mali et Mauritanie). Et la production annuelle des trois barrages est 733 Gwh.

De la présence de Guinéens au sein de l’OMVS, Cheick Taliby a souligné qu’aujourd’hui, il ya huit guinéens qui y travaillent. Avec la mise en place de la nouvelle société, il y aura beaucoup de faveurs et la Guinée va y participer.

Dernièrement avec le remplacement du Haut commissaire, Kabiné Komara, le secrétariat général de l’organisation est revenu à la Guinée. La nomination est faite et l’intéressé prendra bientôt fonction au Sénégal, d’après le ministre Taliby.

Parlant des études environnementales et sociales, le ministre a assuré qu’elles sont en cours au niveau du Haut bassin du fleuve Sénégal avec sa population de 5000 chimpanzés à protéger. La société de gestion des infrastructures de navigation (SOGENAV) qui a son siège en Mauritanie, aura une antenne en Guinée et offrira assez d’avantages à la Guinée. Promesse de ministre

Abdulaye Yéro Baldé, Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique

Au sujet des bourses extérieures, M. Baldé a informé les députés que depuis 2012, ce service est détaché à la présidence de la république. Par ailleurs, il a marqué son accord avec la représentation nationale quant à la nécessité pour la Guinée de mettre de côté de l’argent pour financer des bourses d’études dans des domaines précis pour former les cadres guinéens. Mais le plus important, rassure t-il est de qualifier le système de l’enseignement guinéen.

Concernant le protocole d’accord avec la Turquie, vu les avantages qui s’y attachent, le ministre a souhaité qu’il soit adopté pour le bien de l’enseignement guinéen.

Maître Cheick Sako, ministre d’Etat en charge de la justice et de garde des sceaux :

S’adressant aux honorables députés, le garde des sceaux a noté qu’il n’y a pas eu de question sur la Cour africaine de justice et des droits de l’homme. Pour le cas africain, vous avez une concomitance entre deux cours, a souligné le ministre.

Autrement, la fusion de la Cour de justice des droits de l’Homme et des peuples et la Cour de justice africaine.

Toute fois, poursuit-il, il est exclu à cette Cour, certaines compétences comme le jugement des mineurs ou des crimes contre l’humanité (ce dernier relève de la cour pénale internationale).

Le principe de spécialité, la régionalisation des modes de règlement des conflits, l’indépendance des magistrats sont entre autres des caractéristiques de la Cour africaine de justice et des droits de l’homme, a expliqué Me Sako.

Les débats ont connu leur épilogue par l’appel des trois groupes politiques, Alliance Républicaine, Libéral-démocrate et Rpg Arc-en-ciel, qui ont appelé leurs membres à approuver les textes, vu leur importance pour la vie du citoyen guinéen et africain.

Une compilation de Baldé Abdallah pour Guineematin.com

Tél : 628 08 98 45

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