Lavage de véhicules : un autre point de chute pour les jeunes sans emploi

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Pour éviter la dépendance financière des parents et le chômage, plusieurs jeunes de la capitale guinéenne embrassent des activités génératrices de revenus. Parmi ces activités, figure le nettoyage des véhicules communément appelé « Lavage-auto ». Ces lieux de lavage de véhicules sont souvent situés au bord des routes et quelques endroits fréquentés, a constaté Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Dans la journée d’hier, mercredi, 12 juillet 2017, un de nos reporters a rencontré certains de ces jeunes dans un « Auto-lavage », situé non loin du centre Émetteur à Kipé, commune de Ratoma.

Ils sont plus de cinq jeunes à travailler ensemble. Dans le groupe, on retrouve un ancien élève, un étudiant, un élève en classe de terminale et d’autres qui n’ont pas été scolarisés.

Les raisons qui poussent ces jeunes à laver les véhicules varient d’une personne à une autre.

N’arrivant pas décroché le baccalauréat, Bah Amadou s’est lancé dans cette activité pour éviter le chômage et trouver son petit pain quotidien. Quand le travail marche bien, il peut laver plus de cinq voitures par jour. Le prix d’une voiture lavée est fixé à vingt mille francs guinéen (20 000 GNF), chose qui fait leur affaire. « J’ai fait plus d’une année maintenant ici. Avant, j’étais à l’école ; mais, c’est le baccalauréat qui m’a fatigué. Pour ne pas me retrouver dans la nature sans rien faire, je préfère être là. Je n’ai pas été à l’université ; mais, je possède mon diplôme du BEPC », a expliqué Amadou Bah.

Contrairement au premier intervenant, Alpha Madiou Diallo est encore élève. Il a obtenu son admission à la terminale. Mais, il pratique cette activité pour épauler ses parents et se trouver de petits sous pour mieux préparer la rentrée scolaire. « Je lave les voitures pour plusieurs raisons. La première, c’est d’abord pour aider mes parents et aussi subvenir à mes besoins. La deuxième, c’est trouver de l’argent pour mieux préparer mon baccalauréat ; car, il faut suivre les cours de révision. Je dois aller à l’université ; donc, il me faut chercher de l’argent pour ne pas souffrir dès l’ouverture des classes », précise-t-il.

Des difficultés sont rencontrées par ces jeunes dans l’exercice de leur travail. Il faut noter des cas de malentendus entre propriétaires de véhicules et ceux qui lavent. Ces derniers disent être victimes des accusations de certains chauffeurs pour perte d’objets dans les voitures à laver. « Parfois, il y a des petits problèmes. Des chauffeurs peuvent oublier un objet avant de venir chez nous ; mais, après avoir lavé, ils vous accusent de vol. Et, aussi, quand on te donne une voiture à laver, tu dois obligatoirement surveiller l’engin », explique-t-il.

Ces jeunes laveurs de voitures demandent à l’Etat de créer de l’emploi pour la jeunesse. La création de plusieurs entreprises pourra diminuer le grand chômage dont la couche juvénile est la principale victime.

L’on se rappelle que lors de l’investiture du président Alpha Condé, il avait dédié son dernier mandat aux femmes et aux jeunes. Mais, de nos jours, ces deux couches sont les plus vulnérables malgré les multitudes de promesses.  Ce qui pousse plusieurs jeunes guinéens d’ailleurs à s’engager pour l’immigration clandestine, malgré les énormes risques…

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

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