Dans quelques heures, Yamoussa Sidibé transmettra ses fonctions de Directeur Général de la RTG à Sékouba Savané, Directeur de publication du Journal « Nouvelle Elite », nommé à ce poste par le chef de l’Etat, le professeur Alpha Condé le mardi dernier. En attendant ce passage de témoin entre ces deux journalistes, annoncé pour ce lundi, 17 juillet 2017, Guineematin.com vous propose un bref aperçu de quelques actes posés par le partant.
Né il y a 52 ans dans la capitale guinéenne, Yamoussa Sidibé est un agrégé de Lettres Modernes de l’école normale supérieure de Manéah. Journaliste et présentateur vedette de télévision, il a occupé plusieurs postes (y compris de Rédacteur en chef du journal télévisé de la télévision guinéenne, de Directeur de la télévision, etc.), avant d’être nommé Directeur Général en 2013. Dans son long et riche parcours auréolés de succès, le DG de la RTG a été, pendant 16 ans, correspondant de France Télévisions en Guinée, en Sierra Léone et au Libéria.
Egalement, en dépit de ses prenantes activités professionnelles et sociales, l’homme a souvent joué avec sa fertile plume qui a déjà pondu plusieurs œuvres littéraires : « Les balafres du pouvoir », « Saatè », « la Parole en pleurs », « Capitaine Moussa Dadis Camara, Une parenthèse guinéenne ».
Promu à la tête de l’audiovisuel guinéen le 09 janvier 2013 par le président Alpha Condé, Yamoussa Sidibé a commencé par identifier les défis pour mieux affiner ses objectifs afin de pouvoir laisser des traces. Principalement, l’homme a identifié trois chantiers : la mise à niveau des équipements techniques ; la modernisation des contenus et des programmes ; et, finalement, faire face au manque de formation du personnel.
Seulement, un frein non négligeable s’est signal lors de l’identification des besoins : la RTG manque énormément de moyens financiers et de liberté d’action (puisque rattaché au ministère de la Communication). Mais, l’opiniâtreté de l’homme à tout faire pour imposer de la qualité à ce média public où tout semble préparé pour ne pas avancer l’amènera à réfléchir à de nouvelles stratégies : renouer le contact avec son vaste réseau en Guinée et à l’étranger (principalement en France) pour booster ce qui marche et introduire la technologie moderne à la RTG, avant la célébration du quarantième anniversaire de la télévision nationale. Alors, au-delà des structures, institutions et personnalités guinéennes « talonnées », Yamoussa Sidibé réchauffera son réseau international. C’est là par exemple que ses contacts très familiers dans l’espace audiovisuel francophone (dont France Télévision dont il était correspondant) ont beaucoup aidé.
Ainsi, malgré les innombrables embûches, face aux installations techniques de la RTG qui ne répondaient plus aux ambitions d’une radio et d’une télévision modernes, l’homme s’est battu pour obtenir des équipements techniques au standard numérique international, robustes et faciles d’usage.
Concernant le contenu de la télévision nationale qu’on regardait à peine pour les actes officiels (notamment les décrets), le DG sortant a commencé par se rendre compte qu’il n’y avait en réalité aucune émission à même de retenir pendant longtemps le téléspectateur. Il s’est donc attaqué simultanément aux contenus, à la programmation et à la valorisation de l’antenne.
Et, pour le vaste chantier de la formation du personnel, Yamoussa Sidibé a fait un diagnostic qui a laissé comprendre qu’à tous les niveaux de la RTG, les besoins étaient criards et urgents. En réalité, la RTG ne pouvait pas prétendre se rapprocher des standards internationaux parce qu’elle ne disposait pas assez d’agents avec un niveau de compétences suffisant pour produire, animer, programmer, planifier, etc. Face à une telle situation et à l’absence de ressources financières, l’homme a encore rouvert son riche carnet d’adresse pour finalement rétablir la RTG dans l’assiette de la coopération française. Il a alors réussi à faire accepter (à l’ambassade de France à Conakry et à l’agence française de coopération médias, à Paris) un plan de relance de la RTG, un plan d’équipements et de formation. C’est en ce moment que les négociations ont permis de lancer une mission du projet européen « Promotion de la paix et du désenclavement à travers l’amélioration de l’accès à une information objective en Guinée ». Ce projet qui se divise en deux volets (achat de matériel technique et modernisation des émissions de plateau et à la formation des journalistes) a permis de réaliser un inventaire détaillé des besoins matériels de la RTG. CFI, sur un financement de l’Union européenne a ainsi procédé à la sélection et à l’achat du matériel, ainsi qu’à son envoi sur Conakry. Des équipements d’une valeur de plus de 500 mille euros qui concernaient tous les aspects de la production et de l’exploitation audiovisuelles (Caméras, banc de montage, son, lumière, régie etc…)
Egalement, Yamoussa Sidibé parviendra à obtenir deux types de formation dans le cadre de l’expertise éditoriale. Ce qui a la professionnalisation des journalistes/reporters et des techniciens de la RTG, et également des émissions de plateaux comme la conception et le développement d’un programme d’informations.
Bref, rapidement, le patron de l’audiovisuel guinéen a initié et fait adorer des émissions inespérées. C’est le cas des émissions télévisées « Kolomatin », « 1h pour convaincre », « Musique d’ailleurs », « WO-FA », « Archives de Guinée », « Débat sur Koloma », « Echos de nos régions », « Dites-moi tout Docteur », « Sports Débat », « Secret de femmes », etc.. A la radio, nous avons aussi découvert des émissions comme « Kolomatin », « Koloma-soir », « Koloma-débat », « Koloma Kibaro », « l’instant Aya », etc. Et, comme on le sait, depuis le 14 Mai 2016, la télévision émet 24h/24 et est sur internet.
Aujourd’hui, le talent et les qualités managériales de Yamoussa Sidibé ne se discutent pas. Ainsi, en attendant de le voir à ses « nouvelles fonctions » comme l’a précisé le décret, osons espérer que notre nouveau Directeur Général parviendra à capitaliser ces acquis et garder le cap fixé par son prédécesseur aussi bien dans la gestion des ressources humaines que la qualification du travail pour le bonheur de nos millions d’auditeurs et de téléspectateurs.
Mamadou Ramata Baldé pour Guineematin.com