Malapouya (Boké) : des jeunes chômeurs dénoncent les sociétés chinoises qui détruisent leur environnement

Malapouya est une sous-préfecture de Boké, située à 35 km du chef lieu de la préfecture. Elle a une superficie de 1 200 Km2 et est essentiellement habitée par la communauté Landouma, estimée à treize mille (13 000) habitants. En manque d’emploi, malgré l’implantation d’au moins deux entreprises d’exploitation de granites dans leur localité, des dizaines de jeunes de Malapouya centre passent toutes leurs journées autour du thé, de la cigarette ou pire des stupéfiants. C’est en tout cas le constat qu’a fait sur place, le correspondant de Guineematin.com à Boké.

Pour ces jeunes, il y a deux entreprises chinoises qui ont des carrières de granites dans leur localité. Mais, au lieu de les aider à se développer, ces entreprises ne font que dégrader leur environnement sans aucun intérêt local.

Assis avec ses amis autour du thé, Seydouba Keita, âgé de 26 ans, est déçu ! « L’arrivée des sociétés dans notre localité nous fait plaisir. Mais, pour le moment, nous n’avons bénéficié d’aucun avantage de la société de dynamitage implantée ici. Nous ne vivons que les conséquences de sa présence. Depuis leur arrivée dans Malapouya, nous ne buvons plus de l’eau potable. Ils salissent nos cours d’eaux et ils ne nous font pas de forages. Il est rare de voir un jeune d’ici employé là-bas. Et, même si on t’emploie, tu n’as pas la garantie, parce que si tu tombes malade, on te remplace définitivement. Pourtant, nous avons grandit trouver que le gouvernement n’a pas travaillé à Malapouya, nos parents sont pauvres. Nous avons appris le métier pour qu’on nous emploie afin qu’on puisse soutenir nos parents ; mais, impossible ! Vraiment, nous souffrons avec ces gens-là », a-t-il expliqué.

Egalement trouvé par le reporter de Guineematin.com autour du thé avec ses amis, Daouda Danso, âgé de 30 ans, n’est pas moins frustré. « Pour ne vous cacher la vérité, nous souffrons énormément depuis l’arrivée de ces chinois qui ont ouvert une carrière de granite en haut ici. Nous croyions que leur arrivée allait nous servir ; mais, c’est le contraire. Avant eux, nous n’achetions pas de l’eau à Malapouya. Mais, depuis leur installation, nos cours d’eaux ne font que tarir, le peu de forages que nous avions sont gâtés avec eux et ils n’ont même pas pu réparer ça au moins. Ils n’ont construit aucune infrastructure pour nous. Mais, ce qui est plus grave avec eux, ils ne nous font aucun avertissement avant de casser les granites. Or, quand ils tirent, le bruit provoque des fissures sur nos murs qui sont tous faits en banco. Et, quand ta maison se fissure, ce n’est pas leur problème. Je n’ai pas fait l’école ; mais, à ce que je sache, quand une société minière s’implante dans une localité, l’emploi local, la construction des routes, des écoles, des centres de santé, sont prioritaires ».

Mais, selon le sous-préfet, monsieur Sidiki Kourouma, qui a reçu le correspondant de Guineematin.com à son bureau, à Malapouya, la majeure partie des jeunes de cette sous-préfecture sont sans métier. C’est pourquoi, on ne peut les utiliser que pour les emplois de bas niveau comme manœuvres ou gardiens, explique-t-il. A en croire monsieur Kourouma, tous les jeunes qui sont chassés des ces sociétés perdent toujours leurs emplois pour des problèmes de vol…

A suivre !

De Malapouya, Mamadou Diouldé Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 622 671 242

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