Comme annoncé précédemment sur Guineematin.com, les réquisitions et plaidoiries dans le dossier portant trafic d’êtres humains vers le Koweït ont eu lieu ce lundi 24 juillet 2017 à Mafanco. Le procureur Lansana Cissé a requis des peines allant de 3 à 5 ans de prison pour les six (6) prévenus, a constaté sur place Guineematin.com, à travers un de ses reporters.
Il s’agit au total de six (6) présumés trafiquants d’êtres humains à destination du Koweït qui sont poursuivis au Tribunal de Première Instance de Mafanco : Alpha Bah, Ousmane Sylla, Aicha Soumah, Mohamed Lamine Bangoura, Elhadj Mamadou Diassy et Aboubacar Diaby.
Dans ses réquisitions, le procureur Lansana Cissé a commencé par rappeler les faits. Selon lui, les six prévenus sont membres d’un réseau de traite d’êtres humains qui a fait voyager de nombreux guinéens, notamment des femmes vers ce pays du Golfe Persique. Pour étayer son argumentaire, Lansana Cissé évoque le point 4 de l’article 323 du Code Pénal, relatif à la traite d’êtres humains.
« Ils ont procédé au recrutement, au transport et à l’hébergement d’êtres humains. Le moyen utilisé est la tromperie d’autant plus qu’on a fait miroiter de belles choses aux candidats. On ne leur a jamais dit que c’était pour du travail domestique. C’est le réseau qui finance le voyage. Une fois là-bas, le passeport est retiré et on vous force à travailler pour rembourser les frais du voyage. Ce qui met la victime dans une position de dépendance. Parmi les prévenus, on a retrouvé des dizains de passeports avec au moins 500 milles francs guinéens pour chaque. C’est donc un réseau où chacun pose un acte pour que la mayonnaise prenne », a expliqué monsieur Cissé.
Par ailleurs, le procureur dira que les mis en cause sont responsables des faits pour lesquels ils sont poursuivis. C’est pour cette raison que Lansan Cissé va demander au tribunal de retenir les 6 prévenus dans les liens de la culpabilité. Pour la répression, monsieur Cissé a requis 3 ans de prison pour Aicha Soumah, la seule femme du groupe qui a aussitôt fondu en larmes. Pour l’imam Elhadj Mamadou Diassy, le procureur a requis 4 ans de prison. Pour les quatre autres mis en cause que sont Alpha Bah (considéré come étant le cerveau du réseau du trafic), Ousmane Sylla, Mohamed Lamine Bangoura et Aboubacar Diaby, c’est une peine de 5 ans de prison chacun qui requis par l’empereur des poursuites. Il est également une amende de 500 mille francs guinéens pour chacun des prévenus.
Par contre, les avocats de la défense vont carrément prendre le contrepied des réquisitions du procureur. Maitres Abdoulaye Ouattara et Valentin Mansaré vont balayer du revers de la main les arguments du ministère public, estimant qu’il n’y a pas d’éléments de preuves contre leurs clients.
Pour maître Ouattara, l’article 323 du Code Pénal évoqué par le procureur ne prouve en rien la culpabilité des prévenus. « Par conséquent, on ne peut entrer en condamnation. Il ne s’agit pas de lire les textes, mais de savoir les interpréter. Aucun point de cet article n’établi la culpabilité de nos clients. Il n’y a eu ni recrutement, ni transfert, ni hébergement. Il n’y a aucun réseau, ils ne se connaissent même pas. Elhadj Diassy et Aboubacar Diaby ne connaissent pas les quatre autres prévenus. Je vous demande, madame la présidente, de renvoyer tous les prévenus des fins de la poursuite et le ministère public à mieux se pourvoir », a plaidé l’avocat de la défense.
De son coté, maitre Mansaré dira qu’il n’y a pas d’infraction, aucune démonstration n’en a été faite. Revenant sur le cas de l’imam, il va dénoncer l’arrestation d’Elhadj Diassy un weekend par les hommes de Thiegboro, sans aucun mandat. « Il n’y a pas d’infraction, ils ne sont pas en opposition avec la loi. Vous allez les libérer madame la présidente et il n’y aura rien », a-t-il plaidé.
La juge madame Deynabou Donghel Diallo renvoyé l’affaire au jeudi 27 juillet pour la délibération.
Alpha Mamadou Diallo pour Guinematin.com
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