Djani Alpha : « c’est Takana Zion qui est détenu, mais c’est nous tous qui sommes en prison »

« Nous demandons à toutes les personnes qui sont entrain de soutenir, de continuer à soutenir, mais dans le calme et dans le respect. La démarche administrative est en cours, inchallah, nous obtiendrons sa liberté afin qu’il aille embrasser sa mère, embrasser sa femme et ses deux enfants », a dit à Guineematin.com le rappeur Djani Alpha, mobilisé comme beaucoup d’autres membres du mouvement #Wonkhai2020 pour la libération de Takana Zion.

Guineematin.com vous propose le décryptage de l’entretien avec cet artiste, auteur, compositeur et rappeur, dans la journée de ce mercredi 26 juillet 2017, lendemain de l’arrestation de Takana Zion, leader du mouvement #Wonkhai2020.

Guineematin.com : votre collègue Takana Zion a été arrêté depuis hier et détenu à l’escadron mobile numéro 3 de Matam où d’ailleurs il a passé la nuit. Quel est vôtre sentiment aujourd’hui ?

Djani Alpha : nous sommes encore là pour continuer à lui apporter notre soutien moral, au nom de la cause,  c’est-à-dire le mouvement #WONKHAI2020. C’est vrai que c’est Takana Zion qui est détenu ; mais, c’est nous tous qui sommes en prison. Donc, nous sommes là pour les démarches administratives qui sont en cours. Nous demandons à toutes les personnes qui sont entrain de soutenir, de continuer à soutenir ; mais, dans le calme et dans le respect. La démarche administrative est en cours, inchallah, nous obtiendrons sa liberté afin qu’il aille embrasser sa mère, embrasser sa femme et ses deux enfants.

Guineematin.com : vous pensez qu’il va être libéré ce mercredi ?

Djani Alpha : on espère qu’il sera libéré. Comme on vous l’a dit, la démarche administrative est en cours. Nous avons reçu des informations par le biais de l’avocat qu’on l’a auditionné hier, que le dossier a été monté ; et là, on est entrain de suivre la procédure administrative. On espère vraiment qu’il sera libéré aujourd’hui.

Guineematin.com : qu’est-ce qu’on reproche à Takana Zion ?

Djani Alpha : concrètement, ça serait trouble à l’ordre public. Ça serait d’avoir organisé ce mouvement là avec #WONKHAI2020 sans autorisation. Dans ce sens là, nous nous avons envoyé des lettres d’information à toutes les personnes sensées administrativement s’occuper de ça. Et, comme je vous dis, pour le moment, l’heure n’est pas à la polémique.

Guineematin.com : pourquoi n’avoir arrêté que Takana Zion, alors que vous étiez nombreux là-bas hier ?

Djani Alpha : personnellement, je ne peux pas répondre à cette question ; et, aucun membre du groupe ne saurait répondre. Ça, c’est aux autorités qu’il fallait demander. Nous avons tous reçu des coups, nous avons fait notre maximum afin d’éviter que personne ne soit embarqué dans cette brutalité-là. Mais, c’est lui qui a été embarqué et des gaz lacrymogènes ont été lancés pour disperser la foule. Une fois embarqué, ils l’ont envoyé sans que nous ne sachions dans quelle direction il a été envoyé. Pendant deux heures de temps, nous l’avons cherché partout à travers la ville, jusqu’à quand on a appris qu’il était à l’escadron numéro 3 de Matam.

Guineematin.com : depuis hier, vous avez pu rencontrer Takana Zion et dites nous est-ce qu’il a le moral au beau fixe ?

Djani Alpha : ce matin, je viens juste de le rencontrer. Depuis hier, c’est seulement ce matin que j’ai pu le rencontrer. Mais, il se porte très bien, il va bien physiquement, il est serein et moralement il va très bien. Et, encore une fois, on demande aux gens de se calmer et de faire les choses à la sérénité. Le mouvement #WONKHAI2020 dont Takana Zion est membre n’est pas un mouvement politique ; c’est un mouvement de la jeunesse citoyenne, qui a envie de faire que dans ce pays là que la jeunesse soit entendue dans le calme et dans le respect. Donc, c’est un mouvement non violent et on appelle les gens à être calme. On espère inchallah que le frère sera libéré et qu’il pourra rentrer à la maison et rencontrer sa famille.

Guineematin.com : merci Djani Alpha et du courage.

Djani Alpha : merci à vous aussi

Propos recueillis et décryptés par Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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