Multiplication des accidents mortels en Guinée : Cellou Dalein indexe la responsabilité de l’Etat

C’est par une minute de silence à la mémoire des victimes de l’accident de Kindia, de l’inondation en Sierra Leone, ainsi que les victimes des attaques terroristes au Mali et au Burkina Faso que le chef de file de l’opposition guinéenne a entamé son discours ce samedi, 19 août 2017, au siège de l’UFDG, rapporte le journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

Parlant de l’accident meurtrier survenu sur la nationale Coyah-Kindia la semaine dernière, qui avait fait 10 morts, Cellou Dalein Diallo y voit une responsabilité à l’Etat. « Les accidents de circulation sont devenus de plus en plus nombreux et beaucoup de nos compatriotes y perdent la vie. Il est important de rappeler la responsabilité directe ou indirecte de l’Etat dans ces accidents », a-t-il introduit.

Revenant sur les causes de ces accidents, le président de l’UFDG, qui a été également ministre des TP et Transport au temps de feu Lansana Conté a indiqué qu’elles se situent à plusieurs niveaux.

En premier lieu, c’est l’état de la chaussée. Pour Cellou Dalein Diallo, lorsque la chaussée n’est pas revêtue, lorsqu’il y a des nids de poule qui ne sont pas fermés alors qu’il n’y a pas de panneaux de signalisation, il y a des risques que le chauffeur perdre souvent le contrôle de son véhicule. « Cela crée souvent des accidents », ajoutant que qu’il y a également l’état du matériel dont l’Etat a la responsabilité d’assurer le contrôle. Surtout lorsque ce matériel est destiné au transport des personnes.

« Vous savez bien qu’il n’y a pas de contrôle technique, c’est de la responsabilité de l’Etat. Le citoyen ne peut pas, lui-même, procéder à la vérification de l’état du véhicule avant d’y monter, dès lors que le véhicule est à la gare routière et s’apprête à prendre une destination vers une préfecture ou vers la capitale. Ce n’est pas aux citoyens, aux passagers de s’assurer que le véhicule est en bon état. C’est à l’Etat de faire en sorte que seuls les véhicules en bon état transportent des voyageurs. Ce travail de l’Etat n’est pas fait avec la rigueur dans notre pays », a-t-il dénoncé.

L’autre facteur évoqué par le leader de l’UFDG est relatif à l’octroi des permis de conduire à des personnes qui n’ont pas les capacités techniques mais qui se sont arrangés à en trouver, alors qu’ils n’ont pas passé les épreuves leur permettant de mettre en évidence leur capacité de conduire.

« Dans ce cas aussi, c’est la responsabilité de l’Etat parce que c’est lui qui délivre les permis de conduire. Le chauffeur, même s’il a réuni toutes les capacités, il a un permis obtenu dans les conditions régulières, s’il ne fait pas preuve de discipline, bien entendu, il y a des risques d’accidents. Mais, la gendarmerie et la police routière qui sont sur la route doivent veiller à ce que les chauffeurs soient disciplinés et s’assurer que les documents dont ils disposent sont authentiques », dit encore l’opposant.

A ces différentes causes, le président de l’UFDG ajoute le transport mixte qui fait assez de dégâts surtout à l’intérieur du pays. Pour lui, « lorsque qu’on met des barres de ferre, du ciment et des passagers dans un véhicule, comme dans l’accident il n’y a pas de risque zéro, dans ces conditions lorsqu’il y a un accident, les dégâts humains vont être très importants ». C’est la raison pour la quelle, il estime que le bon comportement doit être inculqué au niveau des Guinéens tant au niveau des familles qu’au niveau des écoles.

Selon le chef de l’opposition guinéenne, les valeurs basées sur la ponctualité, le travail, l’honnêteté intellectuelle, la probité, le respect d’autrui, le sens de solidarité, ont tendance à disparaître dans notre pays parce que l’enseignement est négligé.

« Le rôle de l’Etat dans le processus de développement, dans le comportement des hommes et des femmes n’est pas négligeable parce que le comportement des responsables d’ici et d’ailleurs inspire les citoyens. Lorsque vous avez des ministres, un Président de la République qui a le souci du respect de la parole donnée, des droits des citoyens, de la justice, qui a horreur du mensonge, bien entendu, il peut inculquer ce comportement à tous les citoyens. Mais, nous n’avons rarement eu l’avantage de bénéficier de cette autorité », a affirmé le président de l’UFDG.

Enfin, Cellou Dalein Diallo estime que c’est la raison qui amène son parti à se battre pour conquérir le pouvoir. « C’est pour inculquer ces valeurs, les respecter et les faire respecter pour qu’on vive dans une société où il y a la justice, l’Etat de droit et la démocratie », a-t-il insisté.

Mamadou Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél : 622 68 00 41

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