Insuffisance de l’aide humanitaire des rescapés de Regent (Freetown) : « mille corps sont ensevelis dans cette boue », dit Thérèse Pobee

Une semaine après le drame de Regent (Sierra-Leone) qui a coûté la vie à des centaines de personnes dont des guinéens, les institutions et ONG évoluant dans le domaine humanitaire tentent d’apporter leur soutien aux rescapés. Des personnes interrogées par l’envoyé spécial de Guineematin.com dans la soirée de ce lundi 21 août 2017, dans un camp humanitaire situé à quelques mètres seulement du lieu du drame, disent que l’aide apportée est insuffisante.

Le drame survenu à Regent a fait des victimes dont le nombre exact reste inconnu à ce jour. Cependant, si rien n’est fait de toute urgence, il y a une crainte qu’une autre épidémie frappe encore le pays comme le choléra. Aujourd’hui, les camps humanitaires manquent de moyens adéquats pour offrir le minimum de confort aux proches des victimes et rescapés qui restent sans abris.

Selon madame Thérèse Pobee, responsable du camp Ibrahima Sory Cissé, communément appelé Motomeh 2, depuis ce drame, elle essaie avec les maigres moyens à sa disposition de gérer les rescapés de ce sinistre. « Nous avons aujourd’hui environ 200 personnes dans ce camp. Il y a plus de 150 habitations sous les gravas. Je peux vous dire qu’il y a plus de 1000 corps ensevelies dans cette boue qui n’ont jusqu’à présent pas été retrouvés », explique-t-elle.

Concernant la provenance de ces moyens, madame Thérèse Pobee dit les recevoir de l’extérieur. « Nous recevons des aides extérieures. Mais, les gens souffrent ici énormément. Vous vu ces enfants et des vieilles personnes que nous gérons. Ce sont des personnes désœuvrées qui vivaient sous couvert des gens qui sont aujourd’hui décidés », a-t-elle ajouté.

Enfin, interrogée sur la distribution de ces vivres dans le camp, madame Pobee dit qu’ils sont distribués aux pères de famille ou des personnes âgées. « Mais, le travail est difficile. Imaginez où on parle de centaines de personnes, gérer ces personnes demande un effort. Mais, comme ce sont des croyants, des gens qui ont frôlé la mort, nous essayons tant bien que mal à faire à ce qu’il n’y ait pas de frustrés. Nous exhortons le gouvernement et les personnes de bonne volonté à nous aider à avoir de l’eau, des médicaments et des lits ; car, très souvent, il y a des gens qui tombent malades », a-t-elle plaidé.

De Freetown, Ibrahima Sory Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com

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