Drame de Dar-Es-Salam : « c’est la décharge qui est venue nous trouver ici ! Chaque année, ils poussent les ordures vers nous… »

L’éboulement de la décharge de Dar-Es-Salam, ou décharge de la Minière, dans la commune de Ratoma, le mardi passé, a fait au total neuf morts et de nombreux blessés. Deux jours après le drame, Guineematin.com est reparti sur les lieux pour voir les familles des disparus. Dans la matinée de ce jeudi, 24 août 2017, encore sous le choc, Mamadou Abal Diallo, qui a perdu entre-autres son cousin lors de l’accident, a accepté de parler à notre reporter.

Originaires de Gaoual, cette famille a perdu trois des siens lors de l’éboulement : Alpha Oumar Diallo, Alpha Bailo Diallo, âgés de 20 ans ; et Habibatou Diallo, une fillette d’environ 3 ans.

Pour ce qui est du nommé Alpha Oumar Diallo, son cousin raconte que c’est la forte pluie qui l’a empêché de se rendre à Madina où il se débrouillait « auprès de certains commerçants. Il est allé prendre sont petit et est revenu pour rester dans la concession qui est tombée sur lui et les autres. Tous les trois sont morts sur le champ. Il y a eu aussi des blessés graves, un certain Kayra et un bébé du nom de Safaiwou », a expliqué Abal Biallo.

Par ailleurs, le jeune commerçant dit que son cousin était d’abord cireur avant de rejoindre le marché de Madina. « Quand il est venu chez nous ici, il y a environ 6 ans, comme il n’allait pas à l’école, il a d’abord ciré les chaussures. Quand il a un peu gagné, il est parti à Madina où il se débrouillait. Son papa (Ibrahima Kaaly) et sa maman (Soumayeh Diallo) sont vivants. Ils sont à Gaoual, dans la sous-préfecture de Kakoni, district de Kourakô », a précisé Abal Diallo.

Pour ce qui est des relations entre son défunt cousin et les autres, notre interlocuteur ajoute qu’Alpha Oumar Diallo était très « sympathique. Il ne cherchait jamais d’histoires. C’est toi qui pouvais le provoquer, pas lui. Il était toujours souriant. C’est vraiment triste », a-t-il lancé, les larmes aux yeux.

Abal Diallo a tenu à expliquer que contrairement à ce qui se dit, « c’est la décharge qui est venu nous trouver ici, mais jamais le contraire. Derrière les bâtiments qui se sont effondrés ici, il y avait un terrain de football où on jouait quand on était petit. Mais chaque année, ils repoussent les ordures vers nous. Ce qui fait qu’on est complètement envahi aujourd’hui », a dit le jeune homme.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél : 628 17 99 17

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