Tougué : le gouverneur de région menace de suspendre encore la Délégation Spéciale de la Commune Urbaine

Sadou Keita, gouverneur de Labé

Le gouverneur de la Région Administrative de Labé, Sadou Keïta menace de suspendre encore toutes les activités de la Délégation Spéciale de la Commune Urbaine de Tougué si, dans un délai d’une semaine à compter de ce lundi, 18 septembre 2017, l’UFDG ne désigne pas, officiellement par écrit, un intérimaire au poste de chef de l’exécutif communal, rapporte un correspondant de Guineematin.com dans la région.

Depuis la suspension du secrétaire de fédéral de l’UFDG, Mohamed Sacko Barry, de son poste de président de la Délégation Spéciale de la Commune Urbaine de Tougué par le gouverneur de Labé, Sadou Keïta pour malversation financière au préjudice de la collectivité, suivie de sa condamnation à 3 ans de prison ferme par la Justice de paix de la localité, son parti n’a pas proposé officiellement un de ses cadres pour assurer l’intérim, conformément à l’accord politique du 12 octobre 2016.

Face à ce vide politique et administratif, le préfet de Tougué, Elhadj Abdourahmane Baldé avait cru bon d’investir dans ces fonctions, en attendant, un membre de la Délégation Spéciale, Thierno Oury Diallo, également issu de l’UFDG.

Mais, contrairement à ce qu’on faisait croire au début, cette décision du préfet, Elahdj Abdourahmane Baldé aurait été prise de façon unilatérale, sans l’avis de la Fédération UFDG de Tougué.

Alerté, certainement par les différentes sorties médiatiques du député uninominal, Dr Alpha Mamadou Baldé dénonçant la démarche du préfet de Tougué, le gouverneur de la Région Administrative de Labé, Sadou Keïta a jugé utile de se rendre, la semaine dernière, sur le terrain pour remettre de l’ordre au sein de cette Délégation Spéciale de la Commune Urbaine.

« Tout le monde a agi dans le même sens pour me dire que c’est en réalité l’UFDG et 3 autres membres de la Délégation Spéciale qui ont débattu de ce que monsieur Thierno Oury soit intérimaire en attendant. Mais, j’ai appris par ailleurs que monsieur le préfet a fait un acte. Cependant, tous ont nié qu’il y ait eu un acte. Dans tous les cas, acte ou pas acte, j’ai donné un délai d’une semaine au bureau fédéral de l’UFDG de Tougué pour se retrouver et produire un procès-verbal, parce que je ne veux pas que le préfet se mêle à la désignation de ce président de la Délégation Spéciale mais que le bureau fédéral de l’UFDG, lui-même, fasse un procès-verbal pour confirmer ou infirmer la désignation de monsieur Thierno Oury, tout en proposant un autre. C’est ce document là que nous allons tenir et c’est celui-là que sera valable. Nous sommes donc à l’attente de la semaine. Si on n’arrive pas jusqu’à la fin de la semaine là à désigner un responsable qui va gérer officiellement l’équipe, en attendant que la Direction Nationale du parti propose quelqu’un à monsieur le ministre, moi, je serai obligé de suspendre toutes les activités, peut-être consulter ma hiérarchie pour voir qui peut gérer l’intérim, en attendant » a motivé Sadou Keïta.

Il est à préciser que les enquêtes menées par Guineematin.com autour de cette question ont permis de découvrir que Thierno Mamadou Oury Diallo a été provisoirement installé à la tête de la Délégation Spéciale de la Commune Urbaine (avec naturellement la complicité de ses deux autres conseillers communaux issus de son parti) dans un contexte de crise interne au sein de la Fédération UFDG de Tougué. En ce moment, cette formation politique de l’opposition guinéenne faisait face à deux situations conflictuelles. Le front ouvert contre les autorités préfectorales et régionales dans l’espoir de soustraire son secrétaire fédéral, Mohamed Sacko Barry de toute procédure judiciaire et la guerre de clans déclenchée entre le député uninominal, Dr Alpha Mamadou Baldé et le secrétaire administratif du parti, Daouda Diallo. Le premier misant sur un jeune militant du parti, fraîchement sorti de l’université guinéenne pour le poste de nouveau président de la Délégation Spéciale tandis que le second affichait une ambition personnelle d’être chef de l’exécutif communal.

Aujourd’hui, on est en droit de se demander si le consensus s’est dégagé au sein du parti pour assumer cette lourde responsabilité qui n’est autre que celle de prendre en main la destiné des citoyens de la Commune Urbaine de Tougué, en attendant les prochaines élections locales. Ce n’est pas évident.

De Labé, Idrissa Sampiring DIALLO pour Guineematin.com

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