Youssouf Manet, sous-préfet de Kolaboui à Guineematin : « J’ai sauté par la clôture du mur… »

Comme nous l’annoncions dans nos précédents articles, la sous-préfecture de Kolaboui (région administrative de Boké) a connu de violentes manifestations dans la journée d’hier, jeudi 21 septembre 2017. Les manifestants, qui réclament le courant électrique et l’eau, ont mis à sac plusieurs bâtiments administratifs dont le siège de la sous-préfecture et la résidence du sous-préfet.

Interrogé par deux reporters de Guineematin.com ce vendredi, 22 septembre 2017, monsieur Youssouf Manet, sous-préfet de Kolaboui, réfugié à Boké, a donné sa toute première réaction sur les événements malheureux survenus dans sa localité.

Selon monsieur Youssouf Manet ce qui s’est passé à Kolaboui pas un problème lié au courant électrique ; mais, d’adduction d’eau potable. Selon lui, il était entrain de chercher à régler ce problème, lorsqu’il a appris que des jeunes sont descendus dans la rue.

« Quand je vois des jeunes, des tout petits, quitter les familles, ériger des barricades au moment où j’étais à Boké, pour régler le problème de courant dans le bureau de monsieur le préfet…. C’est à mon retour que j’ai été informé qu’il y avait un groupe qui se préparait à vandaliser les biens de l’Etat. Effectivement, hier vers 19 heures, les bruits ont commencé au rond point. On a appelé les représentants de la jeunesse pour sensibiliser les jeunes sur ce que nous sommes entrain de faire (….). C’est à 22 heures 30 qu’ils ont vandalisé des boutiques, ils ont saccagé la résidence, ils ont vandalisé la sous-préfecture, le siège du Crédit Rural, la police, la gendarmerie et brûlé des véhicules. Donc, c’est des choses regrettables. Si c’était un problème de courant, on a négocié avec un particulier, un fils de Kolaboui. Les commerçants ont le courant la journée et les particuliers la nuit », a-t-il expliqué.

Très déçu du comportement de la jeunesse de Kolaboui, le sous-préfet dit avoir fui pour éviter de se faire tuer. « J’ai sauté par la clôture du mur ; sinon, j’allais me faire lyncher par la foule ! Aujourd’hui, je n’ai rien ! Tous mes habits, mes biens sont partis en fumée. Tout a été vandalisé et pillé. Heureusement, j’avais pu évacuer ma famille ; sinon, elle aussi aurait payé les frais de cette manifestation », estime Youssouf Manet.

Interrogé sur les ristournes des nombreuses sociétés minières implantées dans la région, le sous-préfet dit ne rien savoir de la gestion de cette manne financière. « C’est le Maire qui gère tout ça maintenant. Ça, c’est aux collectivités, c’est au maire d’expliquer comment il gère ces ristournes », estime Youssouf Manet.

À rappeler que les échauffourées qui ont éclaté dans la nuit d’avant-hier, mercredi 20 septembre 2017, ont fait plus de 17 blessés, selon la Croix-Rouge locale. Mais, le calme est revenu grâce à une méditation des sages venus de Boké.

De Boké, Ibrahima Sory Diallo et Mamadou Diouldé Diallo pour Guineematin.com

Tel. : (00224) 621 09 08 18

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