Coups et blessures : un nigérian à la barre pour avoir « fait perdre » la masculinité à son employé

Cambiste de profession, le Nigérian Jonathan Eméniké Mwabaeze est poursuivi pour avoir administré des coups et blessures volontaires à son employé, Mamadou Pathé Diallo. Des coups qui, selon la victime, lui ont fait perdre un de ses testicules. Les faits ont eu lieu le 22 avril 2016, au grand marché de Madina, dans la commune de Matam que ces fais se sont produits, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

D’après la victime, suite à ces coups, il a subi une intervention chirurgicale quelques jours après les faits. Dans un premier temps, il a été opéré dans une clinique à Yataya, dans la commune de Ratoma, avant dire évacué dans un second temps au CHU d’Ignace Dean à Kaloum.

Mais, vu les énormes douleurs qu’il ressentait, Mamadou Pathé Diallo va porter plainte contre son employeur. Ce dossier a été jugé le mardi dernier, 26 septembre 2017, au Tribunal de Première Instance de Dixinn.

Devant le Tribunal, le conseil de la victime, maitre Alsény Aïssata Diallo, a dit que la violence que le Nigérian Jonathan a exercée sur son client, lui a fait perdre un de ses testicules. «Mamadou Pathé s’est fait battre par son employé Jonathan Eméniké. Ce jour, il s’est jeté sur lui avec une violence indescriptible, il l’a blessé grièvement. Pathé a été évacué d’urgence dans une clinique à Yataya puis à Ignace Deen. Difficilement les médecins sont parvenus à le sauver. Il a fallu qu’on enlève cette partie de son corps qui était complètement fondue. Aujourd’hui, il n’a qu’un seul testicule. Et, ce testicule produit des spermatozoïdes faibles. Cela veut dire que Pathé ne pourra jamais faire d’enfants par le fait de Jonathan », a martelé à la barre, le conseil de la victime.

Poursuivant ses explications, maitre Alsény Aïssata Diallo dira que la femme de Pathé l’a déjà quitté. « Aujourd’hui, sa femme l’a quitté. Il n’est pas faible sexuellement, mais plutôt, il a l’insuffisance des spermatozoïdes », a-t-il précisé.

Parlant des dommages et intérêts liés à cette affaire, l’avocat a demandé à ce que son client soit payé à un milliard de francs guinéens. « L’immensité de ce dommage est incommensurable. Nous demandons un milliard de francs guinéens à titre de réparation. Avec cette petite somme, nous essayerons d’aller à Dakar, aux Etats-Unis ou en France pour tenter de soigner la victime », a-t-il sollicité.

En outre, l’avocat de la partie civile dira que le Nigérian n’a jamais fait « même un jour à la maison centrale, bien que depuis qu’il a commis ces faits, il ya un an 5 mois ».

Prenant la parole, le procureur Alsény Bah va demander au juge Mangadouba Sow de ne pas tenir compte de la passion dans cette affaire mais de faire preuve de rigueur. « Je voudrais que notre justice soit impartiale, mais ferme sur les actions antisociales. Jonathan doit savoir que ce n’est pas sa fortune qui est jugée ici. Il doit savoir qu’il existe une justice dans notre pays », a mentionné le procureur.

Dans ses explications, il a fait comprendre au Tribunal que Mamadou Pathé souffrait d’une hernie. « Ce dans ce cadre qu’il a été admis dans une clinique à Yataya où il a été consulté et opéré. Les médecins qui l’on opéré disait qu’il souffrait d’une hernie. L’opération n’étant pas bien réussi dans cette clinique, il a été évacué à Ignace Deen chez un médecin spécialiste. Plus de trois rapports médicaux des médecins ont prouvé que Pathé souffrait d’une hernie. Pour la procréation, les médecins ont dit qu’il est possible de procréer avec un seul testicule », a fait remarquer le procureur.

Monsieur Bah, dans ses réquisitions, dit être dans une situation complexe, car « c’est vrai, il a reçu des coups, mais est-ce que ce sont ces coups qui ont entraîné l’opération ? Je dis non. Si c’était ces coups c’est le même jour qu’il allait être évacué à l’hôpital. Alors, je vous demande de le retenir dans les liens de culpabilité en le condamnant à un an assorti de sursis », a-t-il requis.

L’avocat de la défense, maître Mamady Kaba a réitéré que les rapports d’expertise ont montré que Pathé souffrait de la hernie qui n’a aucun rapport avec les coups portés par son employeur. Selon lui, c’est les médecins de la clinique de Yataya qui ont fait un mauvais travail qui a faillit tuer Mamadou Pathé Diallo. «Vu ces faits, je vous demande de le condamner à une peine assortie de sursis », a plaidé maître Kaba.

Le dossier est renvoyé au 17 octobre 2017 pour la délibération.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tel: 654 416 922/664 413 227

Facebook Comments Box