NON au référendum gaulliste : le PDG rappelle des faiblesses de la France de 1958

Comme annoncé dans un de nos précédents articles, l’ancien parti-Etat, le PDG RDA a fêté ce jeudi, 28 septembre 2017, le 59ème anniversaire du NON de la Guinée au référendum gaulliste. L’évènement a été présidé par le secrétaire général du parti, Mohamed Touré, fils du premier président de la Guinée indépendante. Il avait à ses côtés, les doyens Elhadj Momo Bangoura, Elhadj Biro Kanté, Kobélé Kéïta et des anciens ministres (Baïlo Téliwel Diallo, Madifing Diané), ainsi que de plusieurs autres compagnons de l’indépendance, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.

La cérémonie a démarré par une animation artiste assurée par le célèbre groupe Bembeya Zazz et le groupe  »Wallan mi Wallé » du fouta.

Au chapitre des discours, c’est d’abord le doyen Momo Bangoura qui a ouvert le bal, en rappelant le contexte dans lequel s’est tenu le référendum le 28 septembre 1958. Selon cet ancien révolutionnaire, le 28 septembre 1958 constitue une « date mémorable » pour le peuple de Guinée. « C’est une date à la quelle le peuple de Guinée s’est mobilisé et a voté massivement pour sa libération », a rappelé Momo Bangoura.

Après avoir rappelé le conteste dans lequel le gouvernement du général De Gaulle avait proposé une constitution qui était destinée à créer la communauté franco africaine, l’orateur a rappelé que le gouvernement français d’alors avait des difficultés à la fin de la seconde guerre mondiale. « Hitler a été battu à la fin de la guerre et cela a constitué le réveil du patriotisme des pays colonisés. C’est ainsi que le Vietnam a déclaré la guerre à la France pour son indépendance. Après des années de bataille, l’armée vietnamienne a fini par battre celle française. L’Algérie aussi a déclaré la guerre d’indépendance à la France, le 1er novembre 1954. Une guerre pénible pour la France. Il a été fait appel au Général De Gaulle pour gérer cette guerre. Après son investiture, le 1er juin 1958, le Général avait un projet de société créant la communauté franco africaine, au lieu des colonies françaises », a-t-il expliqué.

Quand au doyen Elhadj Biro Kanté, compagnon de feu Sékou Touré, il estime que la mobilisation de ce jeudi n’est pas pour « se raconter des histoires » ; mais, pour célébrer la victoire de tous les peuples africains. « Hier comme aujourd’hui, seuls quelques hommes osent parler du 28 septembre », a-t-il dit avant de se féliciter d’être le seul « vieillard » parmi toute l’assistance.

A son tour, le secrétaire général du PDG-RDA et fils de Sékou Touré a aussi rappelé que c’est « au lendemain de la victoire électorale de 1957, ayant réussi à unir les forces politiques, syndicales et à mobiliser en son sein les masses populaires que le PDG utilisa l’arme appropriée : la loi-cadre française pour établir son ordre de bataille démocratique ».

Pour Mohamed Touré, fils de Sékou Touré, le NON massif du 28 septembre 1958 au projet de la communauté franco-africaine qui a donné naissance à la République de Guinée à partir du 2 octobre de la même année a entraîné une traînée de poudre des indépendances de l’Afrique française.

« Nous avons, quant à nous, un premier et indispensable besoin, c’est celui de notre dignité. Or, il n’y a pas de dignité sans liberté. Nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage », a-t-il alors entonné, rappelant ainsi la phrase fétiche de son père face au Général De Gaulle le 25 août 1958 à Conakry.

Enfin, Mohamed Touré a vivement remercié le peuple de Guinée pour son courage dans la défense des valeurs de notre pays.

A rappeler qu’aucun parti politique actuel ou membre du mouvement social guinéen n’a participé ou envoyé un représentant à cette cérémonie commémorative, tenue au siège de l’ancien parti-Etat.

Mamadou Alpha Assia Baldé pour Guineematin.com

Tél. : 622 68 00 41

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