Le calvaire d’un enfant et sa mère

Mamadou Hassimiou Diallo est un enfant de 9 ans. Deux semaines seulement après sa naissance, l’enfant est tombé malade. Il a attrapé une grosse infection pulmonaire. Les antibiotiques en sirop n’ont rien pu. Le traitement était inefficace. Alors, les médecins ont prescrit la forme injectable. Grâce à ce traitement, l’enfant a recouvré sa santé.

Malheureusement pas pour longtemps. Six mois après, Mamadou Hassimiou Diallo a commencé à faire des crises épileptiques. Tous les traitements s’avèrent inefficaces. Notamment le Tegretole prescrit par un neurologue. Malgré tout, le gamin tombait toutes les 5 minutes, explique sa mère. Suites à ces nombreuses chutes, il portait deux grosses plaies au front.

Devant la gravité de sa maladie, ses parents ont obtenu une évacuation sanitaire pour Dakar en juillet 2010. Là-bas, l’enfant a été reçu à la clinique Casahouse où le professeur N’Diagne l’a consulté. Ce dernier a estimé que l’examen (IRM) demandé par les médecins guinéens et pour lequel l’enfant a été évacué n’était pas nécessaire. En lieu et place un électroencéphalogramme a été effectué. A la place du Tegretole, le médecin sénégalais a prescrit entre autres Dépakine Sirop.

Grâce à ce produit, les crises se sont arrêtées. Le médecin avait estimé que l’enfant prendra ce produit au mieux jusqu’à 7 ans et au pire à vie. Selon Aminatou Diallo, mère de l’enfant, celui-ci continue à prendre Dépakine jusqu’aujourd’hui, matin et soir. Ajoutant que ce produit coûte entre 80 000 et 85 000. Alors que la boîte ne lui fait qu’un mois. D’où l’inquiétude de la mère qui a de plus en plus de difficultés à trouver ce produit indispensable à son enfant.

A noter qu’à 9 ans, l’enfant n’a toujours pas parlé. Il ne peut pas se nourrir tout seul. Encore moins faire sa toilette. Ce qui fait dire à sa mère que nourrir un enfant de 9 ans est déjà une épreuve. Mais lui mettre une couche en permanence est déprimant. Physiquement, l’enfant fait une croissance normale. Mentalement, il n’a aucun progrès.

A cause de cette situation, Aminatou Diallo reste prisonnière de la maladie de son fils. Elle ne va ni au marché ni aux cérémonies familiales. Sa vie se résume du matin au soir à laver, nourrir et à surveiller Mamadou Hassimiou Diallo. Déstabilisée moralement par ce cas, Madame Diallo estime craindre le pire. Si jamais, dit-elle, quelque chose lui arrivait un jour, elle se demande comment son enfant va survire.

D’autant plus qu’à cause de cet enfant la famille les a abandonnés. Ruinée donc par tous ceux qui lui ont fait miroiter une guérison de son enfant, isolée par la famille, c’est une dame en pleurs que nous avons rencontrée. Elle se dit en désespoir de cause. Elle est à la recherche d’aide pour la prise en charge de l’enfant. Notamment dans un centre spécialisé où le gamin pourrait éventuellement apprendre à parler et surtout à faire tout seul sa toilette.

A rappeler que deux mois avant la naissance de Hassimiou, sa mère a fait une chute au salon. Elle a fendu la lèvre supérieure. De cet accident ou de la maladie que le gamin a attrapée deux semaines seulement après sa naissance, on ne sait qu’est-ce qui est à l’origine de la maladie de cet enfant.

Fatoumata Sow

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