Koumbia (Gaoual) : le gendarme, le sous-préfet, la rançon et le pistolet

capitaine Mamadou Saliou Diallo, commandant de la Gendarmerie de Gaoual
capitaine Mamadou Saliou Diallo, commandant de la Gendarmerie, Gaoual

A Gaoual, rançons, partage du gâteau, pistolet et menace de mort sont les maux qui gangrènent les relations et polluent le climat de cohabitation entre le sous-préfet de Koumbia, commandant Manchon Camara, officier militaire et son chef par intérim du poste de la Gendarmerie locale, le stagiaire Lansana Camara, rapporte un correspondant de Guineematin.com en Moyenne Guinée.

Il y a quelques jours, le sous-préfet de la localité, commandant Manchon Camara tirait la sonnette d’alarme sur un risque d’instabilité à Koumbia où l’officier militaire devenu administrateur territorial dénonce l’incompétence de gendarmes « bénévoles » vivant sur le dos des citoyens.

Cette sortie médiatique du sous-préfet de Koumbia, commandant Manchon Camara éclabousse le Commandant de la Compagnie de la Gendarmerie Territoriale de Gaoual, le Capitaine Mamadou Saliou Diallo et le préfet de la localité, Souleymane Sow.

Mais, dans ce débat, Sadio Traoré, présenté comme étant le président du district N’diouria, situé à 3 km du chef-lieu de la sous-préfecture de Koumbia, a expliqué au téléphone de Guineematin.com ce samedi, 7 octobre 2017, que les propos tenus par le sous-préfet Manchon Camara ne sont pas fondés.

« Je suis en fonction depuis 13 ans. Mais, les agents de sécurité qui sont en poste chez nous vivent en harmonie avec nous, parce qu’ils ne réclament pas à manger. Ils prennent juste ce qui est proportionnel à la faute commise. S’ils exagéraient, on allait être les premiers à vous appeler pour vous dire que nous ne pouvons pas vivre avec ces gens-là. Ils vivent sur notre dos » a défendu l’élu de N’diouria.

A la question de savoir qu’est-ce qui oppose alors le commandant Manchon Camara à la gendarmerie de Gaoual, le doyen Sadio Traoré a déclaré que cette crise a été provoquée par le sous-préfet de Koumbia.

« Lorsqu’il a pris service ici, il avait regroupé tous les districts pour nous avait prévenu que si le pouvoir peut le démettre, de ses fonctions de sous-préfet, il ne peut pas le sortir du camp. C’est là que nous avons su qu’il veut utiliser la force contre la population. Il nous a démontré qu’il a deux places, parce que s’il quitte d’un côté, il va rester de l’autre côté. Mais, nous nous suivons celui qui a une seule place, parce qu’il ne nous fait rien de difficile ».

Pour sa part, le chef par intérim du poste de la gendarmerie, le stagiaire Lansana Camara a déclaré avoir été agressé dans l’exercice de ses fonctions par le sous-préfet de Koumbia. Ce jour, il semble que c’est un autre capitaine de l’armée dont l’identité ne nous a pas été révélée qui a aider à éviter le pire, en s’interposant entre le sous-préfet et le commandant de la gendarmerie en poste dans cette collectivité rurale.

« Il veut, quand il y a un problème, qu’on traite dans notre sous-préfecture sans informer nos chefs et le juge. C’est ainsi, qu’un jour, il a appris que j’ai reçu un cas de vol. Il est venu directement dans mon bureau où il a appelé le préfet pour lui dire qu’il va m’enlever de Koumbia, parce que je ne l’ai pas informé. J’ai réagi en lui demandant de retirer son mot. Il a appelé le préfet, j’ai appelé mon commandement. Le juge nous a départagés. Tous les chefs sont témoins de cet incident. Après, le préfet m’a appelé pour me donner des conseils ».

Revenant sur cette question du bénévolat, le stagiaire Lansana Camara est catégorique : « je suis titulaire de la gendarmerie. Pour le moment c’est moi qui gère ce poste de Koumbia. Et tout ce qui se passe, je rends compte fidèlement à mes chefs. Le juge est au courant, le préfet est au courant, le maire est au courant ».

Selon ce stagiaire de la gendarmerie, le sous-préfet a même eu à le menacer avec son arme : « Il est venu à Gaoual pour dire (devant le commandant de la gendarmerie, le commissaire central, le colonel du camp et la douane) qu’il va aller prendre son arme, venir décentraliser la gendarmerie. C’est là où le commissaire central lui a dit que chacun de nous doit connaitre ses prérogatives. S’il ya un problème, on vous informe. Mais, le compte rendu juridique n’est pas destiné au sous-préfet. En réaction, il a dit que lui il ne prend pas ça. C’est qu’il y a entre nous» explique le gendarme.

Le chef par intérim du poste de la gendarmerie de Koumbia a confié à Guineematin.com avoir même déposé au préfet de Gaoual une plainte écrite contre son sous-préfet pour menace de mort. « Mais, il a refusé de répondre à l’invitation du préfet » conclu-t-il.

A la lumière de ce qui précède, cette absence de compte-rendu financier en apartheid des affaires traitées à la gendarmerie risque fort de faire crépiter des armes entre sous-préfet et chef de poste de gendarmerie de Koumbia, sous le regard non vigilant des autorités compétentes.

De Labé, Idrissa Sampiring DIALLO pour Guineematin.com

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